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Le resserrement des surplus d'électricité ne deviendra pas le «plafond de verre de l'économie du Québec», assure le ministre de l'Économie, Pierre Fitzgibbon.
Le resserrement des surplus d'électricité ne deviendra pas le «plafond de verre de l'économie du Québec», assure le ministre de l'Économie, Pierre Fitzgibbon, mais il faudra prioriser les projets les plus porteurs tandis que la ressource énergétique est moins abondante.
Le gouvernement et Hydro-Québec discutent des besoins énergétiques du secteur économique sur l'horizon 2030, a dit le ministre en marge d'une annonce de financement d'une usine de broyage de batteries de véhicules électriques. «Certains projets peut-être dans le futur ne verront pas le jour parce que l'allocation de l'hydroélectricité serait plus bénéfique pour le Québec de le mettre ailleurs. C'est clairement un enjeu qu'on doit adresser.»
Hydro-Québec devra produire significativement plus d'électricité pour répondre à la demande au cours des prochaines années, selon les informations dévoilées la semaine dernière dans son plan stratégique 2022-2026. Le Québec aura besoin de 100 térawatts-heures (TWh) additionnels d'énergie si la province veut atteindre la carboneutralité d'ici 2050. La société d'État estime que de nouveaux approvisionnements en énergie seront nécessaires à partir de 2027.
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L'hydroélectricité, considérée abordable et moins polluante, a servi d'argument pour attirer de nombreux projets industriels au Québec, que ce soit pour la filière de la batterie électrique, la production d'aluminium ou la construction de centres de données.
Dans ses choix futurs pour les projets nécessitant une grande consommation énergétique, Québec priorisera deux axes: les réductions de gaz à effet de serre et la création de richesse collective, explique M. Fitzgibbon.
L'électrification des transports, l'hydrogène, la filière de la batterie, l'aluminium et l'acier vert font partie des industries qui sont «cohérentes» avec ses priorités. «Ça étant dit, on ne va pas laisser tomber les autres. Pour les projets plus petits en bas de cinq ou dix mégawatts, on peut les faire. Pour les gros projets qui peuvent demander 200 mégawatts ou plus, il va falloir être très parcimonieux. Il va falloir choisir.»
Malgré le resserrement des surplus, il ne faut pas voir les grands projets d'exportations d'Hydro-Québec comme une erreur, répond M. Fitzgibbon.
Hydro-Québec a signé deux contrats d'achat d'électricité à long terme avec l'État de New York (10,40 TWh) et le Massachusetts (9,45 TWh). Le contrat avec New York pourrait rapporter une trentaine de milliards $ US sur une période de 25 ans.
Le contrat avec le Massachusetts rapporterait des revenus de 10 milliards $ sur 20 ans, mais la ligne d'interconnexion qui devait passer par le Maine a été rejetée par référendum en novembre. L'affaire est maintenant devant les tribunaux.
«Les projets d'exportations qui ont été signés sont très lucratifs pour Hydro-Québec, souligne le ministre. C'est très, très payant!»
La possibilité de signer un autre contrat de cette ampleur est toutefois limitée, ajoute-t-il. Il faudra analyser le cas précis si jamais une occasion de signer un contrat d'exportation venait à se présenter, mais le ministre laisse entendre que ce scénario est peu probable. «Pour l'instant, je pense qu'on a pas mal de besoins au Québec qu'on devrait fournir.»