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La mairesse de Montréal Valérie Plante et son homologue de Québec Bruno Marchand sont «incompétents» dans leurs gestions de l’habitation, estime le chef du Parti conservateur du Canada.
La mairesse de Montréal, Valérie Plante, et son homologue de Québec, Bruno Marchand, sont «incompétents» dans leur gestion de l’habitation, estime le chef du Parti conservateur du Canada (PCC), Pierre Poilievre, qui y est allé d’une vive critique sur le réseau X, jeudi.
Dans le message publié en après-midi, le conservateur souligne que le Québec est en proie à une «chute massive de la construction au Québec» alors que le premier ministre Justin Trudeau «verse des milliards aux maires incompétents, Marchand et Plante, qui bloquent des chantiers».
M. Poilievre ajoute que «lorsqu’il sera premier ministre», l’argent versé d’Ottawa aux villes «sera lié au nombre de maisons et d’appartements bâtis».
Pour accompagner ses reproches envers les maires, M. Poilievre a partagé des propos d'un analyste de la Société canadienne d'hypothèques et de logement (SCHL) rapportés par Radio-Canada.
«Au Québec, jamais il ne s'est construit si peu de maisons depuis 1955, soit l'année où les données ont commencé à être collectées», peut-on lire dans la citation attribuée à cet expert, Francis Cortellino.
M. Cortellino commentait un rapport de la SCHL, qui a déterminé que, pour l'ensemble de 2023, le nombre réel de mises en chantier d'habitations à l'échelle nationale a diminué de 7 % dans les centres de 10 000 habitants et plus, pour s'établir à 223 513, comparativement à 240 590 en 2022.
Chute massive de la construction au Québec, tandis que Trudeau verse des milliards aux maires incompétents, Marchand et Plante, qui bloquent des chantiers.
— Pierre Poilievre (@PierrePoilievre) January 18, 2024
L’argent fédéral pour les villes sera lié au nombre de maisons et d’appartements bâtis quand je serai PM. pic.twitter.com/RUv8Wxrv8A
La réplique la mairesse Plante n’a pas tardé. «Avant de traiter qui que ce soit d’incompétent, M. Poilievre devrait comprendre qu’au Québec, le financement fédéral en habitation ne passe PAS par les villes», a écrit l’élue en réplique à la publication originale du chef du PCC.
«Le "gros bon sens", c'est aussi de comprendre les mécanismes de financement propres à chaque province», a ironisé Valérie Plante.
Avant de traiter qui que ce soit d'incompétent, M. Poilièvre devrait comprendre qu’au Québec, le financement fédéral en habitation ne passe PAS par les villes.
— Valérie Plante (@Val_Plante) January 18, 2024
Le « gros bon sens », c'est aussi de comprendre les mécanismes de financement propres à chaque province. https://t.co/g2HSRmr7Uz
Le maire de Québec s’est également tourné vers le réseau X pour dénoncer le «mépris» du politicien fédéral. «Le "gros bon sens" de Poilièvre c’est d’insulter les élus du Québec. Franchement. C’est non seulement du mépris envers les élus, mais envers tous ceux qui travaillent sur les dossiers d’habitation dans notre ville», a affirmé M. Marchand. « C’est de la petite politique. Le Québec ne mérite pas ce mépris.»
M. Poilievre en a ajouté une couche quelques heures plus tard et a interpelé à nouveau le maire de Québec soulignant que la «bureaucratie bloque la construction» ce qui entraine une «baisse de 40% des mises en chantier». «Vos citoyens subissent parmi les pires augmentations de loyer du pays. Je ne vais pas forcer les contribuables à vous envoyer des chèques pour priver les gens de logement», a lancé M. Poilievre.
Rappelons qu'au Québec, des dispositions législatives empêchent le fédéral de verser de l'argent directement aux villes, c'est-à-dire sans avoir conclu, au préalable, une entente avec le gouvernement provincial. Cela dit, les villes touchent tout de même des fonds fédéraux.
Les adversaires politiques de M. Poilievre ont unanimement dénoncé ses propos.
«Je suis extrêmement déçu de ce qu'on a vu de M. Poilievre aujourd'hui, son mépris pour les élus québécois. Ça fait plusieurs fois maintenant qu'il a démontré une condescendance et une ignorance par rapport à comment les choses fonctionnent entre le gouvernement fédéral et les provinces», a dénoncé le premier ministre Justin Trudeau, qui était de passage au Nunavut, jeudi.
Le ministre des Transports et lieutenant libéral du Québec, Pablo Rodriguez, est allé un peu plus loin que ses collègues et a demandé à M. Poilievre qu’il s’excuse. «Il veut être premier ministre, mais Pierre Poilievre ne comprend même pas qu’au Québec, le fédéral ne finance pas directement les villes. En plus, il a le culot de dire que les élus québécois sont incompétents», a écrit M. Rodriguez.
Le chef du Bloc québécois, Yves-François Blanchet, n’a visiblement pas apprécié les propos de son adversaire conservateur. M. Blanchet s'est joint à Bruno Marchand et a également mentionné que Poilievre fait preuve de «mépris» envers les élus du Québec.
«On peut les apprécier ou non, ils ont été choisis. Lui n’a encore fait élire personne, personne au Québec. Ce gars avec le pouvoir… ma foi… ça fait penser à d’autres», a lancé le bloquiste.
«Le rôle d’Ottawa, Poilievre ou Trudeau, c’est de contribuer financièrement via le gouvernement du Québec», conclut M. Blanchet.
«Ce que Pierre Poilievre a dit au sujet de la mairesse Plante et du maire Marchand, c'est complètement inacceptable et ce n'est pas digne d'un leader ou d'un futur premier ministre. (...) J'espère que Pierre Poilievre comprendra qu'au Québec ce type de langage ne passe pas et qu'il doit s'excuser», a soutenu de son côté le chef néo-démocrate Jagmeet Singh, par communiqué.
Avec de l'information d'Émilie Bergeron de la Presse canadienne