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«J'ai été témoin de situations inimaginables...»
Le Centre de recherche-action sur les relations raciales (CRARR) demande une enquête sur un programme québécois de recrutement d'infirmières à l'étranger après que plusieurs participantes originaires de pays africains francophones ont affirmé avoir été victimes de discrimination raciale.
Lors d'une conférence de presse tenue jeudi, Roselyne Koa a confié qu'elle n'avait jamais été victime d'une discrimination telle que celle à laquelle elle a été confrontée au Québec.
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«J'ai été témoin de situations inimaginables», a-t-elle affirmé.
Ce texte est une traduction d'un article de CTV News.
Mme Koa a ajouté que de nombreuses infirmières souffraient de dépression parce qu'elles disent avoir été traitées comme des citoyens de seconde zone et avoir subi des violences psychologiques, certaines s'étant même vu dire qu'elles sentaient mauvais.
«Elles subissent des traitements différents et discriminatoires. Beaucoup se retrouvent dans des situations désespérées qui les mettent en péril, tant sur le plan financier que professionnel», a déclaré Fo Niemi, directeur exécutif du CRARR.
Le projet de reconnaissance des compétences des infirmières recrutées à l'étranger (PRCIIRI) a été lancé en 2022 et vise à recruter 1000 infirmières.
Depuis le début du programme, des centaines de participants sont arrivés au Québec en provenance de pays comme le Cameroun et la Côte d'Ivoire et sont souvent envoyés dans des régions comme l'Abitibi-Témiscamingue et la Montérégie.
Une fois arrivées à destination, les infirmières doivent suivre une formation d'appoint pour se préparer à exercer au Québec.
Toutefois, selon M. Niemi, ce n'est pas la réalité pour de nombreux participants d'origine africaine.
«Ils doivent travailler comme aides-soignants à temps partiel dans le cadre de leur programme de formation. Ils sont également renvoyés s'ils échouent au cours», a expliqué M. Niemi.
Mme Koa a raconté qu'elle avait fait l'objet de mesures disciplinaires alors qu'elle était en congé parental et qu'elle avait été licenciée de son poste d'assistante infirmière-chef au Témiscamingue après s'être exprimée en solidarité avec les infirmières africaines.
Elle affirme qu'une cinquantaine d'infirmières lui ont demandé de l'aide.
«Il y a beaucoup de peur parce que les mécanismes de plainte ne fonctionnent pas pour elles», a déclaré M. Niemi.
CTV News a contacté le ministère de l'Immigration, de la Francisation et de l'Intégration, mais n'a pas reçu de réponse à temps pour la publication.