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Le plan d’action du nouveau ministre se décline en sept priorités distinctes et mise notamment sur la création d’«une voie rapide» vers un brevet d’enseignement.
Le ministre Bernard Drainville a annoncé, jeudi, ses intentions afin d'offrir aux Québécois un réseau de l'éducation «amélioré».
Le plan d’action du nouveau ministre se décline en sept priorités distinctes et mise notamment sur la création d’«une voie rapide» vers un brevet d’enseignement. Cette nouvelle pratique permettra entre autres aux titulaires d’un baccalauréat qualifiant de devenir enseignantes ou enseignants agréés. Une manière de répondre rapidement à la pénurie de main-d’œuvre, estime-t-on.
Sans fixer de date précise, le ministère de l'Éducation affirme que «l'admissibilité à cette voie rapide vers le diplôme en pédagogie sera élargie.»
Il y a près d’un an, le gouvernement mentionnait vouloir recruter près de 8000 employés d’ici 2026 afin de combler le manque de personnel dans le réseau.
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Tout en poursuivant la rénovation et la construction d'écoles, le gouvernement lance des projets-pilotes pour soutenir le personnel scolaire. Plus précisément, les enseignantes et enseignants auraient l'appui «d'un autre adulte dans la classe pour les aider à répondre aux besoins quotidiens des élèves.»
Le ministre Drainville, qui avait sommairement commenté les données concernant le taux d'échecs de l'examen de français au secondaire, souhaite mettre fin au statu quo «innacceptable» de cette matière. M. Drainville dit travailler à trouver des «pistes de solutions pour freiner le déclin du français écrit.»
Les examens ont été rétablis en juin dernier, après deux années d'annulation, en 2020 et 2021, en raison de la pandémie.
Voyez le reportage de Simon Bourassa sur ce sujet dans la vidéo:
Selon des données obtenues par La Presse, par exemple, le taux de réussite à l'examen est passé de 82,9 % à 50,5 % dans le Centre de services scolaires du Fleuve-et-des-Lacs; de 68,5 % à 58,6 % à Montréal; de 70,9 % à 58,1 % au Centre de services scolaires des Rives-du-Saguenay; et de 79,6 % à 63,7 % au Centre de services scolaires des Sommets.
L'épreuve de 2022 comptait pour 20 % de la note finale de l'année, alors que normalement, elle compte pour 50 % de la note finale.
Pour lutter contre le décochage scolaire, le gouvernement entend investir davantage dans les formations professionnelles. D’une part, on bonifiera l’offre de programmes offerts, mais investira davantage dans ceux-ci.
Dans un même ordre d'idée, Québec vise une meilleure accessibilité aux projets «particuliers». Soucieux d'augmenter «la motivation scolaire et le sentiment d'appartenance à l'école», le gouvernement instaurera des projets artistiques, scientifiques ou sportifs qui correspondent à leurs intérêts.
Le gouvernement désire également mettre à jour le réseau en améliorant le partage de données entre le Ministère et les centres de services scolaires ainsi que les commissions scolaires. «La modernisation du réseau scolaire doit se traduire par une meilleure communication», explique-t-on dans un communiqué. Québec considère que le réseau sera plus «efficace et plus responsable en matière de reddition de comptes.»
La responsable de Québec solidaire (QS) en matière d’éducation, Ruba Ghazal, a réagi au plan de Bernard Drainville, déplorant l’absence des conditions de travail dans le réseau scolaire.
«Après trois mois comme ministre de l’Éducation, Bernard Drainville n’a pas fait la démonstration qu’il a une vision claire pour assurer la réussite de nos enfants : pour le moment, il échoue au bulletin», a lancé la députée de Mercier, qui a comparé le réseau de l’éducation «amélioré» de Drainville à une liste d’épicerie.
Mme Ghazal estime qu’améliorer les conditions de travail au sein du réseau de l’éducation devrait être la priorité numéro un de Bernard Drainville afin de mettre fin à la pénurie de personnel dans les écoles
Mme Ghazal s’attend également à ce que Bernard Drainville propose des solutions «plus concrètes» afin de freiner le déclin du français dans les écoles.
«Chose certaine, c’est la démonstration que l’avenir du français, ça ne tient pas juste aux immigrants. Il faut valoriser le français dès l’enfance et à l’école», ajoute-t-elle.
La députée solidaire a également déploré par voie de communiqué les frais «exorbitants» des projets particuliers dans les écoles, qui priveraient plusieurs étudiants d’exercer leur passion dans un cadre académique.
«Si le ministre est sérieux, il doit absolument aller au fond du problème et rendre les programmes particuliers gratuits et ouverts à tout le monde», mentionne Mme Ghazal.
Avec des informations de Patrice Bergeron, La Presse canadienne