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Plusieurs ministres du gouvernement Legault se sont insurgés, mercredi, d’un appel de candidatures de l’Université Laval qu’ils jugent exagéré et même discriminatoire, car il exclut les hommes blancs.
Plusieurs ministres du gouvernement Legault se sont insurgés, mercredi, d’un appel de candidatures de l’Université Laval qu’ils jugent exagéré et même discriminatoire, car il exclut les hommes blancs.
L’appel de candidatures en question, pour une chaire de recherche du Canada (CRC) en biologie, a été débusqué lundi par l’humoriste Guy Nantel et largement critiqué sur les réseaux sociaux.
«Favoriser l’embauche ou l’octroi de fonds de recherche pour les groupes sous-représentés, à compétence égale, oui», a déclaré mercredi la vice-première ministre Geneviève Guilbault sur sa page Facebook.
«Mais exclure explicitement des gens compétents parce qu’ils ne font pas partie d’une minorité visible ou parce qu’ils sont des hommes est exagéré pour le gouvernement du Québec.»
Dans son appel de candidatures, l’Université Laval précise que seules les candidatures de femmes, d’Autochtones, des gens en situation de handicap ou ceux appartenant aux minorités visibles seront retenues.
L’établissement «ne peut déposer d’autres types de profils de candidatures tant que ses cibles de représentation ne sont pas atteintes, et ce, conformément aux exigences du Programme du CRC», indique-t-on.
Les critères des chaires de recherche du Canada qui en viennent à exclure des personnes compétentes dans les universités vont beaucoup trop loin, selon Mme Guilbault.
«C’est assez étonnant, a également réagi la ministre des Relations internationales, Nadine Girault. On ne veut pas discriminer d’un côté, il ne faut pas discriminer de l’autre côté non plus.»
«Selon moi, l’offre d’emploi devrait être ouverte à tout le monde, à tous les bons candidats. C’est un peu maladroit», a-t-elle ajouté avant de se rendre à la période des questions.
Son collègue, le ministre responsable des Affaires autochtones, Ian Lafrenière, a suggéré qu’il était à la limite insultant pour un candidat de se faire choisir en raison de son sexe ou de la couleur de sa peau.
Il a donné l’exemple de sa femme qui est policière.
«Ma femme, de se faire dire qu’elle est embauchée parce que c’est une femme, ça la rend folle complètement, elle déteste ça. Elle a été embauchée parce qu’elle est compétente, pis oui, c’est une femme», a-t-il relaté.
Tandis que les ministres caquistes dénonçaient la situation, le chef parlementaire de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a plutôt choisi de ne pas condamner l’Université Laval.
En point de presse à l’Assemblée nationale, il a fait valoir l’importance d’avoir des institutions qui soient plus représentatives de la société.
«C’est important d’avoir des cibles de représentation de la diversité puis des minorités dans les institutions publiques. C’est important que ces cibles-là soient contraignantes», a-t-il soutenu.
«Mais il y a des manières plus progressives d’atteindre ces cibles-là. (...) Ce qu’on proposait à Québec solidaire, c’était une embauche sur quatre jusqu’à l’atteinte de la cible pour l’organisme en question», a-t-il expliqué.
Le Parti libéral du Québec et le Parti québécois, même s’ils se sont dits en faveur d’une meilleure représentativité, se sont tous deux prononcés fermement contre la façon de faire de l’Université Laval.
«D’exclure d’office des gens pour des candidatures, je ne pense pas que ce soit la bonne approche», a résumé la cheffe libérale Dominique Anglade.
«C’est complètement inacceptable, a renchéri le chef péquiste Paul St-Pierre Plamondon. On empêche certains candidats, avec un certain profil, de pouvoir être évalués au mérite de leurs compétences.»