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Said Aimeur et Nesreddine Atoui «auraient utilisé un stratagème afin de collecter et déplacer des fonds de façon clandestine du Canada vers l'Algérie, en les faisant transiter principalement par la Chine», selon la GRC.
Said Aimeur, 55 ans de Laval, et Nesreddine Atoui, 58 ans de Montréal, font face à une accusation alors qu'ils auraient effectué des transactions monétaires illégales d'un montant totalisant plus de 20 millions de dollars, selon la Gendarmerie royale du Canada (GRC).
Said Aimeur et Nesreddine Atoui «auraient utilisé un stratagème afin de collecter et déplacer des fonds de façon clandestine du Canada vers l'Algérie, en les faisant transiter principalement par la Chine», précise-t-on dans un communiqué transmis aux médias.
Selon la preuve déposée, Nesreddine Atoui aurait offert des services de transfert de fonds du Canada vers l'Algérie à des membres de la communauté algérienne de Montréal. Il aurait ainsi perçu de l'argent de citoyens qui souhaitent envoyer des fonds à leurs proches vivant en Algérie.
Toutefois, l'argent n'allait pas directement aux destinataires. M. Atoui remettait l'argent à Said Aimeur, un homme d'affaires possédant plusieurs entreprises. Celui-ci utilisait ses entreprises pour acheter des biens en Chine et ensuite les exporter et les vendre en Algérie. Une fois l'argent récolté en Algérie, il était remis aux destinataires prévus.
«Ce qui est illégal, c'est d'exploiter une entreprise de services monétaires sans être enregistré auprès du CANAFE», a expliqué le sergent Charles Poirier, de la GRC, en entrevue avec La Presse Canadienne.
«La loi spécifie qu'il faut être enregistré auprès du CANAFE, qui est un peu le policier des transactions monétaires, pour éviter qu'on finance ou que des gens ou des organisations financent le crime organisé ou des terroristes, (...) mais il n'est pas question de ça du tout ici», a précisé le policier.
Aussi, dit-il, les enquêteurs n'ont constaté aucune fraude liée à ces opérations et n'ont pas trouvé de citoyens qui auraient été victimes d'un détournement de leurs fonds. «On n'a pas d'information à date qui nous l'indique, mais c'est très possible puisque c'est pas un système qui est réglementé.»
La GRC a par ailleurs saisi 178 000 $ en argent comptant dans un coffre-fort et une vingtaine de cahiers comptables manuscrits. «Le stratagème était quand même assez bien rodé», reconnaît le sergent Poirier.
Les deux hommes font face à une accusation en vertu de la Loi sur le recyclage des produits de la criminalité et le financement des activités terroristes, pour avoir exploité une entreprise de services monétaires non enregistrée.
Ils risquent une peine d'emprisonnement maximale de cinq ans et/ou à une amende allant jusqu'à 500 000 $.
Ils doivent comparaître au palais de justice de Montréal le 1er décembre prochain.
Deux individus accusés d’avoir exploité un bureau de change illégal. Pour lire le communiqué 👉 https://t.co/UN7DpPsZeq pic.twitter.com/Hdyfz4tou3
— GRC Québec (@grcqc) November 23, 2023
L'enquête a été menée par l'Unité mixte des produits de la criminalité (UMPC) et s'est concentrée sur une période de 13 mois, a fait savoir la GRC. L'enquête a débuté en décembre 2021, lorsque l'UMPC a reçu de l'information du Centre d'analyse des opérations et déclarations financières (CANAFE) «en lien avec des déclarations d'opérations bancaires douteuses.»
Avec des informations de La Presse canadienne.