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300. Voilà le nombre de journées passées jusqu'à présent par la famille Rodriguez-Flores dans l'Église Plymouth-Trinity de Sherbrooke.
300. Voilà le nombre de journées passées jusqu'à présent par la famille Rodriguez-Flores dans l'Église Plymouth-Trinity de Sherbrooke.
Ce délai est tout à fait irraisonnable et injustifié, déplore Guy Ouellet, représentant du regroupement citoyen en soutien à la famille. Lui et une autre porte-parole des Rodriguez-Flores, Annie St-Pierre, étaient présents à la séance du conseil municipal de mardi pour lancer une énième demande d'aide aux élus.
«Ça fait 300 jours que les membres de la famille Rodriguez-Flores ne peuvent ni sortir, ni travailler, ni continuer à contribuer, comme avant, à la communauté d'une ville dans laquelle la famille s'était pourtant parfaitement intégrée depuis 2018.»
Réfugiés dans le bâtiment religieux depuis le 8 novembre 2021, Georgina Flores, Manuel Rodriguez et Manolo Rodriguez-Flores ne peuvent en sortir par crainte d'être déportés.
Bientôt, sept vigiles auront été tenues depuis leur arrivée à l'Église Plymouth-Trinity, et à chacune d'elles, un nombre grandissant de citoyens sont présents, rapporte M. Ouellet. De nombreux événements ont d'ailleurs été organisés en leurs noms, comme une marche rassemblant 200 personnes et un concert-bénéfice.
Outre les «chaudières» de lettres et de courriels envoyés au ministre fédéral de l'Immigration, Sean Fraser, une pétition de 20 000 noms a été remise en mains propres à M. Fraser par la députée fédérale de Sherbrooke, Élisabeth Brière.
«Hélas, rien n'a changé», se désole M. Ouellet.
En ce dixième mois de refuge dans l'église, Guy Ouellet et Annie St-Pierre demandent à nouveau à la Ville de Sherbrooke d'accorder une citoyenneté honorifique à la famille, qui fait face à des menaces de mort dans son pays d'origine, le Mexique.
Rappelons qu'en 2018, alors qu'il était emprisonné en Arabie Saoudite, le bloggueur Raïf Badawi avait obtenu le statut de citoyen d'honneur.
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Le porte-parole a soutenu que la Ville de Sherbrooke s'est toujours démarquée par sa capacité d'accueil et d'intégration de personnes immigrantes «de tous statuts et de toutes provenances.» De plus, il a rappelé les risques de mort «réels» auxquels fait face la famille en cas de déportation vers son pays d'origine, le Mexique.
Pour Guy Ouellet, cette demande n'engage aucune implication légale, logistique ou financière. «Mais elle revêtirait un sacré symbole. Une façon de dire à cette famille: ''Tenez bon, nous sommes avec vous.''»
Si la Ville acceptait cette demande, M. Ouellet considère que Sherbrooke ferait bonne impression aux yeux du reste de la province et du pays.
Sans remettre en question l'ampleur de la situation vécue par la famille, Évelyne Beaudin soutient que la députée fédérale de Sherbrooke, Élisabeth Brière, lui a confié qu'elle ne considère pas qu'une citoyenneté honorifique ferait changer les choses.
La mairesse de Sherbrooke a soutenu s'être questionnée avec la députée à savoir si l'octroi d'une citoyenneté honorifique aiderait au dénouement «heureux» du dossier. À cette interrogation, Mme Brière aurait répondu que le geste «n'aurait aucun effet sur le cheminement du dossier.»
Élisabeth Brière conseillerait plutôt de faire pression sur les délais qui sont «beaucoup trop longs pour avoir une réponse et un dénouement», rapporte la mairesse.
La députée fédérale recommanderait également de faire appel à des professionnels reconnus en la matière pour faire avancer le dossier.
Bien que la situation soit désolante, Évelyne Beaudin croit que les élus de Sherbrooke, tant au municipal qu'au provincial, ont fait tout en leur pouvoir pour trouver une solution. Cette dernière souligne que la balle est dans le camp du fédéral.
Assise aux côtés de Guy Ouellet, Annie St-Pierre n'était pas tout à fait d'accord avec la réponse de la mairesse.
Elle a rappelé qu'en 2016, grâce à la grande implication du maire de Rougemont de l'époque, Alain Brière, une famille turque était parvenue à recevoir sa résidence temporaire au Québec. Tout comme les Rodriguez-Flores, celle-ci s'était également réfugiée dans une église pour éviter la déportation.
«L'implication du maire a permis à la famille d'obtenir gain de cause», a fait remarquer Mme St-Pierre.
«Quand on extensionne nos connaissances au niveau du Canada anglais, par exemple, on voit que là où il y a des politiciens qui se sont impliqués, peu importe leur palier, il y a eu gain de cause dans la plupart des cas.» Annie St-Pierre refuse d'admettre que le Municipal ne peut faire bouger les choses.
«Peut-être que ça ne fait pas de différence au niveau politique, mais ça en fait une au niveau de l'humanité.»
Une septième vigile en solidarité pour la famille est organisée jeudi soir à 18h00 devant l'Église Plymouth-Trinity.
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