Début du contenu principal.
Bien qu'il s'agisse d'un gain, le syndicat qualifie l'offre de «décevante» et demeure sceptique face aux résultats de cette prime sur le recrutement de nouveau personnel.
L'Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) a annoncé jeudi, en début de soirée, être parvenue à une entente avec le gouvernement Legault plus tôt dans la journée afin de permettre à certains techniciens et professionnels d'intégrer l'équipe volante publique (ÉVP) qui doit être déployée dans le réseau de la santé des régions de la Côte-Nord, de l'Abitibi-Témiscamingue et de l'Outaouais, confrontées à un manque de main-d'oeuvre.
Ainsi, pour chaque jour travaillé, Québec versera un montant forfaitaire de 100 $ à chaque membre de l'ÉVP, en plus de lui verser une compensation couvrant ses frais de repas et d'hébergement.
Bien qu'il s'agisse d'un gain, le syndicat qualifie l'offre de «décevante» et demeure sceptique face aux résultats de cette prime sur le recrutement de nouveau personnel, peut-on lire dans un communiqué.
«Sans vouloir jouer les oiseaux de mauvais augure, je ne pense pas que cette entente permettra de mobiliser les effectifs dont nous avons besoin pour prêter main-forte dans les régions ciblées», a noté Sébastien Pitre, responsable politique du dossier à l'APTS.
«Accepteriez-vous de vous relocaliser du jour au lendemain, de laisser femme et enfants derrière sans savoir si c'est pour deux semaines ou quatre mois, tout ça pour un maigre 100 $ supplémentaire par jour?» a-t-il poursuivi.
L'APTS avance avoir signé cette entente pour ne pas «faire obstacle au déploiement de l'ÉVP», même si celle-ci «risque de priver les régions visées de l'expertise et de l'expérience de travailleurs aguerris en matière de programmes sociaux».
«Dans l'état actuel des choses, ça signifie signer une entente provisoire, en surveiller l'impact et être prêts à nous rasseoir quand le gouvernement réalisera qu'il ne peut pas encore et toujours compter sur l'abnégation des gens qui travaillent en santé et dans les services sociaux», a expliqué M. Pitre.
Le syndicat souhaite que les travailleurs de la santé qui œuvrent au privé puissent être intégrés au réseau public pour aider à résorber la crise.
«Ça permettrait de réinvestir dans le réseau public de santé et de services sociaux les sommes colossales qui sont actuellement versées à ces entreprises, notamment en y améliorant les conditions de travail et de pratique», suggère M. Pitre, qui est d'avis que le gouvernement doit régler rapidement et à long terme le problème d'attraction et de rétention du personnel de la santé et des services sociaux.
«On ne le dira jamais assez: ce n'est pas en mettant un pansement à la hâte sur une plaie infectée qu'on va la guérir», a-t-il illustré.
À la mi-juillet, la Fédération de la santé et des services sociaux (FSSS-CSN) avait conclu une entente similaire avec le gouvernement pour ses membres.
La semaine dernière, le quotidien Le Devoir rapportait que l'ÉVP comptait 36 travailleurs, mais que seulement 10 avaient déjà été déployés dans les régions ciblées.