Début du contenu principal.
À compter de lundi se tiendra la Semaine de la diversité et de l'inclusion pour les femmes en construction.
Bien que les femmes soient de plus en plus nombreuses dans l'industrie de la construction, elles sont encore sous-représentées et des acteurs de l'industrie se pencheront sur la question, la semaine prochaine.
À compter de lundi en effet se tiendra la Semaine de la diversité et de l'inclusion pour les femmes en construction. On s'y intéressera à la participation des femmes dans l'industrie et à la participation des femmes immigrantes.
Selon les statistiques de la Commission de la construction du Québec, 7200 femmes avaient travaillé dans un chantier de construction au Québec en 2022. Cela représente 970 de plus qu'en 2021. Si de prime abord le nombre paraît significatif, il importe de souligner que celles-ci ne représentaient alors que 3,64 % de la main-d'oeuvre totale cette année-là.
À lire également:
«Il y a de l'espoir, ça change et il y a un réel désir de changer les choses», a confié en entrevue Josée Dufour, elle-même entrepreneure en construction et présidente du conseil d'administration des «Elles de la construction», qui fait la promotion de cette semaine thématique.
Il faut non seulement attirer, mais aussi retenir les femmes dans l'industrie. Car elles quittent l'industrie plus fréquemment que les hommes, soit plus de la moitié après cinq ans, contre 35 % pour les hommes.
Parmi les motifs invoqués, on note la difficulté à s'adapter aux horaires de 6h à 14h avec des enfants au service de garde, la difficulté à trouver un emploi, le manque de reconnaissance des compétences acquises, le harcèlement psychologique et sexuel et autres.
Le harcèlement des travailleuses dans la construction n'est-il pas le fait d'actes isolés? «Malheureusement, c'est très peu isolé», déplore-t-elle. «L'industrie de la construction est un des domaines où on a encore énormément de travail à faire.»
Et ce travail est à poursuivre tant auprès des travailleurs que des entrepreneurs, voire des jeunes femmes qui pourraient être intéressées à travailler dans cette industrie, mais qui hésitent, plaide-t-elle.
Il y a de l'espoir, assure-t-elle. «On voit beaucoup d'initiatives du côté des centrales syndicales, qui mettent en place des comités de femmes, qui mettent en place aussi des comités de gestion des plaintes. Mais ces processus-là bénéficient à tout le monde», croit-elle.
Il existe maintenant des formations, des programmes d'accès à l'égalité, des capsules d'information et autres.
Mme Dufour résume un type de témoignages qu'elle entend, elle qui dispense de la formation dans ce domaine. «J'ai eu beaucoup de témoignages d'hommes qui sont venus me voir et qui m'ont remerciée de la formation en disant «vous savez, c'est encore très tabou, on n'en parle pas, il y a encore des agressions autant physiques, psychologiques, même sexuelles chez les hommes et les gens gardaient comme une sorte d'omerta à travers ces situations-là. Et vous m'avez permis d'en prendre conscience et d'être mieux outillé, en fait, pour faire face à ces situations-là.»