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L'intensification de la mobilisation s'amorcera avec une grande marche nationale le 23 septembre prochain, à Montréal.
Les porte-paroles du Front commun — qui regroupe 420 000 travailleuses et travailleurs de la CSN, la CSQ, la FTQ et l'APTS — ont rencontré les médias mardi pour faire le point sur les négociations du secteur public en indiquant qu'ils travaillaient depuis plusieurs semaines sur la planification d'un recours stratégique à la grève.
Les conventions collectives des membres du Front commun, qui œuvre en éducation, en santé, dans les services sociaux et en enseignement supérieur, sont échues depuis le 31 mars 2023 et les négociations avec Québec sont difficiles.
Le Front commun affirme que les représentants du Conseil du trésor ignorent les solutions mises sur la table par les syndicats, «se bornant à vouloir discuter uniquement de ses priorités».
«L’objectif, pour nous, est toujours d’en arriver à un règlement rapidement, mais pas à n’importe quel prix. En ce sens, nous espérons que l’été permettra de donner un nouveau souffle aux discussions et fera en sorte que les échanges s’accélèrent aux tables de négociations», ont d’emblée fait valoir François Enault, premier vice-président de la CSN, Éric Gingras, président de la CSQ, Robert Comeau, président de l’APTS, et Magali Picard, présidente de la FTQ, dans un communiqué acheminé aux médias.
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Le Front commun a organisé plusieurs mobilisations dans les dernières semaines un peu partout au Québec : activités de visibilité dans les milieux de travail, rassemblements festifs, mobilisation lors de visite de ministre et manifestation devant des bureaux de circonscriptions.
Les leaders syndicaux affirment que le gouvernement du Québec doit s'attendre à une intensification de la mobilisation lors de la prochaine rentrée si jamais les échanges aux tables ne prennent pas une tournure différente.
Le front commun a déjà demandé la médiation — un passage obligé avant d'obtenir le droit de grève. Ces rencontres de médiation ont débuté, a indiqué le président de la CSQ, Éric Gingras.
La question salariale demeure au cœur des enjeux.
«Rappelons qu’à l’heure actuelle, l’offre salariale proposée par le Conseil du trésor est toujours de 9 % sur 5 ans alors que l’inflation a été de 6,7 % uniquement pour l’année 2022», ont souligné les leaders syndicaux.
Sur le plan salarial, le Front commun revendique l'application d’un mécanisme permanent d'indexation annuelle basé sur l'indice des prix à la consommation (IPC), ainsi qu’un enrichissement visant un rattrapage salarial.
Pour 2023 : une hausse de 100 $ par semaine pour l’ensemble des travailleuses et des travailleurs OU IPC + 2 % (selon la formule la plus avantageuse);
Pour 2024 : IPC + 3 %;
Pour 2025 : IPC + 4 %.
Le Front commun milite notamment pour l'amélioration des conditions de travail dans le but, entre autres, d'attirer du personnel et retenir celui déjà en poste — tant en éducation que dans la santé et les services sociaux et qu’en enseignement supérieur.
Le groupe déplore d'ailleurs les décisions du gouvernement du Québec en lien avec le Régime de retraite des employés du gouvernement et des organismes publics (RREGOP).
«Le gouvernement mène des attaques frontales contre le RREGOP qui risquent de pousser vers la sortie une proportion importante de personnes approchant de la retraite. Faut-il rappeler que notre régime de retraite est en bonne santé financière et qu’il constitue l’un des rares avantages du secteur public lorsque l’on se compare au secteur privé?», a affirmé le Front commun.
« Si le gouvernement Legault se cherchait encore une façon de fâcher notre monde, il l’a trouvée! »
Le Front commun souhaite que le gouvernement du Québec élabore «une vision sociale à long terme».
Dans les réseaux de la santé et de l'éducation, les travailleurs sont épuisés et las de voir que les problèmes ne se règlent pas, a dénoncé François Énault, vice-président de la CSN.
Le Front commun organise une grande marche nationale le 23 septembre prochain, à Montréal.
« Toutes celles et tous ceux qui sont touchés de près ou de loin, qui connaissent des travailleuses et des travailleurs de nos réseaux, qui veulent soutenir notre lutte et manifester l’importance qu’ils accordent aux services publics, ce sera le moment de le crier haut et fort», ont affirmé les leaders syndicaux.
Outre la question salariale et celle des conditions de travail, le Front commun porte également des revendications en lien avec la retraite, les droits parentaux, les disparités régionales, les assurances collectives et les lanceurs d'alerte.
Au début du mois de juin, la Fédération interprofessionnelle de la santé du Québec (FIQ) a annoncé qu'elle prévoyait un automne «chaud», à moins d'un changement de cap de la part du gouvernement Legault dans sa négociation avec les infirmières.
Québec devra «revoir largement à la hausse ses offres», a alors prévenu la grande organisation syndicale des 80 000 infirmières, infirmières auxiliaires, inhalothérapeutes et perfusionnistes cliniques.
La FIQ veut faciliter la conciliation travail-famille-vie personnelle par un ensemble de mesures. Elle veut aussi obtenir des ratios infirmière-patients sécuritaires pour dispenser de meilleurs soins et atteindre un fardeau de tâche convenable. Elle cherche depuis des années à éliminer les heures supplémentaires obligatoires comme mode de gestion pour combler les absences. Elle a aussi demandé des améliorations aux vacances.
Avec des informations de La Presse canadienne.