Début du contenu principal.
Le chef conservateur Éric Duhaime a senti le besoin vendredi de lancer un appel au calme à ses troupes, tout en rejetant la notion que son parti serait davantage à blâmer pour la détérioration du climat politique.
Le chef conservateur Éric Duhaime a senti le besoin vendredi de lancer un appel au calme à ses troupes, tout en rejetant la notion que son parti serait davantage à blâmer pour la détérioration du climat politique.
M. Duhaime était de passage à Lachute pour présenter, en compagnie de son candidat dans Argenteuil, le docteur Karim Elayoubi, son plan santé.
M. Duhaime a ainsi lancé son appel au calme et condamné «les manifestations de violence de toutes formes, de sympathisants de tous les partis, incluant les conservateurs».
Il a toutefois immédiatement ajouté que, selon lui, «ce n’est pas la bonne approche dans le contexte actuel de tenter de trouver un bouc émissaire. Mes adversaires ne me feront pas passer pour un bouc émissaire».
Se disant démocrate, pacifiste, il a cependant dit comprendre qu’en campagne électorale «les esprits peuvent s’échauffer».
«Je pense que, comme leader, notre devoir c’est de calmer notre monde. Une campagne électorale, ça me semble au contraire un moment privilégié pour manifester notre mécontentement et notre insatisfaction, mais de manière pacifique, de manière démocratique, avec des bulletins de vote dans les urnes le 3 octobre.
À lire | Menaces: la SQ met en place une ligne d'urgence pour les candidats
«C’est comme ça qu’on canalise le mécontentement et l’insatisfaction dans un endroit comme le nôtre. Il faut que ça reste comme ça et tous les partis, on a tous la responsabilité que ça reste de cette façon-là.»
M. Duhaime a aussi dit avoir fait passer le mot au sein de son équipe.
«J'ai envoyé plus tôt aujourd'hui un avis à tous les candidats, comme je le fais régulièrement, pour les inciter à rester calmes et à ne pas embarquer dans une surenchère à cet égard.»
Côté santé, il a réitéré son intention déjà affirmée de faire de la place au secteur privé, rappelant que François Legault avait lui-même promis d'aller dans cette direction lors de la fusion de la CAQ avec l'Action démocratique du Québec.
«M. Legault a trahi les adéquistes qui lui ont fait confiance à l'époque. Jamais il n'a mis en place ce qu'il nous avait promis, jamais il n'a amélioré le système de santé aussi comme il s'y était engagé et aujourd'hui, lui et son ministre de la Santé nous proposent encore des réformettes pour faire un petit plus de ce qui ne marche pas.»
Pour lui, la «vache sacrée» du monopole public en santé n'a plus sa place.
«On a quatre partis qui continuent à brasser le même vieux monopole public inefficace», a-t-il accusé, brandissant l'allongement des listes d'attente, le manque de médecins et toutes les autres promesses non tenues par la gouvernement caquiste, sans toutefois tenir compte de l'impact qu'a eu la pandémie sur le réseau.
Le plan santé conservateur, présenté par le docteur Elayoubi, prévoit permettre aux médecins de pratiquer à la fois au public et au privé, ce qu'ils n'ont pas le droit de faire présentement.
Il permettrait également aux citoyens de se doter d'une assurance parallèle à celle de la Régie de l'assurance-maladie du Québec (RAMQ) pour être soignés au privé. Par contre, il affirme avoir l'intention de garantir les soins, ce qui ouvrirait la porte du privé aux patients qui ne détiennent pas d'assurance.
«La RAMQ paierait au public, naturellement, et elle paierait également au privé lorsque les délais d'attente sont considérés comme étant non raisonnables au public», a expliqué Karim Elayoubi.
Il a ajouté cet autre exemple: «Si dans une clinique privée, le coût d'un acte, d'un épisode de soins est inférieur à celui du public, à ce moment-là, vous pouvez y aller avec la carte (de la RAMQ).»
L'introduction du privé s'étendrait à la gestion d'hôpitaux publics, mais seulement sous forme de projets pilotes au départ.
