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Bien des partisans du Canadien de Montréal avaient une anecdote à partager au sujet de Guy Lafleur, dimanche, à quelques heures du début de la chapelle ardente au Centre Bell.
Le décès de Guy Lafleur a eu l’effet d’une onde de choc pour les partisans du Canadien de Montréal. Plusieurs personnes ont quitté leur demeure afin de faire la file devant l’entrée du Centre Bell, afin de rendre un dernier hommage au Démon blond, dimanche.
De nombreuses personnes se sont rassemblées devant l’entrée du Centre Bell afin de rendre un dernier hommage à Guy Lafleur, dimanche matin.
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Chose certaine, bien des Québécois dans cette file avaient une anecdote au sujet du légendaire numéro 10, qui était reconnu pour sa simplicité et sa proximité avec la communauté.
La journaliste de Noovo Info Catherine Vaillancourt s’est entretenue avec des partisans du Tricolore, qui ont livré de nombreux témoignages.
«On s’en attendait tous, ce n’était pas une surprise. Mais ça ne s’explique pas, ça vient nous chercher. C’était comme un membre de notre famille», a lancé Martin Desjardins, qui s’est présenté aux premières heures à l’entrée du domicile du CH.
M. Desjardins a eu l’opportunité de discuter avec le Démon blond lorsqu’il était un enfant de 10 ans. Un moment de quelques secondes qui restera gravé dans sa mémoire.
«Mon père m’a emmené au match de balle molle que le Canadien organisait l’été, se souvient-il. J’ai fait signer tous les joueurs, mais je ne voyais pas Guy Lafleur. J’étais un peu déçu. J’attends, j’attends… et un gars à côté de moi me dit qu’il est là. Je le vois, il est au champ extérieur et il est loin de moi. Sans penser, j’ai sauté sur le terrain et j’ai couru vers Guy Lafleur.»
Crédit photo: Catherine Vaillancourt | Noovo Info
«Je vais toujours me rappeler la bienveillance. Il a pris son gant de balle, il l’a déposé, il a pris ça, il m’a signé ça, deux petites tapes sur la tête et m’a dit: “va t’asseoir mon grand, la partie va commencer.”»
Une anecdote simple à l’instar du joueur, se souvient M. Desjardins.
«J’en parle et j’ai une émotion. J’ai repensé à ça souvent. Évidemment, j’ai encore cette signature. C’est le temps qu’il a pris pour moi. J’ai entendu des dizaines de témoignages de gens qui disaient la même chose. Je suis content d’en avoir vécu un. Mon seul regret, j’aurais aimé le revoir par la suite pour lui dire que j’ai vécu ça avec lui. Il aurait sûrement oublié, mais moi je l’oublierai jamais.»
Parmi les premiers arrivants au Centre Bell, un homme affirme qu’il est arrivé samedi du Nouveau-Brunswick simplement pour se joindre aux partisans du CH lors de la chapelle ardente.
«C’est une idole, c’est tout. Il était gentil avec tout le monde. Il parlait à tout le monde», a mentionné Éric Haché à Noovo Info.
M. Haché affirme qu'il est venu notamment avec son beau-père de 91 ans afin que ce dernier puisse voir le légendaire attaquant du CH.
«Il est venu voir Maurice Richard dans le temps et je voulais qu’il voie Guy Lafleur.»
M. Haché n’est pas le seul à être parti de loin pour assister à la chapelle ardente. Un couple de Sudbury, en Ontario, a profité de son passage à Montréal pour rendre hommage à Guy Lafleur.
«Je suis une Lafleur et je viens de l’Ontario, a affirmé France Lafleur-Pagé, accompagnée de Randy Pagé. On est parentés de loin. Mon père c’était un Lafleur de l’Ontario et n’a jamais connu l’autre côté des Lafleur. Mais ça fait spécial pour nous.»
«Je pense que Guy Lafleur mérite le respect et c’est bon qu’on vienne en nombre.»
Crédit photo: Catherine Vaillancourt | Noovo Info
Même s’il était décrit comme une personne simple et très gentille, Guy Lafleur dégageait une aura particulière, lui qui avait beaucoup de charisme, a expliqué Royal Marino.
«La seule chose que je regrette et que je vais toujours regretter, c’est que je l’ai déjà rencontré en rentrant au restaurant. J’ai gelé là. Il m’a dit bonjour, je lui ai dit bonjour, mais je n’ai pas été capable d’aller lui serrer la pince. Depuis son décès, je pense tout le temps à ça», regrette-t-il.
Un autre intervenant, du nom de Jocelyn, a également vanté la générosité du Démon blond au cours de sa carrière.
«Un match des légendes qui s’est passé à Lachine il y a une dizaine d’années, il y avait tellement de monde qui demandait des autographes, souligne-t-il. Les gens de la presse voulaient le tirer d’un bord et de l’autre. Il a pris un microphone et il a dit, tant que je n’aurai pas terminé mes signatures, je ne quitte pas. C’était dans sa nature. Un homme très généreux de son temps.»
Crédit photo: Catherine Vaillancourt | Noovo Info
François Mayer a eu l’opportunité de voir «Flower» à quelques reprises.
«C’était mon joueur préféré dans les années 70. Ça me touche. Je suis venu de Joliette pour venir le voir une dernière fois», a-t-il révélé à Noovo Info.
Outre ses exploits sur la glace, un épisode au Mikes de Berthierville, restaurant où Guy Lafleur était le propriétaire, l’a particulièrement marqué.
«C’est ce qu’on entend sur les réseaux sociaux. Il était très simple, j’ai capoté. Il aidait les serveuses, il ramassait la vaisselle, il faisait bien plus que ce qu’un propriétaire ferait normalement. C’était un vrai.»
De son côté, Stéphane Bellenfant s’est préparé depuis la veille en vue de la chapelle ardente.
«C’était un vrai. C’était mon joueur», a-t-il avancé, très émotif.
Crédit photo: Catherine Vaillancourt | Noovo Info
«Je ne suis pas juste un fan, j’aimais l’homme. Et je suis là pour lui.»
M. Bellenfant admet qu’il a hésité avant de venir sur place, lui qui souffre de claustrophobie. Son amour pour le Démon blond a toutefois pris le dessus.
«Je me suis dit que j’allais m’en vouloir toute ma vie.»
Guy Lafleur est décédé le vendredi 22 avril 2022 à l’âge de 70 ans après une longue bataille contre un cancer du poumon.
Des funérailles nationales se tiendront le lundi 2 mai afin de dire un ultime au revoir au Démon blond.