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Donald Trump n'a pas caché son intention de remplir son administration de gens fidèles et loyaux.
Il existe clairement un critère récurrent lorsque le président élu Donald Trump choisit les personnes qui serviront dans sa nouvelle administration: de l'expérience à la télévision.
Certains hommes qu'il a choisis pour devenir «ministres», comme Pete Hegseth à la Défense ou Sean Duffy aux Transports, étaient jusqu'à récemment des animateurs de télévision sur la chaîne préférée de M. Trump, «Fox News». Mike Huckabee, le choix du président élu pour être ambassadeur des États-Unis en Israël, a eu son émission sur Fox de 2008 à 2015, après avoir été gouverneur de l'Arkansas.
Le docteur Mehmet Oz, ancien animateur de talk-show et chirurgien cardiaque, a été nommé mardi à la tête de l'agence qui supervise les programmes d'assurance maladie pour des millions d'Américains âgés, pauvres et handicapés. «Docteur O» rendrait compte au secrétaire à la Santé et aux Services sociaux choisi par M. Trump, Robert F. Kennedy Jr., un habitué des chaînes d'information en continu.
Donald Trump, lui-même une ancienne vedette de la téléréalité («The Apprentice»), n'a pas caché son intention de remplir son administration de gens fidèles et loyaux après sa victoire décisive aux élections de 2024 — y compris certains dont le manque d'expérience pertinente a suscité des inquiétudes parmi les législateurs américains, même chez des républicains. Mais il travaille également à mettre en place une administration plus énergique au cours de ce mandat — et à ses yeux, plusieurs de ces candidats se trouvent aussi à être des célébrités du petit écran.
Cette tendance n'a pas échappé au représentant démocrate Jim Himes, du Connecticut, qui a écrit sur les réseaux sociaux après la nomination du docteur Oz: «Nous sommes en train de devenir la première émission de téléréalité au monde dotée de l'arme nucléaire».
Pour faire bonne mesure, M. Himes a ajouté: «Je ne fais que spéculer, ici, mais pourquoi pas envoyer le Procureur général et le secrétaire à la Santé se battre dans une cage octogonale?», en référence à l'attrait de M. Trump pour les arts martiaux mixtes.
Le choix de personnalités de la télévision n’est pas si inhabituel pour l'ex-président américain: plusieurs de ses choix du premier mandat – John Bolton, Larry Kudlow, Heather Nauert et Mercedes Schlapp – étaient issus de la télévision, la plupart également sur Fox. Omarosa Manigault Newman, qui était de la première saison de la téléréalité «The Apprentice», série animée par M. Trump sur NBC, a brièvement travaillé à la Maison-Blanche avant d’être virée par le président.
L’ancien gouverneur du New Jersey Chris Christie, un républicain qui avait dirigé l’équipe de transition de M. Trump en 2016 jusqu’à son congédiement, a déclaré qu’il y a huit ans, le président élu a organisé des «entretiens d'embauche de type 'Apprentice'», en convoquant des recrues potentielles dans son club du New Jersey.
Lors d’une conférence téléphonique organisée mardi par le «Council on Foreign Relations», M. Christie a déclaré que les choix du Cabinet de cette année étaient différents de ceux de 2016, mais qu’il s’agissait toujours de «Donald Trump qui compose une distribution pour une émission de télévision».
M. Trump a d'ailleurs volontiers mis en avant l’expérience médiatique de ses choix lorsqu’il les a annoncés. Sean Duffy, ancien élu et ex-participant à la téléréalité «The Real World» sur MTV, était ainsi «une VEDETTE sur Fox News», a écrit le président désigné, avec les majuscules.
Pete Hegseth, un vétéran de l’armée, «a été présentateur sur FOX News pendant huit ans, où il a utilisé cette plateforme pour se battre pour nos militaires et nos vétérans», a écrit M. Trump en annonçant son choix. Il a également souligné que le livre de M. Hegseth «The War on Warriors» avait figuré dans la liste des «best-sellers du New York Times» pendant neuf semaines, «dont deux EN PREMIÈRE PLACE».
Quant au docteur Oz, M. Trump a écrit: «Il a remporté neuf 'Daytime Emmy Awards' en animant 'The Dr. Oz Show', où il a appris à des millions d’Américains à faire des choix de vie plus sains».
D'autres personnes choisies par M. Trump ont été souvent des commentateurs invités sur des plateaux de télévision. Tom Homan, le choix de M. Trump pour devenir le «tsar des frontières», est un invité fréquent sur «Fox News». Le sénateur de l’Ohio JD Vance a été choisi comme colistier de Trump en partie parce qu'il «passe bien» à l’antenne.
Brendan Carr, choisi pour diriger la Commission fédérale des communications, a rehaussé sa notoriété lorsqu’il est venu dire sur «Fox News» que l'apparition de la candidate démocrate Kamala Harris à l'émission satirique «Saturday Night Live» de NBC juste avant les élections violait la règle du «temps égal» qui régit les apparitions des candidats à la télévision.
Par ailleurs, le «pipeline» qui relie la Maison-Blanche aux commentateurs à la télévision par câble a tendance à traverser aussi la barrière des partis, dans une certaine mesure. Le président Joe Biden avait trois contributeurs de MSNBC dans son équipe de transition, et son ancienne attachée de presse a rejoint cette chaîne après son départ de la Maison-Blanche.
M. Biden s'est toutefois tourné vers des diplomates de carrière, des fonctionnaires de longue date et des dirigeants militaires pour des postes clés comme la Défense.
L'affinité de M. Trump pour «Fox News» est bien documentée, même si cette romance s'est refroidie pendant un certain temps après que Fox a annoncé de façon précoce la victoire de Joe Biden en Arizona, en 2020 — une décision qui a exaspéré le candidat républicain et de nombreux téléspectateurs de la chaîne. M. Trump leur a alors suggéré de migrer vers d'autres médias d'information conservateurs.
Si la projection précoce pour l'Arizona s'est finalement avérée juste, elle a tout de même déclenché des doutes à l'interne et a conduit certaines personnalités de Fox à adhérer à des théories du complot, ce qui a finalement coûté à la chaîne 787 millions $ pour régler un procès en diffamation intenté par la firme Dominion Voting Systems, spécialiste des machines à voter.
Mais M. Trump est toujours un téléspectateur passionné — Fox offre une tribune de choix pour la rhétorique conservatrice aux États-Unis, avec des commentaires d'élus et d'idéologues républicains qui s'adressent, bien souvent, directement au président élu.