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Selon M. Legault, un député caquiste a dit que sa mère l'avait appelé pour lui demander s'il allait faire de la prison.
Éclaboussés par les controverses sur le financement de leur parti, des députés caquistes ont été traités de «crosseurs».
C'est ce qu'a rapporté François Legault jeudi, pour justifier la décision de son parti de renoncer au financement populaire, c'est-à-dire les contributions individuelles des électeurs.
Il a laissé entendre qu'il était excédé par le «lançage de boue» qui a suivi les révélations sur les méthodes de collecte de fonds de la Coalition avenir Québec (CAQ).
L'opposition accusait les caquistes de faire miroiter l'accès à des ministres lors de cocktails en échange d'une contribution de 100 $ à la caisse de la CAQ.
«Un député vient me voir parce que sa mère l'avait appelé pour lui demander s'il allait aller en prison, un autre député est venu me voir en me disant que son fils était revenu de l'école et que les autres petits gars disent que son père est un crosseur», a-t-il justifié en mêlée de presse au parlement.
Rappelons que jeudi dernier, après deux semaines d'allégations sur les collectes de fonds caquistes, M. Legault avait annoncé sans avertissement que son parti mettait fin au financement populaire, une pratique pourtant légale et bien encadrée au Québec.
Cela faisait notamment suite aux révélations de La Presse Canadienne sur des députés qui invitaient des élus municipaux à venir discuter de dossiers avec des ministres en échange d'un versement de 100 $ dans la cagnotte caquiste.
Deux élus caquistes, Sylvain Lévesque et Louis-Charles Thouin, sont visés par une enquête de la commissaire à l'éthique de l'Assemblée nationale.
La Presse Canadienne avait également appris que près de la moitié des maires, soit 503 sur 1138, ont contribué au financement de la CAQ depuis les élections municipales de 2021, pour un total de près de 100 000 $.
La loi permet à tout citoyen de contribuer jusqu'à 100 $ par an à la caisse d'un parti, mais la contribution doit être faite «sans compensation ni contrepartie», pour «éviter qu’un parti ou qu’un candidat se trouve dans une situation où il se sentirait redevable face à la contribution versée par un donateur et s’assurer que chaque donateur agit volontairement pour verser sa contribution, de son propre chef et à même ses propres fonds, sans subir de pression ou de promesse d’une tierce personne», stipule Élections Québec.