Début du contenu principal.
Le ministère russe de la Défense a confirmé que ses forces terrestres sont entrées en Ukraine depuis la Crimée. Il s'agit de la première confirmation de Moscou que ses militaires au sol ont traversé la frontière.
Le ministère russe de la Défense a confirmé que ses forces terrestres sont entrées en Ukraine depuis la Crimée. Il s'agit de la première confirmation de Moscou que ses militaires au sol ont traversé la frontière.
La Russie avait précédemment déclaré qu’elle avait déclenché des frappes aériennes et lancé des missiles sur des bases aériennes ukrainiennes, des systèmes de défense antiaérienne et d’autres installations militaires. Le ministère a déclaré avoir détruit 83 installations militaires ukrainiennes.
Pour toutes les nouvelles sur la guerre en Ukraine, cliquez ici
Pour la première fois depuis le début de l’action, le porte-parole du ministère de la Défense, Igor Konashenkov, a confirmé que les troupes terrestres russes étaient entrées en Ukraine, affirmant qu’elles avançaient vers la ville de Kherson, au nord-ouest de la Crimée.
Des centaines de voitures tentent de quitter Kiev en Ukraine après l'annonce de frappes militaires des forces Russes | Crédit photo - Emilio Morenatti pour l'Associated Press
Kherson se trouve sur un réservoir fournissant l’essentiel de l’eau douce pour la Crimée jusqu’à ce que l’Ukraine le coupe avec un barrage en 2017 en réponse à l’annexion par Moscou en 2014 de la péninsule ukrainienne de Crimée.
M. Konashenkov a déclaré que le mouvement des troupes russes avait permis de reprendre l’approvisionnement en eau de la Crimée.
Des policiers inspectent la zone après une apparente frappe russe à Kiev en Ukraine, le jeudi 24 février 2022. | Crédit photo Emilio Morenatti pour l'Associated Press
Le gouvernement ukrainien a dit que des blindés et des troupes russes ont franchi la frontière dans le cadre d’une «véritable guerre» qui pourrait réécrire l’ordre géopolitique et dont les retombées se font déjà ressentir à travers le monde.
Il s’agit de l’intervention militaire russe la plus agressive depuis l’invasion soviétique de l’Afghanistan en 1979. Le président russe Vladimir Poutine a balayé du revers de la main les objections de la communauté internationale et menacé de «conséquences comme vous n’en avez jamais vues» les puissances étrangères qui essaieraient de s’opposer à lui, une référence terrifiante à l’arsenal nucléaire de son pays.
Sirène d’alerte dans le ciel de Kiev… effroi
— fx menage (@fxmenage) February 24, 2022
pic.twitter.com/mJRw8owaEL
Des sirènes ont retenti dans la capitale ukrainienne, de fortes explosions ont été entendues là et ailleurs, et la population a pris d’assaut les routes et les gares, au moment où le gouvernement indiquait que l’ancienne république soviétique était attaquée de l’est, du nord et du sud. Une quarantaine de ses soldats auraient été tués jusqu’à présent et une dizaine d’autres blessés.
De la fumée s'élève d'une base de défense aérienne à la suite d'une apparente frappe russe à Marioupol, en Ukraine, le jeudi 24 février 2022. | Crédit photo - Evgeniy Maloletka pour l'Associated Press
Le chef de l’OTAN a dit que ce «geste de guerre brutal» a fracassé la paix en Europe, joignant sa voix à celle des leaders internationaux qui ont condamné cette attaque qui pourrait causer d’importantes pertes de vie, renverser le gouvernement démocratique de l’Ukraine et chambouler la situation sécuritaire qui prévaut depuis la fin de la guerre froide.
Les répercussions du conflit n’ont pas tardé: les marchés ont plongé et le cours du pétrole a grimpé en flèche, alors qu’on s’inquiète d’une explosion des coûts du chauffage et de l’alimentation. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a rompu les liens diplomatiques avec Moscou et imposé la loi martiale.
Le président russe Vladimir Poutine | Crédit photo - l'Associated Press
Un conseiller présidentiel a déclaré que l’Ukraine avait perdu le contrôle du site nucléaire de Tchernobyl, où les forces ukrainiennes avaient mené une bataille acharnée contre les troupes russes.
Le conseiller Myhailo Podolyak a déclaré à l’Associated Press que les autorités ukrainiennes ne connaissaient pas l’état actuel des installations de Tchernobyl, le site de la pire catastrophe nucléaire au monde.
«Après l’attaque absolument insensée des Russes dans cette direction, il est impossible de dire que la centrale nucléaire de Tchernobyl est sûre», a-t-il déclaré.
Le président ukrainien Volodymyr Zelenskyy avait annoncé plusieurs heures plus tôt jeudi que les forces russes tentaient de s’emparer de la centrale nucléaire de Tchernobyl.
