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Même si «la modération a bien meilleur goût», ça peut arriver à tout le monde de boire un verre de trop.
Le temps des Fêtes est une période propice aux excès et vous avez peut-être pris un verre de trop au cours des derniers jours. Si c’est le cas, voici ce qui s’est passé dans votre corps pour que vous vous sentiez aussi mal au petit matin.
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D’abord, il convient de rappeler que plusieurs facteurs influencent la façon dont chaque personne réagit après avoir consommé de l’alcool, comme l’explique la Dre Catherine De Montigny, spécialiste en médecine des toxicomanies au CHUM.
Ainsi, le fait de prendre certains médicaments ou d’avoir mangé un repas copieux avant de boire va influencer la façon dont le corps métabolise l’alcool, énumère-t-elle, tout comme le sexe d’une personne. Car même à poids égal, le taux d’alcoolémie des femmes augmente plus rapidement que celui des hommes, pour des raisons qui ne sont pas encore complètement comprises par la science.
«Les premiers effets de l’alcool, ça va souvent être de l’euphorie, de l’excitation, une diminution de l’anxiété et des inhibitions», décrit Dre De Montigny.
Mais ces effets se dissipent généralement assez vite. «Contrairement à la croyance populaire, l’alcool est un dépresseur du système nerveux, explique-t-elle. Donc ça va vraiment avoir des effets de ralentissement, de sédation.»
Ainsi, après quelques verres, notre concentration et notre jugement déclinent, tandis que nos réflexes deviennent moins vifs. «Si la consommation persiste, dans les effets plus graves, il peut même y avoir une diminution de la respiration et une sédation qui peut aller jusqu’au coma, voire jusqu’à la mort», rappelle la médecin, qui est appelée à gérer ce genre de situations dans sa pratique.
Et même si les humains en consomment depuis des millénaires, les scientifiques ne comprennent pas encore complètement pourquoi l’alcool provoque toute cette panoplie d’effets. «Contrairement à d’autres substances, note la spécialiste, l’alcool agit sur plein de neurotransmetteurs et plein de molécules.»
L’effet vasodilatateur de l’alcool peut par exemple provoquer des chutes de pression artérielle ou encore des palpitations cardiaques. D’autres personnes vont quant à elles vivre des périodes d’hypoglycémies, soit une baisse du taux de sucre dans le sang, lorsqu’elles consomment de l’alcool.
Si vous lisez ce texte, c’est peut-être que vous cherchiez frénétiquement des solutions pour vous sentir mieux au lendemain d’une soirée un peu trop arrosée.
Dans les heures suivant la consommation d’alcool, votre corps vivra plusieurs «effets rebonds», explique Dre De Montigny. Par exemple, la pression artérielle qui avait baissé pendant la consommation, va remonter. «Le coeur peut battre plus vite, on a mal à la tête, des tremblements, on a chaud. Bref, on ne se sent pas bien», résume-t-elle.
Les effets déshydratants de l’alcool vont aussi amplifier plusieurs symptômes du fameux «lendemain de brosse».
Et pour achever sa sinistre oeuvre, l’alcool perturbe également notre sommeil. Si on a parfois l’impression que boire nous aide à nous endormir, l’alcool «change malheureusement l’architecture du sommeil», avertit Dre De Montigny.
«Il va être moins réparateur et on va avoir moins de phases de sommeil profond, en plus du fait que souvent on se couche tard après une soirée», explique-t-elle.
Évidemment, les décisions les plus utiles pour nous sauver de la gueule de bois doivent être prises en amont: on évite de boire sur un estomac vide, on s’hydrate et - surtout! - on surveille le nombre de consommations.
Et si, malgré toute votre bonne volonté, vous avez fait fi de ces recommandations?
«J’aimerais vraiment vous dire qu’il y a un remède magique contre la gueule de bois, mais malheureusement, il n’y en a pas», laisse tomber Catherine De Montigny d’un air désolé.
Même les solutions de réhydratation par intraveineuse tant prisées par certaines vedettes américaines n’accéléreront pas votre guérison, selon les études.
«L’alcool va prendre le temps qu’il faut pour être métabolisé, il n’y a pas grand chose qu’on puisse faire pour accélérer ce processus», dit-elle.
La prescription du médecin? «On continue à s’hydrater, on continue de manger, on prend du repos et on attend que ça passe.»
Tout ça, évidemment, en se promettant tout bas qu’on ne s’y laissera plus jamais prendre.