Début du contenu principal.
Un automobiliste de 59 ans subit son procès cette semaine pour conduite avec les facultés affaiblies causant la mort, après un événement tragique survenu en septembre 2020, à Dudswell.
Un automobiliste de 59 ans subit son procès cette semaine pour conduite avec les facultés affaiblies causant la mort, après un événement tragique survenu en septembre 2020, à Dudswell. Le passager de Jacques Brodeur a perdu la vie après que leur véhicule se soit retrouvé dans un fossé, sur la route 112.
Selon la théorie de la Couronne, M. Brodeur et son passager Richard Champagne, auraient passé la journée ensemble, d’abord en jouant une partie de golf au Club des Sommets, à Dudswell, avant de se rendre au Manoir Stratford pour souper.
«Plus tard en soirée, le véhicule qui est conduit par l’accusé va faire une sortie de route vers 23h15. Une sortie de route a été constatée par les témoins», a relaté la procureure de la Couronne au dossier, Me Geneviève Crépeau.
En entrevue avec les médias, Me Crépeau a ajouté que la victime est finalement décédée le lendemain matin, vers 6h.
Les trois premiers témoins à se présenter à la barre ont évité de près un accident avec le véhicule de M. Brodeur, tout juste avant que ce dernier ne se retrouve dans un fossé, dans un secteur où la route est entourée de forêt.
Selon le récit présenté tour à tour par les trois jeunes hommes, le véhicule de Jacques Brodeur se serait retrouvé en sens inverse, ce qui aurait forcé le conducteur du véhicule des témoins à bifurquer à son tour dans la mauvaise voie pour éviter une collision. Bien qu’il ait réussi sa manœuvre, le conducteur aurait rapidement réalisé en jetant un œil dans ses miroirs qu’un véhicule se trouvait maintenant dans le fossé, du mauvais côté de la route.
Puisque les témoins se trouvaient dans un camion traînant une remorque, ils devaient trouver une entrée sur la route pour faire demi-tour et retourner prêter main-forte aux occupants du véhicule dans le fossé. À leur arrivée quelques minutes plus tard, c’est le conducteur du véhicule des témoins qui serait descendu dans le fossé, alors que la décapotable était «vraiment bien piquée, dans un angle prononcé». Le conducteur, Jacques Brodeur, n'aurait pas voulu toutefois se faire aider.
«Le chauffeur a dit "on est corrects, on va s’arranger, vous pouvez vous en aller"», a raconté Étienne Rouleau, le conducteur du camion qui a évité la collision. Selon le témoin, le passager était «assis de côté sur son siège. Son bras était sur le bord de la porte et il tremblait».
Visiblement irrité, Jacques Brodeur aurait arraché son rétroviseur, duquel se dégageait de la lumière d'après le récit des trois témoins. Le conducteur refusant d’être aidé, les trois jeunes hommes auraient repris la route sans avoir parlé au passager. Ils appelleront néanmoins le 911 quelques instants plus tard.
En défense, Me Joël Bourassa a notamment posé des questions aux jeunes hommes sur les phares de leur véhicule et sur de précédentes infractions au Code de la sécurité routière qu’aurait pu commettre Étienne Rouleau par le passé. Ce dernier a admis avoir perdu des points d’inaptitude une fois, par le passé. Il a aussi affirmé n’avoir ni bu d’alcool ou consommé de drogues, le jour du tragique accident.
Plus tard lundi après-midi, la sergente de police qui s’est présentée sur les lieux en premier a raconté avoir découvert le conducteur dans un piteux état. Selon elle, une «forte odeur d’alcool» se dégageait de son haleine et l’homme avait un «langage inarticulé» et n’a «aucun tonus».
«Il ne portait pas attention à notre présence. On a un individu qui hurle de douleur dans le fond du fossé et il n’y prête pas attention», a expliqué la sergente Cathy Faucher.
Les ambulanciers seraient arrivés rapidement sur la scène de l’accident et auraient eu besoin de l’aide des patrouilleurs pour embarquer la victime «agitée» dans l’ambulance. Selon le récit de la policière, elle aurait arrêté par la suite Jacques Brodeur, qui aurait accepté à son tour d’être transporté à l’hôpital par mesures préventives.
En contre-interrogatoire, la policière a été bombardée de questions, notamment sur le contenu de ses rapports. Elle a aussi été questionnée sur le consentement de l’accusé d’être transporté à l’hôpital.
Au total, ce sont cinq journées de procès qui sont prévues. Un toxicologue judiciaire, des médecins et un expert reconstitutionniste en scènes de collision doivent notamment témoigner. Des proches de Richard Champagne et de Jacques Brodeur assistent aux audiences.