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François Legault demeure convaincu que «la situation s'est beaucoup améliorée à l'hôpital de Joliette» depuis la mort dans des circonstances troublantes de la mère de famille atikamekw Joyce Echaquan.
François Legault demeure convaincu que «la situation s'est beaucoup améliorée à l'hôpital de Joliette» depuis la mort dans des circonstances troublantes de la mère de famille atikamekw Joyce Echaquan.
«Ils veulent revenir sur la question du racisme systémique», a réagi M. Legault à la suite de la sortie publique du Conseil des Atikamekw de Manawan, du Conseil de la nation atikamekw et du conjoint de Joyce Echaquan, Carol Dubé.
«Donc, ils veulent faire un débat de mots au lieu de s'assurer qu'on règle les problèmes sur le terrain», a poursuivi le chef caquiste en niant encore une fois toute existence de racisme systémique dans les institutions québécoises.
À la suite du premier débat des chefs tenu cette semaine, la communauté atikamekw et la famille de Mme Echaquan ont reproché au chef de la Coalition avenir Québec et premier ministre sortant d'avoir prétendu que le problème de racisme envers les Autochtones était réglé à l'hôpital de Joliette.
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Dans une lettre transmise par son avocat, Carol Dubé, a déclaré qu'il avait été stupéfait d'entendre M. Legault lui «mettre des mots dans la bouche» en faisant allusion à une rencontre qui n'aurait jamais eu lieu malgré les demandes répétées de la famille pour s'entretenir avec le premier ministre.
«J'ai rencontré la présidente du CISSS dans Lanaudière, on a embauché une adjointe à la présidente qui vient de la communauté autochtone. On a embauché des agents de liaison autochtones. Et puis, on me dit que la situation s'est complètement améliorée à l'hôpital de Joliette», a renchéri François Legault samedi.
Dans sa lettre publiée en réaction au débat des chefs, Carol Dubé soutient que «si le premier ministre s'était donné la peine de rencontrer la famille de madame Echaquan au cours des deux dernières années, ou s'il avait simplement pris le temps de lire le rapport de la coroner Géhane Kamel déposé en septembre 2021, il aurait réalisé que les problèmes systémiques ayant mené au décès de madame Echaquan ne sont pas de nature à être ''réglés'' par des changements d'ordre essentiellement esthétique.»
Le porte-parole de Québec solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a qualifié la position de François Legault de «ridicule» en lui reprochant d'être totalement déconnecté.
«La réalité du racisme systémique envers les peuples autochtones au Québec, elle existe toujours. Il y a des pas qui ont été faits dans la bonne direction à Joliette, tout le monde le reconnaît. Mais de dire "c'est réglé", c'est un manque de sensibilité, un manque de compassion», a-t-il soutenu.
Rappelons que la coroner Géhane Kamel, qui a mené une enquête sur la mort de Mme Echaquan a conclu que la dame avait été victime de racisme systémique lors du séjour à l'hôpital qui lui a été fatal.
Carol Dubé, le mari de Joyce Echaquan, avec sa mère Danielle, devant l'hôpital de Joliette, le 28 septembre 2021. Crédit photo: Paul Chiasson | La Presse canadienne
La coroner a déterminé qu'elle n'avait jamais bénéficié de l'accompagnement de l'agente de liaison en sécurisation culturelle. Que ladite agente était elle-même traitée de manière cavalière à l'hôpital, alors que le personnel ignorait même son existence.
De plus, l'enquête a démontré que Mme Echaquan avait été faussement étiquetée comme dépendante aux narcotiques, qu'elle avait été infantilisée et que l'autopsie menée à la suite de son décès a prouvé que les préjugés du personnel ont fait en sorte que tout au long de son séjour, les notes à son dossier médical ne reflétaient pas son état de santé réel.
La toute première recommandation formulée par la coroner Kamel était justement «que le gouvernement québécois reconnaisse l'existence du racisme systémique au sein de nos institutions et prenne l'engagement de contribuer à son élimination.»
Carol Dubé estime que M. Legault n'a pas entendu le message. «Sa façon d'aborder le problème et de s'en laver les mains par pensée magique reflète une vieille mentalité et reproduit la dynamique à l'origine des problèmes ayant mené au décès de madame Echaquan», conclut-il.