États-Unis: paralysie évitée par des démocrates décidant d'appuyer un projet républicain

Dix démocrates se sont joints aux républicains pour franchir le seuil des 60 voix nécessaire à l'adoption de la mesure. Le vote s'est soldé par 62 voix contre 38.

Les démocrates se sont retrouvés face à deux options délicates: autoriser l'adoption d'un projet de loi qui, selon eux, confère au président Donald Trump une grande latitude en matière de dépenses, ou voter non et laisser s'ensuivre une interruption du financement. Aux côtés du chef des démocrates au Sénat, Chuck Schumer, un petit groupe d'entre eux a choisi d'éviter à tout prix une paralysie.

M. Schumer a accordé à ses membres plusieurs jours pour exprimer leur frustration face aux options qui s'offraient à eux, mais a brusquement changé de cap et a clairement indiqué, à la veille du vote, qu'il n'autoriserait pas une paralysie du gouvernement. 

Sa décision a indigné de nombreux membres du parti qui souhaitent combattre le programme de M. Trump. Elle a aussi donné aux sénateurs la possibilité de se ranger du côté des républicains, permettant à la résolution en cours d'avancer.

Les démocrates de tous bords ont cherché à faire pression sur les sénateurs pour qu'ils rejettent le projet de loi. Les membres de la Chambre ont écrit des lettres, publié des messages sur les réseaux sociaux et tenu des conférences de presse dans les heures précédant le vote.

Le chef des démocrates à la Chambre, Hakeem Jeffries, et son équipe se sont précipités au Capitole pour exhorter les sénateurs à bloquer le projet de loi et à négocier un véritable compromis avec les républicains.

En revanche, M. Schumer a reçu un soutien inattendu: celui de M. Trump lui-même, qui, la veille encore, s'apprêtait à accuser les démocrates d'une éventuelle paralysie.

«Félicitations à Chuck Schumer pour avoir fait ce qu'il fallait! Il a fallu du cran et du courage!» a publié le président sur ses réseaux sociaux. M. Schumer a reconnu le choix difficile auquel il était confronté, mais a insisté sur le fait que les démocrates ne permettraient pas une paralysie du gouvernement et a mis en garde contre les ravages que M. Trump et Elon Musk pourraient provoquer si les bureaux fédéraux fermaient.

«Une paralysie permettra au DOGE de passer à la vitesse supérieure», a prévenu M. Schumer, faisant référence au Département de l'efficacité gouvernementale dirigé par M. Musk. «Donald Trump et Elon Musk seraient libres de détruire des services gouvernementaux essentiels à un rythme beaucoup plus rapide.»

Le Congrès n'a pas été en mesure d'adopter les projets de loi de crédits annuels destinés à financer le gouvernement, il a donc opté pour des prolongations à court terme. Le projet de loi soumis au Sénat est la troisième résolution de ce type pour l'exercice budgétaire en cours, maintenant presque à moitié écoulé.

Ce projet de loi financerait le gouvernement fédéral jusqu'à fin septembre. Il réduirait les dépenses non liées à la défense d'environ 13 milliards $ US par rapport à l'année précédente et augmenterait les dépenses de défense d'environ 6 milliards $ US, des changements marginaux par rapport à un niveau de dépenses record de près de 1700 milliards $ US.