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80 fermes pourraient fermer localement si Québec ne bouge pas
Devant la hausse des taux d'intérêt et l'inflation, les producteurs agricoles de l'Abitibi-Témiscamingue font front commun.
Ils revendiquent, depuis plus d'un an, un coup de main du gouvernement pour traverser cette crise financière.
Parce que leur message ne semble toujours pas être compris par Québec, les producteurs ont décidé de se rassembler et de manifester devant le bureau du député caquiste de Rouyn-Noranda-Témiscamingue, Daniel Bernard.
«Juste ici, il y a quand même 14% des fermes qui pensent fermer dans la prochaine année. C'est 80 fermes sur le territoire. C'est énorme. Il y a aussi des grosses fermes au travers ça. Il y a des entreprises de 200 vaches qui pensent fermer. Un moment donné, on ne fait plus nos comptes. C'est pour ça que je dis que c'est une crise qui est majeure. Ça fait déjà deux ans qu'on l'a subi. Tous les producteurs, leur marge de crédit est accotée», mentionne Pascal Rheault, président de l'Union des producteurs agricoles (UPA) en Abitibi-Témiscamingue.
Pour l'entreprise maraîchère rouynorandienne Jardins Tomates et Camomille, la saison n'est même pas encore commencée que déjà elle n'entre pas dans ses prévisions budgétaires.
Pendant que leurs coûts de production explosent pour distribuer 300 paniers de légumes par semaine, leurs revenus stagnent.
«On est passé de 25 familles abonnées à plus de 300 en moins de sept ans à cause des investissements et des efforts qu'on a faits. Maintenant que les entreprises de proximité comme la mienne ont investi, l'inflation nous ronge. Les taux d'intérêt des prêts qu'on a contractés pour participer à l'effort d'autonomie alimentaire nous étouffent. Du côté de nos élus et de notre premier ministre, c'est le silence total. On nous laisse à nous-mêmes. On ne parle plus de l'achat local», se désole Kamylle Béchard Plourde, copropriétaire des Jardins Tomates et Camomille
«On a déjà là un signal clair. Cette entreprise-là, qui a de bonnes bases, s'est développée et a investi dans l'optique de l'autonomie alimentaire et est bien située, près de Rouyn-Noranda. Elle a vraiment des problèmes. Ça va être difficile pour les autres entreprises. Ils ont quand même une très bonne comptabilité. Ils sont au fait de tous leurs chiffres. C'est vraiment difficile», ajoute Pascal Rheault.
Une centaine de personnes se sont mobilisées devant le bureau de Daniel Bernard. Les agriculteurs pouvaient même compter sur la présence du président national de l'UPA, Martin Caron, qui s'est déplacé pour l'occasion.