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Les cours du pétrole sont en hausse constantes depuis une semaine.
Il n'y a pas que le prix de l'essence qui pourrait inciter les Québécois à se serrer la ceinture avec la guerre en Ukraine. Les compagnies de transport n'auront d'autre choix que de monter leurs frais si les cours du pétrole continuent de grimper entraînant une hausse des coûts de plusieurs produits de consommation.
Des clauses contractuelles permettent aux transporteurs de monter leur prix pour compenser la surcharge de carburant dont les coûts augmentent de façon continue depuis une semaine.
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Le PDG de l'Association du camionnage du Québec, Marc Cadieux, constate déjà des hausses de facturation de l'ordre de 20% ces derniers mois. S'il est impossible pour lui de prédire avec exactitude ce qui attend les consommateurs, il ne se fait pas d'illusion sur la suite des choses si le statu quo persiste.
Il précise d'ailleurs que «le prix du carburant et du pétrole est une référence pour l'augmentation de plusieurs choses.»
Par exemple, les pneus sont à base de pétrole.
M. Cadieux va plus loin en précisant que «tous les produits plastifiés composant la fabrication de plusieurs pièces qu'on retrouve sur les camions et autour de nous sont aussi assujettis à ces augmentations-là.»
La facture s'annonce déjà salée pour une foule de produits de consommation, cette année, notamment pour notre panier d'épicerie. L'Université Dalhousie prévoyait une croissance de l'ordre de 5 à 7% ces 12 prochains mois en décembre dernier.
Le prix du blé, qui est produit en abondance en Russie, a bondi de 55% depuis la semaine avant que la Russie n'envahisse l'Ukraine. D'autres produits de base comme le maïs et l'orge ont également été touchés.
Il faut donc s'attendre à une augmentation du coût du pain, notamment.
L'augmentation pourrait atteindre jusqu'à 7 ou 8%. Même si le Canada fait partie des grands producteurs de blé au monde, les prix sont déterminés par les marchés mondiaux. Les experts prédisent même des pénuries de plusieurs céréales si le conflit perdure en Ukraine.
Le gouvernement canadien surveille de près l'évolution des prix de l'essence, a tenu à préciser le ministre fédéral de l'Innovation, des Sciences et de l'Industrie, François-Philippe Champagne qui participait à une annonce à Montréal cet avant-midi au sujet de la construction d'une usine de production de batteries pour véhicules électriques à Bécancour dans le Centre-du-Québec.
Les automobilistes canadiens ont payé en moyenne 31% de plus à la pompe pour faire le plein de leur véhicule à essence en 2021. En une semaine à peine, le prix du litre d'ordinaire a grimpé de 30 cents à Montréal et dans plusieurs régions du Québec pour atteindre 2,00$ le litre, lundi.
Une équipe spécialisée du Bureau de la concurrence du Canada a été mandatée pour s'assurer qu'il n'y a pas de collusion ou de pratiques déloyales au sein de l'industrie pétrolière. Idem à la Régie de l'énergie du Québec. Pour le ministre de l'Énergie et des Ressources naturelles, Jonatan Julien, il n'y a pas risque de rupture d'approvisionnement puisque le pétrole et gaz utilisés au Québec proviennent en grande partie du Canada et des États-Unis.
À son avis, la situation actuelle pave la voie au développement accéléré de la filière électrique. «Je dirais que ça nous positionne encore plus fermement dans notre intention de réduire notre dépendance à l'énergie fossile, quand on voit des situations comme ça», a déclaré le ministre Julien.
Avec la collaboration de Marie-Pier Boucher et Étienne Phénix, journalistes Noovo Info - Montréal