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La moyenne annuelle en arsenic dans l’air ambiant se situait à 45 nanogrammes par mètre cube d’air.
À l’été 2022, un rapport de l’Institut national de santé publique du Québec (INSPQ) révélait les risques pour la santé liés à la forte concentration d’arsenic dans l’air produite par la Fonderie Horne, à Rouyn-Noranda. Près de deux ans et un scandale environnemental plus tard, l’entreprise affirme être sur la voie de respecter ses engagements.
En 2023, la moyenne annuelle en arsenic dans l’air ambiant se situait à 45 nanogrammes par mètre cube d’air (ng/m3), selon un rapport publié par Glencore – la firme à qui appartient la fonderie – ce jeudi.
Voyez le reportage de Kémilia Laliberté pour RNC Media dans la vidéo liée au texte.
La multinationale ajoute que ses calculs démontrent qu’environ 99% du périmètre urbain de Rouyn-Noranda se situe à 15 ng/m3 ou moins, dont environ 80% à 7 ng/m3 ou moins et environ 27 % à 3 ng/m3 ou moins. Rappelons que 15 ng/m3 est le seuil que doit atteindre l’entreprise d’ici 2027, et qui a été établi par les autorités québécoises de santé publique ainsi que le ministère de l’Environnement.
La moyenne de la concentration d’arsenic a été calculée du 16 mars 2023 au 15 mars 2024.
Les mesures entreprises à la fonderie «ont permis de réduire de plus de 70% la concentration moyenne annuelle d’arsenic dans l’air ambiant à la station Horne depuis 2005», rapporte la directrice de l’environnement pour les opérations cuivre de l’Amérique du Nord et des Philippines chez Glencore, Marie-Elise Viger.
Parmi ces projets transitoires mis en place au cours des derniers mois, on retrouve la mise en service de nouveaux dépoussiéreurs, l’amélioration de la captation à la roue de coulée et la construction d’un nouveau dôme d’entreposage.
«La majorité des projets transitoires ont été complétés. Il y en a quelques-uns qui s'en viennent», a assuré Mme Viger. «On n'a pas que l'arsenic à suivre. [...] Pour l'ensemble des paramètres, toutes les cibles ont été atteintes.»
L’entente précédente, qui avait été signée avec le gouvernement libéral en 2017, permettait que les émissions d’arsenic de la fonderie atteignent une moyenne annuelle de 100 ng/m3, soit 33 fois plus que la norme.
Le syndicat des travailleurs de la Mine Noranda (CSN) a réagi au moment où Glencore, propriétaire de la fonderie, publiait ces résultats.
«On constate une progression, mais on aimerait que Glencore confirme le gros des investissements qui va permettre d’aller encore plus loin pour baisser la présence d’arsenic autour de la fonderie», a indiqué le président du syndicat, Shawn Smith, dans un échange avec La Presse Canadienne.
Le rapporte de l'INSPQ révélait que, sur une période de 70 ans, un nombre excédent de citoyens de Rouyn-Noranda, entre un et 14, développeraient un cancer si l’entreprise Glencore ne diminuait pas la concentration d’arsenic dans l’air produit par la fonderie.
La porte-parole du comité Arrêt des rejets et émissions toxiques (ARET) admet que Glencore fait preuve de transparence en dévoilant ses données, mais dénonce que le processus de réduction est encore trop long.
«On espère que le gouvernement va profiter de cette baisse rapide qui s'est fait avec peu d'actions pour réduire davantage», a dit Nicole Desgagnés, en ajoutant vouloir une réduction à 15 ng/m3 l'année prochaine si cela continue.
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En février dernier, le conseil d’administration de la fonderie avait annoncé qu’il devait se rencontrer «prochainement» pour décider de son avenir, alors que le coût associé à la réduction des émissions d’arsenic aurait augmenté de 50%.
Le ministre de l’Environnement, Benoit Charette, en avait profité pour rappeler que la fonderie devait respecter ses cibles d’émissions de polluants si elle veut continuer ses activités à Rouyn-Noranda.
Afin d’atteindre ce seuil, Glencore a présenté un plan de 500 millions de dollars à l’été 2022.
À l’époque, l’opposition ainsi que des groupes environnementaux, comme Mère au front, avaient demandé au gouvernement de ne pas céder à la pression.
Le député péquiste Joël Arseneau avait qualifié la stratégie de «chantage» de la part de Glencore, alors que la multinationale avait distribué 7,1 milliards de dollars en dividendes à ses actionnaires, en 2023.
Avec des informations de la Presse canadienne et de Kémilia Laliberté pour RNC Media