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«Ce n'est pas à Québec de décider ce qui va se passer dans chacune de nos régions», a lancé la cheffe du Parti libéral.
La cheffe libérale Dominique Anglade espère se distinguer à l'approche des élections en proposant pour les régions moins de «paternalisme» et plus de «régionalisme».
Elle présentait jeudi, à Trois-Rivières, sa Charte des régions dans l'espoir de faire le plein d'appuis, au moment où son parti connaît une folle dégringolade dans les sondages.
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Le Parti libéral ne récolterait aujourd'hui que 17 % des intentions de vote, comparativement à 44 % pour le parti de François Legault, suggère le plus récent sondage Léger.
Jeudi, la cheffe libérale a proposé plusieurs mesures pour redonner le pouvoir aux régions, afin qu'elles puissent notamment déterminer le nombre d'immigrants qu'elles veulent accueillir.
«Donc moins de paternalisme où on a des gens qui décident en haut, et plus de régionalisme où les gens sur le terrain prennent les décisions», a-t-elle déclaré.
Elle s'assurerait d'avoir un sous-ministre, appuyé par un secrétariat avec des fonctionnaires, dans chacune des 17 régions du Québec pour faire avancer les dossiers locaux.
Ce serait en plus d'avoir des ministres régionaux qui seraient «plus imputables envers leurs concitoyens».
«Ce n'est pas normal que l'Université du Québec en Outaouais veuille faire des programmes spécifiques, (...) et qu'elle ne soit pas capable de le faire parce que Québec prend une décision différente», illustre Mme Anglade.
À titre de première ministre, elle serait responsable de l'application de la Charte des régions. «On va donner toutes les dents nécessaires pour faire en sorte que la voix de chacune des régions soit entendue.»
De passage à Rivière-du-Loup jeudi, le premier ministre François Legault a sévèrement critiqué le plan libéral, qui «ajoute de la bureaucratie», selon lui.
«Ce n'est pas une bonne idée, a-t-il réagi. Ça a déjà existé d'avoir un sous-ministre par région, et on s'est rendu compte dans le passé que ce n'était pas efficace.
«Le ministère des Transports a un bureau des transports dans chaque région. Est-ce que le transport relève de cette personne-là ou s'il relèverait du sous-ministre en région?
«Moi, j'ai appris une chose en gestion: quand il y a deux personnes qui sont en charge, il n'y a plus personne qui est en charge», a-t-il renchéri.
Afin de «propulser l'économie régionale», les libéraux prévoient aussi doubler les redevances pour les ressources naturelles, bonifier l'enveloppe dédiée aux initiatives locales de 500 millions $ et réviser la fiscalité.
Actuellement, les bâtiments comme les écoles et les hôpitaux sont exemptés de la taxe foncière. Un gouvernement libéral paierait 100 % de ses taxes municipales, a indiqué Mme Anglade.
La Charte des régions libérale, un document de 30 pages, est le fruit d'une vingtaine de consultations avec plus de 1400 personnes. Le Parti libéral ne compte que deux députés à l'extérieur de Montréal.
Interrogée à savoir pourquoi elle ne concentrait pas tous ses efforts dans la métropole, Mme Anglade a répondu que son parti était déterminé à représenter l'ensemble des Québécois.
Elle a affirmé par ailleurs ne pas se sentir menacée par l'ex-candidat à la mairie de Montréal Balarama Holness, qui a créé un nouveau parti politique «Mouvement Québec».
De son propre aveu, M. Holness vise surtout les votes anglophones et ethnoculturels des circonscriptions de l'Ouest de l'île, des châteaux forts libéraux qu'il estime délaissés par le parti de Dominique Anglade.
«Je suis très confiante que les gens vont regarder ça et ils vont dire: «Nous, ce qu'on veut, c'est d'avoir une voix forte à l'Assemblée nationale et ça passe par le Parti libéral du Québec»«, répond Mme Anglade.
«Lancer la serviette? Au contraire! Aujourd'hui, ce qu'on fait, c'est justement de partir la machine. Il faut aller rencontrer chaque personne pour présenter notre vision.»