Un réacteur nucléaire de la centrale à 130 kilomètres au nord de la capitale ukrainienne, Kiev, a explosé en avril 1986, envoyant un nuage radioactif à travers l’Europe.
Ce réacteur a été recouvert d’un abri de protection il y a plusieurs années pour éviter les fuites de rayonnement.
Un responsable ukrainien a déclaré que des bombardements russes avaient touché un dépôt de déchets radioactifs et qu’une augmentation des niveaux de radiation avait été signalée. Le responsable a parlé sous couvert d’anonymat pour discuter de cette situation sensible. Une augmentation des niveaux de radiation avait été signalée. Le responsable a parlé sous couvert d’anonymat pour discuter de cette situation sensible.
Il n’a pas été immédiatement possible pour les experts d’accéder au dépôt pour évaluer les dommages avant que les forces russes ne prennent le site.
L’attaque vise un pays de la taille du Texas qui se rapprochait de plus en plus de l’Occident et s’éloignait de plus en plus de Moscou. M. Poutine a clairement indiqué plus tôt cette semaine que rien ne justifiait, selon lui, l’existence de l’Ukraine, suscitant des craintes d’un conflit plus large dans la région que l’Union soviétique contrôlait auparavant.
Irréel.
— Étienne Fortin-Gauthier (@EtienneFG) February 24, 2022
Le correspondant de CNN @mchancecnn croise les troupes russes autour de #Kiev pic.twitter.com/3GbiaNTX3P #ukraine #Kyiv
M. Poutine a nié avoir l’intention d’occuper l’Ukraine, mais ses objectifs exacts demeurent nébuleux.
La situation sur le terrain est tout aussi confuse. Des journalistes de l’Associated Press ont vu ou confirmé des explosions dans la capitale, à Marioupol sur la mer d’Azov et à Kharkiv, dans l’est du pays. L’AP a aussi confirmé l’authenticité d’une vidéo montrant des véhicules militaires russes qui entrent dans le nord de l’Ukraine, depuis le Bélarus, et dans le sud, depuis la Crimée annexée par la Russie en 2014.
Les gouvernements des États-Unis, de l’Europe et de l’Asie préparent de nouvelles sanctions après des semaines d’efforts diplomatiques infructueux. Les puissances mondiales ont toutefois indiqué qu’elles ne défendront pas l’Ukraine militairement, même si l’OTAN a commencé à déplacer des forces vers l’est de l’Europe.
«Nous nous réveillons ce matin dans un monde différent», a dit le ministre allemand des Affaires étrangères.
Après avoir nié pendant des semaines vouloir envahir l’Ukraine, M. Poutine a profité d’un discours télévisé pendant la nuit pour dire que l’attaque était nécessaire pour protéger les civils dans l’est du pays, une assertion mensongère que les États-Unis prédisent depuis longtemps qu’il utilisera pour justifier une invasion. Il a reproché à Washington et à ses alliés d’avoir fait fi de ses demandes de sécurité, notamment une promesse que l’Ukraine ne rejoindrait jamais les rangs de l’OTAN.
Des soldats ukrainiens se déplacent en véhicule militaire à Marioupo en Ukraine le 24 février 2022. | Crédit photo: Sergei Grits/Associated Press
Les premières attaques sont venues des airs. Les dirigeants ukrainiens ont ensuite décrit des invasions terrestres dans plusieurs régions, et des gardes-frontières ont partagé les images de caméras de sécurité qui montrent des véhicules militaires russes entrant sur le territoire ukrainien depuis la Crimée.
L’armée russe prétend avoir anéanti la totalité des défenses antiaériennes de l’Ukraine en seulement quelques heures, mais ces affirmations sont impossibles à vérifier pour le moment. Les forces ukrainiennes assurent de leur côté avoir abattu plusieurs appareils russes.
Les défenses antiaériennes de l’Ukraine et son armée de l’air datent de l’époque soviétique, et elles paraissent insignifiantes face à la puissance et au degré de sophistication de l’armée russe.
Hundreds of people, including many women and children are currently taking shelter inside a subway station in Kharkiv, #Ukraine as explosions are heard in the city. @washingtonpost pic.twitter.com/ZddeHqlMvU
— Salwan Georges (@salwangeorges) February 24, 2022
Le président Zelensky et son ministre des Affaires étrangères Dmytro Kuleba ont multiplié les appels à l’aide à la communauté internationale.
L’armée russe aurait lancé des missiles contre des installations de commandement ukrainiennes, des bases aériennes et des dépôts militaires à Kiev, Kharkiv et Dnipro.
Anticipant la réaction de la communauté internationale, M. Poutine a prévenu que «personne ne devrait douter qu’une attaque directe contre notre pays entraînera la destruction et des conséquences horribles pour tout agresseur potentiel».
Par - Vladimir Isachenkov, Dasha Litvinova, Jim Heintz, Yuras Karmanau