Début du contenu principal.
Il sera désormais plus facile et moins onéreux pour les organismes communautaires de vérifier les antécédents judiciaires des personnes souhaitant donner de leur temps à leur cause.
Il sera désormais plus facile et moins onéreux pour les organismes communautaires de vérifier les antécédents judiciaires des personnes souhaitant donner de leur temps à leur cause.
Mardi matin, la ministre responsable de la Solidarité sociale et de l'Action communautaire, Chantal Rouleau, a annoncé le déploiement d'une mesure pour couvrir les frais des services de vérification des antécédents judiciaires des bénévoles appelés à œuvrer auprès d'organismes dont la clientèle est vulnérable et en situation de risque d'abus.
Le tout est assorti d'une enveloppe de 6 millions $ sur cinq ans, qui sera administrée par la Fédération des centres d'action bénévole du Québec (FCABQ), de concert avec le Réseau de l'action bénévole du Québec. Ces organisations «s'assureront notamment que le programme répond aux besoins des organismes communautaires dont les bénévoles œuvrent auprès de clientèles ciblées», indique un communiqué.
À lire également:
«On avait déjà développé un mécanisme auprès de nos 115 membres, il y a quelques années, relate le directeur général de la FCABQ, Michel Alexandre Cauchon. Face au succès de notre mesure, le gouvernement nous a identifiés pour gérer le programme pour tous les organismes communautaires. C'est un très gros chantier, mais notre rôle sera de nous assurer que ce sera un succès.»
L'annonce de Québec, mardi, vient répondre à une demande du milieu communautaire qui date de plusieurs années, quand la Gendarmerie royale du Canada a cessé de procéder gratuitement aux vérifications d'antécédents.
«Avant c'était gratuit, mais la GRC a changé ses façons de faire en 2016 ou 2017. Maintenant, pour faire une vérification des antécédents, il faut débourser entre 60 et 80 $ par vérification», indique M. Cauchon.
Des vérifications qui doivent être mises à jour aux trois ou aux cinq ans, selon le poste occupé par le bénévole, et donc, une dépense récurrente auprès de la dizaine de fournisseurs privés qui offrent le service.
«Pour certains organismes communautaires, l'enjeu du filtrage de sécurité est majeur. Ils doivent s'assurer que les membres de leur personnel, salariés ou bénévoles, ne représentent pas un risque pour leurs différentes clientèles, qui se trouvent souvent en situation de précarité. Notre gouvernement souhaite ainsi les aider à assumer cette charge financière supplémentaire afin qu'ils continuent d'offrir de manière sécuritaire les services qui sont essentiels aux personnes et aux communautés qu'ils servent», a déclaré la ministre Rouleau dans un communiqué.
La plateforme Jebenevole.ca, qui permet le maillage entre organismes et bénévoles, sera aussi mise à jour, notamment avec l'ajout d'un formulaire d'inscription sécurisé qui sera rempli par les organismes.
Concrètement, c'est en identifiant le type de clientèle et l'interaction que le candidat bénévole aura avec les usagers de l'organisme que ce dernier pourra déterminer si la vérification des antécédents judiciaires est nécessaire.
«On ne vérifie pas les antécédents de tous les bénévoles, mais on veut s'assurer que si un bénévole va interagir avec des personnes en situation de vulnérabilité, qu'on fasse cette vérification», précise M. Cauchon.
Le processus ne soustrait toutefois pas les organismes communautaires aux autres étapes de vérification diligente auxquelles ils doivent se livrer avant de recruter un bénévole.
«Il y a les entrevues, comme pour une embauche, et la prise de références, énumère M. Cauchon. Il faut mener plusieurs vérifications pour garantir la sécurité des usagers.»
«L'aide annoncée aujourd'hui contribuera à assurer la sécurité des services rendus par les bénévoles auprès de personnes à risque d'abus. Le déploiement de ce programme permettra d'harmoniser la procédure de demande de vérification des antécédents judiciaires pour les organismes communautaires, tout en faisant en sorte que seules les personnes qui œuvrent auprès de clientèles à risque d'abus ou d'exploitation et dans des contextes s'y prêtant fassent l'objet de vérifications», a fait savoir le ministre de la Sécurité publique, François Bonnardel.
Selon des données du FCABQ et de Statistique Canada, environ 2,2 millions de Québécois, soit un peu moins d'une personne sur quatre, sont bénévoles.
Les quelque 300 millions d'heures de leur temps offertes représentent l'équivalent de plus de 145 000 emplois à temps plein et auraient une valeur monétaire de près de 56 milliards $.
Près de 45 % de la population avait toutefois donné de son temps de façon informelle, selon des chiffres de 2018, ce qui signifie que plusieurs personnes ne s'identifient pas comme bénévoles même si elles peuvent être considérées comme telles.
La Semaine nationale de l'action bénévole se déroulera à compter du dimanche 16 avril. Elle prendra fin le samedi 22 avril.