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Le Saint-Bock demande aux autres restos d'adhérer au mouvement «sans carte de crédit».
C’est dans l’optique de sensibiliser les autres restaurateurs, ainsi que les clients, aux frais des cartes de crédit que la brasserie Saint-Bock offrira au cours des trois prochains mois un rabais de 2% aux personnes qui règleront leur facture par argent comptant ou par carte débit.
C'est ce qu'a annoncé mercredi l'établissement qui a pignon sur rue dans le Quartier latin de Montréal.
On déplore «l'absence de réglementations gouvernementales adéquates sur les frais des cartes de crédit imposés aux commerçants» tout en demandant aux autres commerces d'adhérer au mouvement «au resto sans ma carte de crédit.»
C'est qu'une «majorité de gens ne sait pas à quel point les frais de carte de crédit imposés aux restaurateurs nuisent terriblement à leur rentabilité», explique-t-on.
En résumé, le Saint-Bock désire principalement s'attaquer aux cartes de crédit qui offrent des récompenses aux clients, puisque celle-ci engendre des frais allant de 3,5 % à 5% du total d'une facture aux restaurateurs.
«Pire encore, les restaurateurs doivent payer ces frais de 3,5% à 5% également sur la TPS, la TVQ et les pourboires qui représentent en moyenne un ajout de 32% à la facture des clients. Nous payons ces frais sur de l'argent qui ne nous appartient pas», poursuit-on.
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Le Saint-Bock rappelle qu'une transaction Interac n'engendre qu'entre 0,8$ à 0,10$ de frais par facture, sur n'importe quel montant.
Ainsi, on souhaite partager «les économies avec les clients.» On fait le paris qu'il «est plus agréable pour un client d'avoir 2% rabais maintenant [...] que d'avoir 1,5% de ses achats en point cadeau à échanger dans plusieurs années sur une carte de crédit.»
Le milieu de la restauration québécois se relève du coup de la pandémie, pendant laquelle les périodes de confinement ont restreint l'accès aux établissements, et de la pénurie de main-d'oeuvre. Un total de 216 restaurants ont fait faillite au Québec en 2021, soit légèrement moins qu’en 2020, mais tout de même la plus forte proportion au pays, rapporte l'Association Restauration Québec (ARQ). Les marges bénéficiaires avoisinaient les 0,7 % pour l’industrie en 2020.