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La SPCA de Montréal a constaté une augmentation de 21 % des animaux qui lui ont été confiés.
Le nombre d’animaux de compagnie abandonnés a encore bondi à Montréal. La SPCA de Montréal a constaté une augmentation de 21 % des animaux qui lui ont été confiés pour les quatre premiers mois de l’année 2024 comparativement à 2023.
Pour les chiens, l’augmentation est encore plus élevée, à 35 % d’une année à l’autre.
Cela représente 166 chiens abandonnés de plus qu’en 2023 à pareille date.
Il y avait aussi eu une hausse de 21 % des animaux confiés à la SPCA pour les quatre premiers mois de 2023 par rapport à 2022.
Le nombre d’abandons devrait encore augmenter en juillet, indique la directrice générale de la SPCA de Montréal, Laurence Massé, en raison des nombreux déménagements.
«On se rend compte que derrière chaque abandon, il y a une raison financière. Le contexte économique d’inflation est au cœur de ce phénomène-là», soutient-elle. La crise du logement exacerbe notamment le nombre d'abandons.
Il est presque devenu mission impossible de trouver un logement convenable et abordable où les animaux de compagnie sont acceptés, dit Mme Massé. «Chaque année, ce sont plus de 400 animaux qui sont abandonnés à la SPCA de Montréal parce que leur famille ne trouve pas de logement qui acceptent les animaux de compagnie.»
Selon les données de la SPCA de Montréal, seulement 4,2 % des propriétaires acceptent les chiens dans leurs logements, alors que 25 % des foyers ont un chien au Québec.
«Les gens qui abandonnent à la SPCA de Montréal, ils le font à contrecœur. Quelqu’un qui n’est pas capable de trouver un logement qui accepte son animal de compagnie, c’est soit qu’il va à la rue, ou soit qu’il abandonne son animal de compagnie», explique Mme Massé.
D’après elle, il faudrait abolir les clauses qui interdisent les animaux dans les logements, comme cela a été fait en France et en Ontario.
D’autres difficultés financières concernant les animaux incluent leurs difficultés médicales. Les factures sont très salées et mènent souvent les maîtres au bout de leurs ressources, jusqu’à l’abandon.
Finalement, les comportements des animaux peuvent demander des ressources et coûter très cher en vétérinaires, en médication et en éducateurs canins, menant à l'abandon.
La prochaine adoption du projet de loi 67 au Québec aidera beaucoup en ce sens, indique Mme Massé. Actuellement, les vétérinaires de la SPCA n'ont pas le droit de soigner les animaux du public. Une fois le projet de loi adopté, ils pourront le faire, ce qui permettra à la SPCA de Montréal d’ouvrir une clinique vétérinaire à faibles coûts destinée aux personnes à faibles revenus.
En raison de l'augmentation des abandons, les refuges de la SPCA de Montréal sont bondés. «C'est inquiétant, parce que les refuges sont déjà pleins et on n’a pas atteint la date du 1er juillet encore.» Pour pallier ce problème, l’équipe doit jouer avec la place dont elle dispose et garder des animaux dans ses bureaux. «On a vraiment été créatifs dans nos espaces», lance Laurence Massé.
En même temps de faire face à cet achalandage, l'organisme doit composer avec un manque d'adoptions de ses animaux de compagnie.
La durée moyenne de séjour à la SPCA d’un animal de compagnie est deux fois plus longue qu’il y a quelques années. «Pendant la pandémie, ce sont plus de 200 000 ménages québécois qui ont adopté un animal de compagnie (...) Ça fait en sorte que, maintenant, les adoptants potentiels sont vraiment réduits», explique Mme Massé.
«C'est vraiment un phénomène qu'on voit à travers le Canada. Les refuges débordent.»
À travers tout cela, la SPCA de Montréal doit composer avec un budget limité, car elle est majoritairement financée par les dons du public.