Début du contenu principal.
Les données préliminaires permettent d'espérer la mise au point prochaine d'un vaccin contre le VRS, après des décennies d'efforts infructueux.
Vacciner les femmes enceintes contre le virus respiratoire syncytial (VRS) a aidé à protéger les nouveau-nés contre ce virus courant, mais potentiellement dangereux, démontre une nouvelle étude.
Les données préliminaires permettent d'espérer la mise au point prochaine d'un vaccin contre le VRS, après des décennies d'efforts infructueux.
Pfizer a annoncé mardi qu'une vaste étude internationale a constaté que la vaccination des femmes enceintes avait une efficacité de 82 % dans la prévention des cas graves de VRS chez les bébés pendant leurs premiers 90 jours de vie, une période pendant laquelle ils sont très vulnérables.
À lire également :
À l'âge de six mois, le vaccin avait toujours une efficacité de 69 % contre la maladie grave, et on n'a décelé aucun signe de problèmes d'innocuité chez les mères ou les bébés.
«Les mamans donnent toujours leurs anticorps à leurs bébés», a dit la virologue Kena Swanson, la vice-présidente de Pfizer pour les vaccins viraux.
Le vaccin, a-t-elle ajouté, rehausse tout simplement leur capacité à développer et à transmettre des anticorps contre le VRS.
La recherche d'un vaccin ne vise pas seulement à protéger les tout-petits, puisque le VRS est aussi dangereux pour les adultes plus âgés. Pfizer et sa rivale GSK ont récemment annoncé que leurs vaccins ont aussi été efficaces chez les aînés.
Les données de mardi ont été dévoilées par voie de communiqué et n'ont pas encore été examinées par des experts indépendants.
Pour la plupart des gens en santé, le virus respiratoire syncytial ressemble à un vilain rhume. Mais pour les tout-petits, les aînés ou les gens ayant certains problèmes de santé, il peut causer une maladie grave, voire mortelle. Le virus peut provoquer une infection loin dans les poumons et causer une pneumonie. Il peut nuire à la respiration des bébés en causant une inflammation des petites voies respiratoires.
Le VRS tue environ 100 000 enfants chaque année, surtout dans les pays pauvres.
Une tragédie survenue dans les années 1960 a grandement retardé son développement. Utilisant la même approche que pour le premier vaccin contre la polio, des chercheurs ont cultivé le VRS en laboratoire et l'ont tué pour développer un vaccin expérimental. Mais lors de tests, le vaccin n'a offert aucune protection et les enfants infectés par le VRS après avoir été vaccinés ont été encore plus malades. Deux sont morts.
Les vaccins modernes ont tendance à cibler la surface du virus, ce que le système immunitaire rencontre en premier lors d'une infection. Pour le VRS, il s'agit de la protéine F qui l'aide à se lier aux cellules humaines. Mais cette protéine change de forme avant et après s'être liée aux cellules.
Le système immunitaire développe des anticorps efficaces uniquement quand il rencontre la protéine F avant la liaison. Des chercheurs ont réussi, en 2013, à «geler» la protéine sous cette forme, ouvrant la voie au développement de vaccins expérimentaux.
Plusieurs entreprises développent des vaccins contre le VRS, mais Pfizer et GSK sont les plus avancées. Les deux rivales en sont à leurs derniers tests chez des aînés. Les deux produits, même s'ils sont différents, se sont révélés très efficaces contre la maladie grave. Les deux compagnies comptent demander les approbations réglementaires au cours des prochains mois.
La nouvelle étude portait sur 7400 femmes dans 18 pays, et a été menée pendant plusieurs saisons de VRS. Les données préliminaires dévoilées mardi montrent que le vaccin a été surtout efficace contre la maladie grave. L'efficacité contre la maladie modérée a été de 51 % à 57 %, un résultat que Pfizer juge «statistiquement important» et qui pourrait se traduire par moins de visites chez le médecin.