Début du contenu principal.
La ministre de la Défense nationale, Anita Anand, soutient que bien que la promesse du gouvernement libéral de fournir 200 soldats aux opérations de maintien de la paix des Nations Unies «est toujours sur la table», celle-ci se retrouve parmi plusieurs autres enjeux prioritaires du Canada sur la scène internationale.
Le premier ministre Justin Trudeau s'était engagé à réagir rapidement auprès des Nations Unies alors qu'il était l'hôte d'un sommet sur le sujet en 2017 à Vancouver, mais son gouvernement n'est pas encore passé à l'acte, et ce, en dépit des demandes des Nations unies et du gouvernement des États-Unis pour que le Canada honore son engagement.
La requête de Washington le mois dernier a été formulée un mois avant un sommet de suivi en Corée du Sud, où les pays ont été appelés à prendre de nouveaux engagements pour aider à la fois aux missions de maintien de la paix des Nations Unies et à leur financement en Afrique et ailleurs dans le monde.
La ministre Anand n'y a fait aucune allusion alors qu'elle participait au sommet à Séoul le 2 décembre dernier. Elle a cependant affirmé en entrevue à La Presse Canadienne, cette semaine, que cet engagement n'a pas été relégué aux oubliettes, du moins pas pour le moment.
«Ça fait toujours l'objet de discussions», a-t-elle affirmé.
Mme Anand a indiqué que ces discussions concernent non seulement l'engagement du Canada aux Nations unies, mais aussi sa volonté d'offrir son support à des pays comme l'Ukraine, où le Canada compte déjà 200 militaires pour faire de la formation.
Elle n'a pas fourni d'échéancier pour sa prise de décision, mais l'ONU a récemment fait savoir qu'elle a besoin de cinq forces d'intervention rapide pour ses opérations de maintien de la paix en Afrique et ailleurs dans le monde.
Les États-Unis ont aussi réclamé la participation du Canada au sommet de la Corée du Sud avec des plans pour fournir des drones et des unités médicales. C'est ce qu'indique une lettre envoyée au ministère des Affaires mondiales Canada, dont La Presse Canadienne a obtenu copie.
Malgré cela, Anita Anand n'a pas formulé de nouvel engagement pour l'envoi de soldats canadiens ou d'équipements militaires. Elle a plutôt promis 85 millions $ -- une somme que les experts considèrent comme étant un appui financier considérable par rapport à d'autres pays.
«Notre engagement pour fournir 200 militaires entraîneurs sur le terrain est extrêmement important, notamment pour une présence en Ukraine pour sauvegarder la paix et la démocratie et contribuer à la stabilité du gouvernement là-bas», a-t-elle affirmé.
«Nous allons continuer de respecter nos alliances avec l'ONU et l'OTAN ainsi que dans nos relations multilatérales et les Casques bleus en font partie».
Des experts ont suggéré que l'absence d'une volonté plus ferme au sommet de la Corée du Sud fait baisser les attentes face à la promesse antérieure du gouvernement Trudeau pour réengager le Canada ans les missions de maintien de la paix dans le monde.
Ils préviennent également que cela pourrait également nuire à la crédibilité du Canada dans le futur.
Le Canada comptait 58 policiers et militaires déployés à titre de casques bleus à la fin du mois d'octobre, selon les données de l'ONU. S'il s'agit d'une amélioration par rapport aux 34 Casques bleus canadiens en août 2020, c'est quand même la moitié du nombre qui était déployé lorsque les libéraux ont pris le pouvoir en 2015.
Le gouvernement Trudeau s'était donné cinq ans pour fournir des Casques bleus.