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«Les loyers ne redescendront pas»: il faut 20% de logements hors marché, croit le FRAPRU.
Une soixantaine de groupes de défense de locataires du pays ont fait une sortie publique mercredi pour exiger davantage d’actions des élus face à la crise du logement. Une majorité d’entre eux sont en faveur du bannissement pur et simple de la plateforme Airbnb, ou de règlementations plus strictes pour encadrer celle-ci.
Dru Oja Jay, des organismes SEIZE et CUTV Montreal, a dévoilé les grandes lignes d’un rapport faisant suite à des consultations auprès de ces organismes.
Il a affirmé que des «milliers de logements reviendraient sur le marché si Airbnb était interdit». Certains groupes exigent au moins un encadrement plus sévère.
«Les loyers ne redescendront pas», a soutenu Stéphanie Barahona du FRAPRU. Il est impératif qu’une cible de 20% de logements hors marché soit mise en place, selon elle.
«On vit une crise de l’abordabilité, pas de l’offre.»
Bannir Airbnb pour ramener des milliers de logements sur le marché?
— Étienne Fortin-Gauthier (@EtienneFG) June 26, 2024
Une avenue appuyée par une majorité des soixante groupes de défense des locataires qui sortent publiquement ce matin@NoovoInfo #logement pic.twitter.com/a3AmWLgBgB
À Montréal, les locations à court terme d'une durée inférieure à 31 jours doivent faire l'objet d'un certificat délivré par la Ville.
Les défenseurs en droit du logement affirment que la location illégale de logements à court terme demeure un problème, et ce, même plusieurs mois après l'adoption d'une loi visant à le régler.
Une étude de Desjardins publiée en décembre abondait dans le même sens, soutenant que les locations de courte durée ont probablement contribué à la crise de l’abordabilité du logement au Canada et dans le monde.
L’étude de Desjardins, qui cite des données de la société d’analyse AirDNA, expose que le Canada compte plus de 235 800 annonces actives uniques de location à court terme sur Airbnb et Vrbo, les deux plus grandes plateformes d’hébergement, ce qui représente environ 1,4 % du parc immobilier du pays.
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Citant une étude du Conference Board du Canada, le rapport suggère qu’il existe une corrélation entre l’activité d’Airbnb et l’augmentation des prix des locations de longue durée dans 19 villes canadiennes où l’on trouve des locations de courte durée.
Cédric Dussault, porte-parole du RCLALQ (Regroupement des comités logement et associations de locataires du Québec), affirmait en avril qu'il y a des lacunes dans la loi et que c'est la raison pour laquelle il y a toujours autant d'Airbnb au Québec.
«Nous en sommes maintenant à plus de 31 000 dans la province de Québec», lançait-il. «Et nous savons qu'une grande majorité d'entre eux sont illégaux.»
La Ville de Montréal dispose d'une équipe chargée de réprimer les inscriptions illégales, mais elle soutient qu'elle avait besoin d'une plus grande collaboration de la part de Québec.
En mars dernier, un Airbnb illégal dans Hochelaga-Maisonneuve, à Montréal, avait soulevé l’ire des habitants du quartier, qui n’avaient pas hésité à vandaliser l’immeuble.
«Des Airbnb à 200$ la nuit, ça ne passe pas dans notre quartier, dénonçait une manifestante à Noovo Info. Les besoins sont ailleurs pour du logement social.»
«Il y a plein de Airbnb illégaux dans le quartier et ça continue», déplorait Annie Lapalme du Comité de logement de Hochelaga-Maisonneuve.
Avec la collaboration d’Émile Bérubé-Lupien pour Noovo Info et de l’information de CTV News et de La Presse canadienne.