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Québec annonce la fin prochaine de différentes primes versées aux travailleurs de la santé dans le contexte de la pandémie de la COVID-19.
Québec annonce la fin prochaine de différentes primes versées aux travailleurs de la santé dans le contexte de la pandémie de la COVID-19. Il a rencontré les organisations syndicales pour le leur annoncer, vendredi avant-midi.
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Entre autres, les primes de 4 % et de 8 % qui avaient été instaurées pour compenser le surcroît de travail durant la pandémie seront abolies le 16 avril. Ces primes touchaient tant les préposés aux bénéficiaires que les infirmières, par exemple.
Il en est de même pour la «prime escalier», un montant destiné à favoriser l'assiduité au travail et qui pouvait atteindre 1000 $ par période de quatre semaines.
D'autres primes sont toutefois maintenues, notamment celle de l'arrêté 085 qui prévoit des montants forfaitaires de 12 000 $ à 18 000 $ pour attirer des infirmières dans le réseau public, à temps plein.
Cette annonce n'est pas une surprise en soi. Il était convenu dès le départ que ces primes valaient pour la durée de l'urgence sanitaire liée à la pandémie de la COVID-19, a indiqué le ministère dans un communiqué.
«Soulignons que, pour le personnel salarié du réseau de la santé et des services sociaux, toutes les mesures maintenues s'ajoutent aux nombreux avantages émanant des conventions collectives récemment signées et maintenant en vigueur», note le ministère dans son communiqué.
Du côté syndical, on déplore l'absence de consultation, l'absence de mesures transitoires et le manque de contact avec la réalité sur le terrain pour le personnel.
La fin de la plupart des primes COVID est «très prématurée», a commenté la présidente de la FIQ, Julie Bouchard, en entrevue vendredi.
«Ce qui est inquiétant, c'est la reprise des activités. Comment ferons-nous pour passer l'été?» demande Mme Bouchard. Plus de 1000 personnes sont encore hospitalisées avec la COVID-19, même si Québec relâche les mesures sanitaires.
La présidente de la FIQ s'attend à «un choc inévitable» avec la fin abrupte des primes «et du mécontentement dans le réseau de la santé et des services sociaux». Elle croit même que cela pourrait pousser vers la porte certains qui hésitaient à quitter.
Elle se désole aussi du fait qu'«il n'y a rien qui a été négocié». «Le gouvernement fait cavalier seul sans consulter les syndicats. On ne nous écoute pas», se plaint Mme Bouchard.
Même son de cloche au Syndicat canadien de la fonction publique (SCFP), affilié à la FTQ, qui représente des milliers de préposés aux bénéficiaires, entre autres.
Maxime Ste-Marie, président du Conseil provincial des affaires sociales du SCFP, explique qu'au départ, 70 000 travailleurs avaient accès à la prime escalier. Puis les syndicats ont fait des représentations auprès du gouvernement et ce sont 170 000 qui y ont eu accès.
«Je ne peux pas vous dire qu'on s'attendait à ce que ce soit maintenu. Quand on a eu les discussions et qu'on a essayé de trouver des solutions, au pire de la cinquième vague, avec le gouvernement, c'était prévu que ça allait s'arrêter quelque part, que les mesures mises en place allaient prendre fin quelque part à la mi-avril. Ça, c'était quand même prévu. Mais la surprise, c'est qu'il n'y ait pas de mesures de transition», a déploré M. Ste-Marie.
Et ces mesures transitoires, il aurait aimé que le gouvernement s'assoie avec les syndicats dans la santé pour les élaborer.