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L'organisme a publié un communiqué de presse jeudi soir pour «exprimer ses préoccupations» et rappeler «l'importance fondamentale de la liberté d'expression et de la liberté d'opinion».
La Commission des droits de la personne et des droits de la jeunesse (CDPDJ) met en garde le gouvernement Legault contre le fait de gérer au «cas par cas» les événements dans les centres des congrès.
L'organisme a publié un communiqué de presse jeudi soir pour «exprimer ses préoccupations» et rappeler «l'importance fondamentale de la liberté d'expression et de la liberté d'opinion».
Vendredi dernier, la ministre du Tourisme, Caroline Proulx, est intervenue pour annuler un événement qu'elle jugeait anti-avortement qui devait se tenir au Centre des congrès de Québec du 23 juin au 2 juillet.
Le groupe religieux Harvest Ministries International, de la Colombie-Britannique, n'a pas tardé à mettre en demeure le gouvernement du Québec et le Centre des congrès.
La décision du gouvernement de bannir ce groupe du Centre des congrès «soulève des questions fondamentales relatives à la protection des droits garantis par la Charte québécoise des droits et libertés de la personne», selon la CDPDJ.
La CDPDJ cite l'article 3 de la Charte québécoise, qui stipule que «toute personne est titulaire des libertés fondamentales telles la liberté de conscience, la liberté de religion, la liberté d'opinion et la liberté d'expression».
«Cela signifie que chaque individu a le droit de penser librement, de formuler ses opinions et de les exprimer, sans crainte de censure ou de répression», souligne-t-elle.
De plus, l'article 10 protège le droit à l'égalité et l'article 12 interdit de refuser, par discrimination, un acte juridique ayant pour objet des biens ou des services ordinairement offerts au public.
La Commission conclut en reconnaissant que les libertés d'expression et d'opinion ne sont pas absolues et que des limites peuvent être imposées.
«Cependant, en limitant la liberté d'expression en fonction de principes non définis de manière claire et précise, on risque d'ouvrir la porte à des restrictions arbitraires et à une atteinte aux droits fondamentaux des individus et des groupes», prévient-elle.
Interrogé à ce sujet vendredi, le premier ministre François Legault a rappelé qu'«il y a un consensus au Québec qu'on veut que les femmes puissent choisir si elles veulent ou non avoir un avortement».
Pour le reste, «il faut être prudent, c'est devant les tribunaux, a-t-il dit. On va d'abord regarder ce qui se passe devant les tribunaux.» Mme Proulx a refusé de commenter, vendredi.
Par ailleurs, le gouvernement a bloqué une motion du Parti québécois affirmant que «les droits d'expression, d'association et de réunion pacifique ne peuvent être niés, sauf en cas d'appel à la haine et à la violence».