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Les cas de virus H5N1 étant à la hausse, notamment aux États-Unis, les Canadiens se demandent peut-être s'ils peuvent consommer des œufs, de la volaille et de la viande en toute sécurité.
Quelques semaines après la publication par plusieurs agences américaines d'un communiqué de presse commun concernant des cas de propagation du virus H5N1 parmi le bétail laitier dans tout le pays, deux États américains situés à la frontière avec le Canada ont désormais des cas confirmés : l'Idaho et le Michigan.
La propagation rapide de l'influenza aviaire, également connue sous le nom de grippe aviaire, parmi le bétail laitier américain a permis de diagnostiquer le virus chez au moins une personne, rappelant ainsi qu'il peut être transmis entre les espèces.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Elle a également incité certains États à rappeler les méthodes de cuisson sûres et à mettre en garde contre la préparation d'œufs dont le jaune est coulant, quelle qu'en soit la forme.
Avec de telles mises en garde de la part des autorités au sud de la frontière, les Canadiens se demandent peut-être s'ils peuvent consommer des œufs, de la volaille et de la viande en toute sécurité.
Matthew Miller est directeur du Michael G. DeGroote Institute for Infectious Disease Research de l'université McMaster. Interrogé par CTV News, il n'a pas mâché ses mots lorsqu'on lui a demandé si les aliments consommés par les Canadiens présentaient un risque.
«Non, il n'y en a pas», a déclaré M. Miller. «La surveillance agricole de la grippe aviaire est excellente. Il est toujours important de respecter les normes de cuisson appropriées, car il y a toujours d'autres bactéries désagréables qui peuvent provenir du bœuf ou du poulet, mais les normes (canadiennes) de transformation des aliments protègent les consommateurs.»
Le 31 mars, l'Agence canadienne d'inspection des aliments (ACIA) a déclaré dans un communiqué qu'elle n'avait pas détecté de cas de grippe aviaire chez les vaches laitières ou d'autres animaux d'élevage, mais qu'elle surveillait la situation de près.
CTV News a contacté plusieurs organisations agricoles canadiennes pour obtenir des commentaires.
«Les producteurs laitiers canadiens adhèrent déjà à certaines des normes de biosécurité les plus élevées au monde», a déclaré Lucie Boileau, directrice des communications des Producteurs laitiers du Canada, à CTV News. «Il convient de noter que seul le lait provenant d'animaux en bonne santé est autorisé à la distribution et à la consommation humaine.»
Pam Passerino, chef de l'équipe de communication des Producteurs d'œufs de l'Ontario, a déclaré à CTV News que les consommateurs devraient être assurés que l'ACIA est certaine qu'il ne s'agit pas d'un problème de sécurité alimentaire.
«La grippe aviaire ne constitue pas une menace pour la sécurité alimentaire, car elle n'affecte que les oiseaux. La volaille et les œufs peuvent être consommés sans danger s'ils sont manipulés et cuits correctement. Il n'y a pas de risque accru pour la santé publique lié à la grippe aviaire», a déclaré M. Passerino.
Selon M. Miller, les agriculteurs qui s'occupent du bétail et des animaux d'élevage connaissent déjà bien les règles à suivre en cas d'infection, et il existe déjà des pratiques bien établies dans les élevages de volailles pour éviter la contamination.
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Toutefois, cela s'explique en grande partie par le fait que les poulets sont généralement enfermés dans des enclos, et qu'il est beaucoup plus difficile de protéger les animaux qui vivent habituellement en liberté, comme les bovins, contre les oiseaux migrateurs susceptibles d'être porteurs du virus, et de les empêcher de contaminer d'autres bovins.
Au-delà de l'effet que la maladie pourrait avoir sur les aliments, M. Miller estime que les agriculteurs et les autorités canadiennes devraient surtout se préoccuper de la prévention de la propagation de la grippe aviaire à l'homme.
«La chose la plus importante que nous puissions faire dans le contexte actuel est de faire tout ce qui est en notre pouvoir pour éviter la transmission à l'homme», a dit M. Miller. «Il ne faut épargner aucune énergie ni aucune dépense pour prendre toutes les mesures possibles afin d'éviter le passage de l'animal à l'homme.»
La semaine dernière, la grippe aviaire a été diagnostiquée chez une personne au Texas, et les autorités sanitaires de l'État ont déclaré que cette personne avait été en contact avec des vaches présumées infectées. Si les experts estiment qu'il est très peu probable que la maladie se propage au-delà de quelques cas isolés, on n'est jamais trop prudent dans un monde post-COVID-19.
«Tout le monde est douloureusement fatigué d'être confronté à des maladies infectieuses, et je pense que cela a conduit les gens à vouloir oublier les risques posés, ce qui est compréhensible», a expliqué M. Miller. «Mais une chose qu'il est vraiment important de souligner pour nos dirigeants et nos hommes politiques, c'est l'importance de la prévention.»
«Personne ne souhaite vivre une nouvelle pandémie de grippe aviaire, c'est pourquoi il est très important de lancer un appel collectif au gouvernement pour qu'il investisse dans des stratégies préventives solides. La prévention est infiniment moins coûteuse que la réponse à une pandémie», a-t-il poursuivi.
En ce qui concerne les précautions individuelles à prendre pour éviter la maladie, M. Miller conseille d'éviter les animaux morts et d'appeler les autorités compétentes pour qu'elles se débarrassent de leurs cadavres, ainsi que de nettoyer régulièrement les chaussures que l'on porte lorsqu'on marche dans des zones où il y a beaucoup de crottes d'oiseaux ou d'oies.