Le plan prévoit également une ouverture des admissions à l'université pour ajouter un millier de médecins et autant d'infirmières praticiennes spécialisées et d'élargir le champ de pratique de celles-ci ainsi que des pharmaciens.
À lire également:
Il suggère également un financement qui suit le patient, c'est-à-dire de cesser de donner des budgets fixes aux établissements, mais plutôt des budgets ajustés au volume de services offerts.
«Plus l'hôpital voit de patients, plus il a un financement, plus il est efficace et plus il est efficient, meilleur est son financement. [...] Ce qui est très intéressant, c'est que le patient est vu comme une source de revenus et non une source de dépenses. Ça incite beaucoup les gestionnaires à se concurrencer les patients», a affirmé le médecin.
Le docteur Elayoubi a toutefois reconnu que ce modèle se prêterait mieux à des hôpitaux de taille moyenne et non pas à des établissements de la taille du CHUM ou encore dans les régions éloignées où le volume de patients est moins grand, mais où un éventail de services doit quand même être offert.
Le plan, qui prévoit décentraliser le réseau pour rapprocher les décisions des patients, propose d'embaucher 2000 médecins additionnels et 1000 infirmières praticiennes spécialisées. Cette promesse n'est pas unique aux conservateurs, mais le problème est le même pour toutes les formations, soit de trouver le personnel en question. Le docteur Elayoubi croit pouvoir y arriver par un élargissement des admissions à l'université et une meilleure reconnaissance des diplômes obtenus à l'étranger.
Les positions du médecin quant à la pandémie et sa gestion par le gouvernement tranchent avec celles de certains candidats conservateurs et de nombreux partisans, le Parti conservateur s'étant avéré un aimant d'opposants aux mesures sanitaires. Le docteur Elayoubi est vacciné et continue d'encourager la vaccination, tout en prenant soin de préciser qu'il est pour le libre choix, et ce, même si la vaccination n'est pas obligatoire.
Sur la question des mesures sanitaires, il n'a pas renié ses affirmations précédentes à l'effet qu'elles étaient nécessaires pour protéger le réseau hospitalier, se contentant de dire qu'il n'était pas là pour contredire la santé publique, estimant qu'elle devait être indépendante du politique, mais que c'était au politique de décider selon ses recommandations.
De son côté, le Parti québécois (PQ) annonçait vendredi vouloir notamment tripler le nombre d’heures offertes aux soins à domicile, en investissant trois milliards de dollars par année de manière récurrente et en y allouant 50 % du budget de soins de longue durée d’ici quatre ans.
Jeudi, le premier ministre sortant François Legault a dévoilé que son gouvernement allait allonger 400 millions de dollars supplémentaires afin d’augmenter le personnel soignant dans le réseau de la santé, s’il est élu le 3 octobre prochain. Ainsi, M. Legault désire un ajout de 660 médecins dans le réseau en 4 ans et 5000 paramédicaux de plus.
Lundi, Québec solidaire (QS) proposait des engagements en santé afin de répondre à la «priorité numéro un des Québécois». D’une part QS espère désengorger le système de santé en faisant d’Info-Santé le premier point de contact entre le patient et le réseau de santé.
Le chef solidaire, Gabriel Nadeau-Dubois, a aussi réitéré sa promesse de mettre fin au temps supplémentaire obligatoire afin de faire du milieu de la santé un environnement de travail plus attractif. Un gouvernement solidaire allongerait une somme de 500 M$ de plus pour permettre de «remettre à l’embauche» 5000 membres du personnel de la santé de plus.
Un gouvernement Anglade verrait à ce que chaque patient québécois ait un médecin de famille. Pour atteindre son objectif, un gouvernement libéral verrait à former 1000 médecins de plus qu'aujourd'hui, ce qui correspond au nombre de médecins manquants pour répondre aux besoins de la population québécoise, selon l'évaluation faite par la Fédération des médecins omnipraticiens du Québec (FMOQ).
Avec des informations de la Presse canadienne