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«Il ne s'agit pas d'une grosse somme d'argent, mais simplement d'une volonté politique et d'un certain respect pour l'histoire du Canada.»
Alors que les Canadiens commémorent le jour du Souvenir, deux anciens ambassadeurs qualifient de «honte nationale» l'avenir incertain du plus grand cimetière militaire du pays.
Depuis quatre ans, Robert Peck et Peter MacArthur mènent l'action pour que le dernier lieu de repos de près de 22 500 soldats et de leurs conjoints soit pris en charge par Anciens Combattants Canada (ACC).
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
«Pensez à ce que représente le Champ d'honneur», a lancé M. Peck à CTV. «Étant donné que l'année prochaine marquera le 80e anniversaire de la fin de la Seconde Guerre mondiale et que ce sera le jour du Souvenir, il n'y a pas de meilleur moment pour que le gouvernement aille de l'avant.»
Le cimetière de Pointe-Claire est actuellement géré par le Fonds du Souvenir, un organisme à but non lucratif. Selon l'ancien président Derek Sullivan, le fonds dépend de l'argent des personnes enterrées dans le cimetière, mais avec la diminution des inhumations et l'augmentation des frais d'entretien, l'argent sera épuisé d'ici trois ou quatre ans. Il espérait que le gouvernement fédéral ferait une annonce cette semaine.
«La Semaine des vétérans serait le moment idéal pour que le gouvernement s'engage à garantir l'avenir du champ d'honneur national», a-t-il avoué.
Depuis 2020, des pressions ont été exercées pour qu'ACC devienne propriétaire du site. Le 4 septembre, le Fonds du Souvenir a envoyé une lettre à la ministre Ginette Petitpas Taylor pour l'informer que « l'avenir de ce cimetière d'anciens combattants est maintenant sérieusement menacé ; les déficits d'exploitation actuels signifient que le FSL ne peut maintenir ses activités que pendant une courte période de temps ».
L'organisme d'anciens combattants espérait une réponse avant le 11 novembre, mais il n'a pas reçu d'accusé de réception officiel de la lettre.
«J'aimerais penser qu'un accusé de réception de cette lettre, qu'une volonté de se rencontrer et de discuter afin de comprendre ce qui se passe serait là pour nous permettre d'être tous sur la même longueur d'onde», a indiqué Robert Peck. «Nous n'avons eu absolument aucune communication officielle de qui que ce soit sur cette question.»
Le bureau de Ginette Petitpas Taylor a répondu à CTV en disant qu'on était au courant de la question et que des études étaient en cours pour évaluer la faisabilité de la reprise du cimetière.
Le cimetière est actuellement classé site historique par Patrimoine Canada et M. Sullivan affirme qu'il ne s'agirait pas d'une vente, mais d'un transfert. On estime qu'Ottawa devrait investir environ 3,5 millions de dollars, principalement pour s'assurer que les bâtiments sont conformes aux normes fédérales.
«Il ne s'agit pas d'une grosse somme d'argent, mais simplement d'une volonté politique et d'un certain respect pour l'histoire du Canada. Il y a deux ministères fédéraux: Patrimoine Canada et Anciens Combattants Canada. On pourrait penser qu'ils pourraient s'entendre.»
L'urgence d'obtenir un engagement s'est accrue en raison de la diminution des fonds et de l'anniversaire de la Seconde Guerre mondiale, mais aussi parce qu'il y aura des élections fédérales avant le mois d'octobre de l'année prochaine. Certains craignent que ce dossier ne se perde dans la masse.
«Je n'aimerais pas avoir à recommencer. Il est donc impératif d'essayer de faire avancer les choses maintenan», a ajouté M. Peck.
Peter MacArthur souligne que les cimetières militaires canadiens et les tombes à l'étranger sont généralement bien entretenus et affirme qu'il n'est pas logique d'avoir une norme différente dans son pays. Si l'argent vient à manquer et que le cimetière tombe en ruine, «ce serait une honte nationale et une humiliation pour tous ceux qui ont un lien avec ce cimetière et avec l'honneur national du Canada». Cette semaine, à l'occasion du jour du Souvenir, le premier ministre et d'autres ministres font de la communication, mais il faut qu'ils parlent de choses concrètes, notamment de l'hommage à rendre aux anciens combattants.
«Nous ne pensons pas qu'un gouvernement, quel qu'il soit, puisse permettre à ce site historique national de faire faillite, de cesser ses activités ou de se délabrer», a lancé M. Sullivan. «Et de ne pas honorer la mémoire des milliers d'anciens combattants qui y sont enterrés.»