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Simon Gamache, le directeur général de Fierté Montréal, qui se veut un porte-voix des organisations communautaires en tant qu'une des principales entités 2SLGBTQIA+ du monde francophone, déplore leur financement par projets au Québec.
De retour pour une 15e année à partir de lundi, le festival Fierté Montréal en profite pour porter les revendications des communautés 2SLGBTQIA+, à commencer par une demande de financement adéquat des organismes.
Simon Gamache, le directeur général de Fierté Montréal, qui se veut un porte-voix des organisations communautaires en tant qu'une des principales entités 2SLGBTQIA+ du monde francophone, déplore leur financement par projets au Québec.
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Il affirme que les plus de 150 organismes 2SLGBTQIA+ de la province, qui offrent des services en santé sexuelle et en santé mentale notamment, risquent de perdre leurs employés dès qu'un projet se termine, faute de ressources.
«Ça n'assure pas de pérennité, dit-il. On espère un financement adapté et qu'on puisse penser vraiment à long terme.»
Le financement des organismes figure en tête de la liste de 10 revendications dressée par Fierté Montréal, qui s'appuie sur un travail mené pendant deux ans par le Conseil québécois LGBT avec ses membres.
Parmi elles, figurent aussi des demandes liées au virus de l'immunodéficience humaine (VIH).
«Il y a différents traitements qui permettent de vivre avec le VIH, rappelle M. Gamache. Par contre, la RAMQ (Régie de l'assurance maladie du Québec) ne couvre pas ces soins-là. C'est très problématique, car ces traitements permettent d'offrir une qualité de vie aux personnes qui vivent avec le VIH.»
Dans le même ordre d'idée, Fierté Montréal souhaite la décriminalisation de la non-divulgation du VIH.
«Avec les bons médicaments, on peut être intransmissible et indétectable. Or, si vous ne dites pas à votre partenaire que vous vivez avec le VIH, vous pouvez vous retrouver derrière les barreaux, ce qui est une aberration compte tenu de l'évolution de la recherche», explique le directeur général.
Fierté Montréal débute d'ailleurs alors que se tient en ville la 24e Conférence internationale sur le sida, AIDS 2022. Le festival a d'ailleurs collaboré avec ses organisateurs.
Comme plusieurs, M. Gamache déplore «la tâche» que sont les refus de visa de plusieurs conférenciers d'AIDS 2022. «On parle par exemple de chercheurs et chercheuses de haut niveau, c'est complètement aberrant», ajoute-t-il.
Fierté Montréal a d'ailleurs été confronté au même problème. Une artiste angolaise n'a pas pu obtenir son visa pour participer au festival, de même le militant Joseph Messinga Ngonka, qui est co-président d'honneur de Fierté Montréal cette année.
«Un de nos co-présidents vient du Cameroun et venait aussi pour la conférence internationale sur le sida. On est le 31 juillet, il est toujours chez lui et il attend depuis des mois son visa. S'il l'obtient, on l'accueille à bras ouvert», indique M. Gamache.
Les autres revendications portent notamment sur la reconnaissance publique du racisme systémique et l'engagement à combattre les discriminations.
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«Malheureusement, le gouvernement québécois n'a pas encore reconnu publiquement le racisme systémique. On pense que c'est vraiment la base de tout», souligne M. Gamache.
Il souhaite également des changements dans le curriculum scolaire en termes d'éducation sexuelle.
«Il y a de moins en moins d'éducation à la sexualité dans les écoles au Québec, mais aussi, pour ce qui existe, c'est s'assurer qu'on ne parle plus juste de binarité homme-femme et de modèles hétéronormatifs», constate-t-il.
Il note que les personnes, surtout les jeunes, sont prêtes à exprimer une identité plus fluide.
Néanmoins, du côté des aînés 2SLGBTQIA+, la situation peut être bien différente. «On parle de personnes qui vont peut-être aller en CHSLD ou en RPA et, malheureusement, souvent, elles doivent retourner dans le placard», constate M. Gamache.
Il souhaite que le gouvernement mette en place des programmes pour accompagner les aînés 2SLGBTQIA+ et réduire leur isolement dans la société et les milieux de vie.
«Dans les milieux de vie, il y a souvent un déni de l'orientation sexuelle et de l'identité de genre, note-t-il. Il faut s'assurer que le personnel soit bien formé, comprenne les enjeux et soit capable de bien accueillir ces personnes-là pour créer des milieux inclusifs.»
Les revendications des communautés 2SLGBTQIA+ culmineront au cours du défilé de la Fierté, prévu dimanche sur le boulevard René-Lévesque.