Un convoi d'aide humanitaire entre à Gaza, où le bilan dépasse les 8000 victimes

Israël a autorisé l'aide humanitaire à entrer au compte-gouttes à Gaza depuis que son armée a assiégé le territoire en réponse à l'attaque-surprise du Hamas, le 7 octobre. Dimanche, 33 camions d'aide humanitaire sont entrés en passant par le seul poste frontalier avec l'Égypte, a déclaré à l'Associated Press Wael Abo Omar, un porte-parole du poste de Rafah.

Cependant, cette aide est toujours insuffisante, alors que les civils qui se trouvent à Gaza sont à court de réserves de plusieurs biens essentiels, trois semaines après le début de la guerre. C'est le constat que tire l'Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient (UNRWA), qui a vu certains de ses entrepôts être cambriolés par des gens désespérés.

La porte-parole de l'agence, Juliette Touma, a expliqué qu'une foule a fait irruption dans quatre entrepôts samedi. Elle a précisé qu'il n'y avait pas de réserves d'essence dans les locaux qui ont été pillés, mais qu'on y trouvait plutôt de la farine et des produits d'hygiène de base.

Selon Thomas White, qui est aussi membre de l'agence, ces cambriolages sont «un signe inquiétant que l'ordre civil commence à s'effondrer après trois semaines de guerre à Gaza».

«Les gens sont effrayés, frustrés et désespérés», a-t-il mentionné.

L'UNRWA fournit des services de base à des centaines de milliers de personnes à Gaza. Ses écoles à travers le territoire ont été transformées en abris où peuvent se réfugier les nombreux Palestiniens qui ont dû fuir leur maison en raison du conflit.

Cette pénurie de biens essentiels s'inscrit dans un contexte où Israël a amplifié ses opérations terrestres dans la bande de Gaza, cette fin de semaine, alors que son premier ministre Benjamin Nétanyahou a annoncé que la guerre est entrée dans une «deuxième phase».

De son côté, le ministère de la Santé de Gaza a indiqué dimanche que le nombre de victimes chez les Palestiniens a dépassé les 8000, pour la plupart des femmes et des mineurs.

L'offensive israélienne qui a eu lieu sur plusieurs fronts cette fin de semaine _ décrite par les habitants de Gaza comme la plus intense de la guerre _ a interrompu la plupart des communications dans le territoire, vendredi soir, isolant en grande partie les 2,3 millions d'habitants de l'enclave du reste du monde. Les communications ont toutefois pu être rétablies dans la majeure partie de la bande de Gaza tôt dimanche.

Après avoir visité le poste de Rafah, le procureur en chef de la Cour pénale internationale, Karim Khan, a qualifié de «profondes» les souffrances des civils et a soutenu qu'il n'avait pas pu entrer à Gaza. «C'est le jour le plus tragique qui soit», a affirmé M. Khan, dont le tribunal enquête sur les actions des autorités israéliennes et palestiniennes depuis 2014.

M. Khan a appelé Israël à respecter le droit international, sans pour autant l'accuser de crimes de guerre. Il a qualifié l'attaque du Hamas du 7 octobre de grave violation du droit international humanitaire. «La charge incombe à ceux qui utilisent l'arme, le missile ou la roquette en question», a-t-il dit.

De son côté, le président américain Joe Biden «a souligné la nécessité d'augmenter immédiatement et de manière significative le flux d'aide humanitaire pour répondre aux besoins des civils à Gaza» lors d'un appel avec le premier ministre Nétanyahou dimanche.

Les autorités israéliennes ont indiqué qu'elles autoriseraient bientôt davantage d'aide humanitaire à entrer à Gaza.

Par ailleurs, l'armée israélienne a affirmé dimanche avoir frappé plus de 450 cibles militantes au cours des 24 dernières heures, notamment des centres de commandement du Hamas, des postes d'observation et des positions de lancement de missiles. Elle a ajouté qu'encore plus de ses équipes terrestres avaient été envoyées à Gaza pendant la nuit.