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Musk décrit ce prix comme sa meilleure et dernière offre, bien qu'il n'ait fourni aucun détail à propos du financement.
Le chef de la direction de Tesla, Elon Musk, propose d'acheter Twitter, affirmant que la plateforme de médias sociaux, qu'il a critiquée pour ne pas respecter les principes de la liberté d'expression, doit être transformée en une entreprise privée.
Twitter a annoncé jeudi, dans un dossier réglementaire, que M. Musk, actuellement le principal actionnaire de la société, proposait d'acheter les actions restantes de Twitter qu'il ne détient pas déjà au prix de 54,20 $ US chacune, une offre évaluée à plus de 43 milliards $ US.
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M. Musk a qualifié ce prix de sa meilleure et dernière offre, bien qu'il n'ait fourni aucun détail sur le financement. L'offre est non contraignante et assujettie à des conditions de financement et autres.
«J'ai investi dans Twitter, car je crois en son potentiel d'être la plateforme de la liberté d'expression dans le monde entier, et je pense que la liberté d'expression est un impératif sociétal pour une démocratie qui fonctionne, a affirmé M. Musk dans le document. Cependant, depuis que j'ai fait mon investissement, je réalise maintenant que l'entreprise ne prospérera ni ne servira cet impératif sociétal dans sa forme actuelle. Twitter doit être transformé en une entreprise privée.»
Les actions de Twitter sont passées à 47,83 $ US, en hausse de 4,3 %, mais bien en dessous du prix d'offre de Musk, signe que certains investisseurs pourraient douter que l'accord soit conclu. Le titre est toujours en baisse par rapport à son sommet de 52 semaines d'environ 73 $ US.
Twitter a indiqué avoir reçu l'offre de Musk et décidera s'il est dans l'intérêt des actionnaires d'accepter ou de continuer à fonctionner en tant que société cotée en Bourse.
L'analyste Daniel Ives, de Wedbush, a estimé dans une note client qu'il pensait que «ce feuilleton se terminera avec M. Musk propriétaire de Twitter, après cette prise de contrôle hostile et agressive de l'entreprise». Il pense qu'il serait difficile pour tout autre soumissionnaire ou consortium de se présenter et a fait valoir que le conseil d'administration de Twitter serait probablement obligé d'accepter l'offre de M. Musk ou d'entamer un processus pour la vente de l'entreprise.
M. Musk a révélé dans des documents réglementaires, au cours des dernières semaines, qu'il avait acheté des actions par lots de façon quasi quotidienne depuis le 31 janvier, se retrouvant avec une participation d'environ 9 %. Seule la gamme de fonds communs de placement et de fonds indiciels négociés en Bourse du groupe Vanguard contrôle plus d'actions de Twitter. Une action en justice déposée mardi devant le tribunal fédéral de New York a allégué que M. Musk avait illégalement retardé la divulgation de sa participation dans la société de médias sociaux afin de pouvoir acheter plus d'actions à des prix inférieurs.
Le milliardaire a été un critique virulent de Twitter ces dernières semaines, principalement à cause de sa conviction que le réseau social ne respecte pas les principes de la liberté d'expression. La plateforme a provoqué la colère des partisans de l'ex-président américain Donald Trump et d'autres personnalités politiques d'extrême droite, dont les comptes ont été suspendus pour avoir enfreint ses normes de contenu sur la violence, la haine ou la désinformation nuisible. M. Musk s'est décrit comme un «absolutiste de la liberté d'expression», mais il est également connu pour bloquer les autres utilisateurs de Twitter qui le questionnent ou ne sont pas d'accord avec lui.
Après que M. Musk a annoncé sa participation, Twitter lui a rapidement proposé un siège à son conseil d'administration, à condition qu'il ne détienne pas plus de 14,9 % des actions en circulation de la société, selon un document déposé. Mais Twitter a indiqué, cinq jours plus tard, qu'il avait refusé.
M. Musk n'a pas expliqué sa décision, mais celle-ci a coïncidé avec un barrage de gazouillis, désormais supprimés, dans lesquels il proposait des changements majeurs à l'entreprise, tels que la suppression des publicités — sa principale source de revenus — et la transformation de son siège social de San Francisco en un refuge pour sans-abri.
Twitter n'a pas fait aussi bien que ses réseaux sociaux rivaux et a perdu de l'argent l'année dernière. La société a signalé une perte nette de 221 millions $ US pour 2021, en grande partie liée au règlement d'un procès intenté par des actionnaires qui affirmaient que la société avait trompé les investisseurs sur la croissance de sa base d'utilisateurs et le nombre d'utilisateurs interagissant avec sa plateforme. Son cofondateur Jack Dorsey a démissionné de son poste de chef de la direction à la fin novembre et a été remplacé par Parag Agrawal.
Crédit: Richard Drew | AP Photos
Les plus de 81 millions d'abonnés de M. Musk sur Twitter font de lui l'une des figures les plus populaires de la plateforme, rivalisant avec des vedettes de la pop comme Ariana Grande et Lady Gaga. Mais ses tweets prolifiques lui ont parfois causé des ennuis, notamment auprès de la Securities and Exchange Commission (SEC) des États-Unis, le gendarme des marchés boursiers américains.
En 2018, M. Musk et Tesla ont accepté de payer 40 millions $ US d'amendes civiles et de faire approuver les gazouillis de M. Musk par un avocat d'entreprise, après qu'il a écrit sur Twitter qu'il avait l'argent pour privatiser Tesla au prix de 420 $ par action. Cette opération ne s'est pas produite, mais le message a fait bondir le cours de l'action de Tesla. Le dernier problème de M. Musk avec la SEC pourrait être lié à son retard à informer les autorités réglementaires de sa participation croissante dans Twitter.