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Avec la hausse de popularité du télétravail , les employés sont plus connectés que jamais à leurs collègues.
Avec la hausse de popularité du télétravail qu’on observe depuis la pandémie de COVID-19, les employés sont plus connectés que jamais à leurs collègues. Courriels, Slack, Teams, appels: les canaux de communication sont nombreux et peuvent rendre la concentration sur les tâches plus ardue.
L’employé de bureau moyen consulterait ses messages à chaque 6 minutes au travail, selon une synthèse d’études compilées par Luc Lapointe pour la revue Gestion de HEC Montréal. En tout, environ 100 minutes par jour seraient dédiées à la gestion des courriels. Ces interruptions affectent notre concentration et ultimement notre capacité à bien effectuer nos tâches, explique le vulgarisateur scientifique et fondateur de Scientifyx, une firme de courtage de connaissances scientifiques en gestion.
«L'être humain est vraiment mieux pour performer adéquatement lorsqu'il se concentre sur une seule et unique tâche», résume le spécialiste. «Quand on commence à lui demander de travailler sur la tâche X tout en s'occupant de la tâche Y et de la tâche Z, puis on entrecoupe tout ça, ça a des problématiques.» Le cerveau humain, explique-t-il, n’est pas très doué pour jongler avec plusieurs tâches de façon simultanée.
Selon M. Lapointe, le problème des interruptions est un enjeu d’équipe et les solutions pour y faire face doivent donc être mises de l’avant en groupe. Il suggère aux équipes de travail de mettre en place un code de communication à développer en se posant des questions sur les priorités
«Quand est-ce que c'est une urgence? C'est quoi le niveau d'urgence d'un courriel? Comment est-ce que je dois le structurer? À qui est-ce que je peux l'envoyer? Quel est le délai de réponse?»
Il recommande également de ne pas nécessairement mettre en pause les notifications, car les personnes qui font cela ont tendance à regarder plus souvent leurs appareils, de crainte d’avoir manqué un message important.
Les entreprises peuvent aussi réfléchir au droit à la déconnexion pour s’assurer que leurs salariés puissent quitter l’esprit en paix lorsqu’ils ont fini leur quart de travail.
Le télétravail continue de susciter de vif débats, notamment entre syndicats et employeurs. Luc Lapointe a fait la synthèse de nombreuses études à ce sujet. Celles-ci concluent bien souvent que le travail à distance comporte des avantages, mais également des inconvénients. Et ce, tant pour les employés que pour le patronat.
Au niveau des avantages pour les employés, M. Lapointe cite notamment la flexibilité des horaires, la réduction des coûts et du temps de transport et une augmentation de la concentration pour certaines personnes.
Les entreprises peuvent quant à elles bénéficier d’un élargissement de leur bassin de recrutement et réduire leurs coûts immobiliers.
Toutefois, les employés en télétravail sont davantage susceptibles de vivre de l’isolement social ou de craindre d’être oubliés lors des opportunités d’avancement professionnel au sein de l’entreprise. Les entreprises, quant à elles, craignent parfois que le télétravail mène à un manque d’engagement et réduise la capacité d’innover par rapport au travail en présentiel.
En entrevue à Radio-Canada en mai dernier, le ministre des Services publics et de l’Approvisionnement, Jean-Yves Duclos, voyait plusieurs bénéfices à venir travailler en personne au bureau, notamment pour l’esprit d’équipe et la cohésion des nouveaux employés.
Des syndicats ont rétorqué qu’il était absurde de se présenter à un bureau pour travailler à distance avec des collègues qui se trouvent dans d’autres villes.