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«Le message qu'on a lancé pendant toute la campagne, c'est qu'on sera partout au Québec à la rencontre des citoyens et on est très contents d'aller à Kuujjuaq rencontrer les communautés autochtones», a dit Dominique Anglade.
Dominique Anglade a dû défendre son choix de s'éclipser dans le Grand Nord dimanche, au dernier jour de la campagne électorale.
La cheffe libérale a passé sept heures en avion, sans Internet, coupée de la course et de ses adversaires qui, eux, sont retournés dans des circonscriptions chaudement disputées.
DOSSIER | Élections Québec 2022
Déjeuner aux Îles-de-la-Madeleine, dîner à Kuujjuaq et souper à Montréal: le Parti libéral du Québec (PLQ) veut faire la démonstration qu'il est présent partout au Québec, a expliqué Mme Anglade.
«Tout le monde compte au Québec», a-t-elle résumé en compagnie de son candidat dans Ungava, Tunu Napartuk, devant un magasin de Kuujjuaq, où ils avaient passé une trentaine de minutes à serrer des mains.
Ils y ont notamment rencontré de jeunes couples, poupons bien emmitouflés dans des manteaux de portage, et Johanne la bouchère, qui a réclamé à Mme Anglade une photo devant son comptoir à viandes.
C'était la première fois qu'un chef de parti se rendait à Kuujjuaq en campagne électorale.
M. Napartuk, père de six enfants, fédéraliste convaincu et ancien maire de Kuujjuaq, jouit d'une grande popularité, mais sa victoire n'est pas assurée; les Inuits sont nombreux à ne pas voter, a-t-il reconnu en mêlée de presse.
«Dans les deux dernières élections en 2018 et 2014, il n'y avait pas de représentant qui était connecté avec la région, alors les gens se demandaient: « quoi bon voter? Qu'est-ce qui va se passer avec mon vote?»«
Il a dit apprécier la venue de Dominique Anglade, qui s'est déplacée pour l'aider à faire sortir le vote. «De voir un chef comme ça durant la campagne électorale, ça ouvre la porte de communication», s'est-il réjoui.
Pita Aatami, président de la société Makivik, a également témoigné de l'importance de la visite d'une cheffe de parti au Nunavik.
«C'est très important que les chefs aient un intérêt. (...) Si tu restes à Québec et tu ne viens jamais dans la région pour parler aux gens, tu ne sauras jamais quelles sont les préoccupations», a-t-il fait remarquer.
Le passage de Dominique Anglade à Kuujjuaq ne passera pas inaperçu, prédit M. Aatami, qui croit que les citoyens d'Ungava en seront rapidement informés sur les réseaux sociaux et approuveront.
«C'est sûr qu'on a besoin d'entendre la voix des Autochtones dans l'urne, renchérit Mme Anglade. Elle se félicite d'avoir trouvé en Tunu Napartuk un candidat «extrêmement ancré dans la communauté, que les gens aiment».
M. Napartuk affronte notamment le député sortant de la Coalition avenir Québec (CAQ), l'ex-policier Denis Lamothe, ainsi que la fille de l'ancien élu fédéral Roméo Saganash, Maïtée Labrecque-Saganash, qui se présente pour Québec solidaire (QS). Le site de projections électorales Qc125 accorde une longueur d'avance à la CAQ.
Selon le PLQ, on compte parmi les enjeux les plus pressants dans la circonscription d'Ungava l'accès au logement, à l'eau potable et aux services de santé.
Les gens sont insatisfaits du gouvernement Legault, affirme le candidat libéral, qui s'offusque d'entendre M. Legault promettre, en toute fin de campagne, une meilleure protection des langues autochtones.
«Ça me surprend que le premier ministre sortant ait fait ce genre de promesses. Il a fait ça trop tard. Il avait quatre ans pour dire: «Oui, je vais protéger la langue et la tradition des Autochtones». Il n'a rien fait.»
M. Napartuk affirme que le PLQ est «le meilleur véhicule» pour faire avancer les dossiers autochtones, même si Mme Anglade ne promet pas d'adopter la Déclaration des Nations unies sur les droits des peuples autochtones.
«La première étape est d'établir un dialogue et reconnaître le Principe de Joyce», a-t-elle maintenu.
Par ailleurs, dimanche, Mme Anglade a lancé un appel aux indécis, en réitérant son désir de rassembler les Québécois «peu importe d'où ils viennent et où ils habitent sur le territoire».
«François Legault, avec les propos qu'il a tenus, a certainement continué dans la direction de la peur et de la division. Nous, ce qu'on veut lancer, c'est un message d'espoir, un message positif.
«Il y a des choses qui peuvent se passer au Québec qui sont différentes. On n'est pas pris avec François Legault comme premier ministre. nous de faire cette différence-là, de faire entendre notre voix», a-t-elle plaidé.
Selon le plus récent sondage Léger, le PLQ ferait du surplace; il ne récolterait que 17 % des intentions de vote, contre 38 % pour la CAQ de François Legault.
Dominique Anglade a laissé entendre, dimanche, qu'elle avait «beaucoup donné» pendant la campagne électorale, mais qu'il lui restait assez d'énergie pour «les quatre prochaines années, les huit prochaines années».
Dans les deux derniers jours, la caravane libérale aura parcouru plus de 3720 kilomètres.