Frappes israéliennes dans la bande de Gaza: au moins 21 morts

Des milliers de personnes se sont à nouveau rassemblées en Israël pour faire pression en faveur d'un accord de cessez-le-feu, quelques heures après que le Hamas a diffusé une vidéo montrant l'une des otages toujours détenus dans la bande de Gaza. De telles vidéos, comme une augmentation des frappes aériennes, ont été considérées comme des tentatives de faire pression pendant les négociations.

Un petit garçon pleurait sur son père à Khan Younès, dans le sud de la bande de Gaza, et une femme s'est drapée sur l'un des corps enveloppés dans du plastique blanc. Trois frappes aériennes dans la ville ont touché une voiture, une maison et des personnes dans la rue, selon le personnel de l'hôpital Nasser.

La Défense civile, des premiers intervenants affiliés au gouvernement dirigé par le Hamas, a indiqué qu'une frappe aérienne avait détruit une zone résidentielle derrière le complexe Saraya dans la ville de Gaza, tuant au moins cinq personnes.

Les frappes israéliennes de samedi soir ont tué trois personnes à Bureij et trois autres à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza, selon l'hôpital des martyrs d'Al-Aqsa, où les corps ont été transportés. Un enfant fait partie des victimes.

L'armée israélienne a mentionné avoir ciblé dans la nuit des militants du Hamas avec une frappe près de Salah al-Din, dans le sud de la bande de Gaza, et avec une frappe sur un véhicule à Deir el-Balah, dans le centre de la bande de Gaza. Elle a également déclaré que le Hamas avait tiré un projectile qui a touché près du passage d'Erez vers la bande de Gaza.

Au moins 59 personnes avaient été tuées et plus de 270 autres blessées par des frappes au cours des dernières 24 heures, d'après le ministère de la Santé de la bande de Gaza.

Il n'y a pas eu de déclaration immédiate sur les négociations indirectes en vue d'un cessez-le-feu. Les pourparlers ont été bloqués à plusieurs reprises, le premier ministre israélien Benjamin Netanyahou promettant de poursuivre ses efforts dans la bande de Gaza jusqu'à ce que le Hamas soit détruit. Les combattants du Hamas, qui veut que les forces israéliennes quittent complètement les lieux, continuent de se regrouper dans les zones où les forces israéliennes se retirent.

Les négociations sont menées par le Qatar, l'Égypte et les États-Unis, qui prévoient une vente d'armes de 8 milliards $ US à Israël, selon des responsables américains.

Une nouvelle vidéo d'une otage

Cette guerre est de loin la plus meurtrière des combats entre Israël et le Hamas. Elle a commencé lorsque le Hamas et d'autres militants ont attaqué le sud d'Israël le 7 octobre 2023, tuant environ 1200 personnes, principalement des civils, et en enlevant environ 250. Une centaine d'otages sont toujours dans la bande de Gaza, dont au moins un tiers serait mort.

Les familles des otages et d'autres personnes se sont rassemblées chaque semaine pour faire pression sur M. Netanyahou afin qu'il parvienne à un accord de cessez-le-feu qui permettrait de ramener leurs proches chez eux, affirmant que le temps presse. Lors du rassemblement de samedi soir à Tel-Aviv, la police a emmené des manifestants qui organisaient une grève d'occupation dans une rue.

Dans une vidéo diffusée par le Hamas avant le dernier rassemblement, la soldate israélienne et otage Liri Albag, s'exprimant sous la contrainte, a fait part de son angoisse face à sa situation et a mentionné être détenue depuis 450 jours.

«Aujourd'hui, c'est le début d'une nouvelle année; le monde entier est en fête. Nous entrons seulement dans une année sombre, une année de solitude», a-t-elle témoigné. Elle a également précisé qu'un autre captif avait été blessé par les combats dans la bande de Gaza, ajoutant : «Nous vivons un cauchemar extrêmement terrifiant». Elle n'a pas nommé la personne blessée.

Le bureau de M. Netanyahou a souligné qu'il avait parlé avec les parents de Liri Albag et leur avait dit que «des efforts sont en cours, y compris en ce moment même» pour ramener les otages à la maison. «Il est temps de prendre des décisions comme si vos propres enfants étaient là !», a déclaré sa famille dans un communiqué.

Des tensions ailleurs

Pendant ce temps, en Cisjordanie occupée par Israël, des proches ont pleuré un Palestinien de 18 ans qui a été tué vendredi lors d’affrontements avec l’armée israélienne dans le camp de réfugiés de Balata à Naplouse, selon le ministère palestinien de la Santé, qui a ajouté que neuf autres personnes avaient été blessées.

D'après les responsables palestiniens de la Santé, les raids israéliens dans toute la Cisjordanie depuis le 7 octobre 2023 ont tué plus de 800 Palestiniens. Israël affirme que la plupart d’entre eux sont des militants, mais des jeunes qui jetaient des pierres et des personnes non impliquées dans les affrontements ont également été tués.

Un cessez-le-feu fragile entre Israël et le groupe militant libanais Hezbollah est en vigueur depuis plus d’un mois, même si ses conditions semblent peu susceptibles d’être respectées dans le délai convenu de 60 jours. Israël et le Hezbollah ont échangé des tirs presque quotidiennement depuis le début de la guerre dans la bande de Gaza.