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À la suite d'une motion de censure, un an seulement après son élection à ce poste.
Le leader de l'opposition grecque, Stefanos Kasselakis, a été évincé dimanche par son parti à la suite d'une motion de censure, un an seulement après son élection à ce poste.
Des cadres de sa formation politique l'accusent d'être autoritaire et de ne pas être pleinement aligné idéologiquement avec le parti.
Après une session de deux jours souvent tendue et acrimonieuse, le comité central du parti de gauche Syriza a approuvé la motion de censure par 163 voix contre 120, trois membres ayant voté blanc. Huit autres se sont abstenus.
Ce n'est pas un événement unique qui a précipité l'éviction de M. Kasselakis, mais une accumulation de mécontentement au cours de l'année. Beaucoup de gens qui le considéraient comme un sauveur charismatique le perçoivent maintenant comme quelqu'un déterminé à transformer le parti en véhicule personnel.
M. Kasselakis a réagi au résultat du vote en disant qu'il se sentait «libéré». Il n'a pas dit s'il participerait à une nouvelle course à la direction.
«Maintenant, les gens savent à quel point je me suis senti censuré depuis que j'ai été élu», a-t-il déclaré. Il a critiqué la «bureaucratie» de Syriza pour avoir infirmé la décision de la base du parti et a déploré que le vote ait été réalisé de façon confidentielle. Lui et ses partisans auraient préféré un vote à main levée.
Il a comparé les promoteurs du bulletin de vote secret aux collaborateurs cagoulés de la Seconde Guerre mondiale. Des cris de honte ont accueilli sa comparaison, reprise sur les réseaux sociaux par les partisans véhéments de M. Kasselakis.
L'homme de 36 ans a été élu en septembre 2023 par des électeurs stupéfaits par l’ampleur de la défaite lors de deux élections successives en mai et juin 2023 aux mains d’un parti conservateur qui avait déjà effectué un mandat complet.
Après la démission du chef de file du parti et ancien premier ministre Alexis Tsipras, les partisans du Syriza se sont tournés vers Stefanos Kasselakis – un néophyte politique et un résident de Miami, en Floride. Il n’avait aucun lien avec le parti avant de devenir candidat aux élections de mai. Une vidéo de quatre minutes dans laquelle il raconte sa vie l’a propulsé au premier plan et en a fait le favori.
Dès le début, le passé et le style de M. Kasselakis ont irrité les cadres du parti.
Il est un ancien employé de la banque d'investissement Goldman Sachs et ex-républicain déclaré. Certaines de ses positions, telles que la promotion des options d'achat d'actions pour les employés, ont courroucé les partisans de la vieille école, qui l'ont accusé de vouloir transformer Syriza en un parti idéologiquement flou. Ils se sont moqués de son utilisation intensive des médias sociaux et l'ont qualifié de «Trumpiste».
Mais cela n'inquiète en rien la base du parti, qui l'idolâtre et attend de lui qu'il rajeunisse la formation. M. Kasselakis a facilement éliminé ses détracteurs les plus bruyants, y compris son principal rival à la tête du parti. Ils ont formé un autre parti, Nouvelle Gauche, qui n'a pas eu beaucoup de succès. Ensuite, il a commencé à se disputer avec beaucoup de députés qui sont restés.
Échec électoral
Lors des élections européennes de juin dernier, sans grand enjeu national et avec une abstention record, les conservateurs au pouvoir ont vu leur proportion de voix chuter, mais c'est l'extrême droite qui a surtout progressé. Les votes de Syriza ont alors encore reculé.
Cet échec électoral a nui à l'aura de M. Kasselakis et à son attrait pour les électeurs. Les critiques se sont intensifiées, ce qui a conduit, presque inévitablement, à cette motion de censure.
Le comité central va maintenant fixer la date d'un congrès extraordinaire du parti, qui doit avoir lieu d'ici trois mois, au cours duquel les candidats à la direction présenteront leur candidature. Ensuite, les membres du parti voteront pour le leader.
Lorsque M. Kasselakis a été élu, environ 150 000 personnes ont exercé leur droit de vote au premier tour et 136 000 au second. Comme pour les conservateurs au pouvoir et le parti socialiste PASOK, les règles d’admissibilité au scrutin sont très souples. Il suffit de se présenter, de se déclarer «ami» du parti si ce n’est pas déjà le cas et de payer une cotisation de deux euros (3,01 $ CAN).