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Desjardins Assurances cherche à amener ses clients à adopter des pratiques pour mieux protéger leur résidence.
Le Mouvement Desjardins mise sur la prévention plutôt que d'envisager l'exclusion de certaines protections ou régions de son offre d'assurance face à la multiplication des événements météorologiques extrêmes, indique son président et chef de la direction, Guy Cormier.
La coopérative financière «n'est pas dans un état d'esprit» actuellement où elle planifie de supprimer des types de protections ou de se retirer d'un territoire. «Je pense qu'il faut voir un assureur qui va être beaucoup plus en prévention», a affirmé M. Cormier en entrevue avec La Presse Canadienne, jeudi.
Desjardins Assurances cherche à amener ses clients à adopter des pratiques pour mieux protéger leur résidence.
«On peut penser au clapet qui protège des refoulements d'égout. On peut penser à la coupe des branches, des arbres autour des propriétés. On va vraiment être beaucoup plus proactif pour accompagner les gens», a soutenu le patron de Desjardins.
M. Cormier venait de conclure un discours devant le Conseil des relations internationales de Montréal (CORIM) au cours duquel il a souligné les coûts importants des changements climatiques.
M. Cormier a rappelé que les vestiges de l'ouragan Debby qui ont touché le Québec en août dernier ont été l'événement climatique le plus coûteux de l’histoire de la province, dépassant la crise du verglas de 1998. Selon une estimation préliminaire du Bureau d'assurance du Canada, les dégâts ont coûté 2,5 milliards $ en dommages assurés.
Le PDG de Desjardins a voulu se faire également rassurant sur la solidité du milieu canadien de l'assurance face aux risques croissants des catastrophes naturelles.
«Depuis Debby, j'ai entendu ou lu des gens qui s’inquiètent de voir des assureurs se retirer de certaines régions ou peut-être même de faire faillite comme on a pu le voir (aux États-Unis). Selon moi, à l'heure actuelle, il n'y a rien de prévisible comme ça au Québec et au Canada. Comme le reste des services financiers, l’encadrement réglementaire des compagnies d’assurances est très élaboré», a-t-il déclaré lors de son allocution.
M. Cormier ne cache toutefois pas que les événements météorologiques qui se sont enchaînés à travers le pays au cours des derniers mois mèneront à une pression sur les primes d'assurance.
«Même si des assureurs comme Desjardins ont de la réassurance, c'est-à-dire qu'on réassure une certaine portion de nos risques avec des assureurs internationaux, il n'en demeure pas moins qu'actuellement les dommages qu'on a dû indemniser sont nettement supérieurs à ce qu'on a pu voir dans les années précédentes. Et ils vont probablement progresser dans les prochaines années.
«Alors oui, il faut s'attendre à ce qu'il y ait des ajustements de primes, probablement à la hausse», a-t-il dit en entrevue.
Mais selon lui, en mettant des mesures de prévention afin de réduire les risques, les impacts des changements climatiques pourraient s’en trouver atténués.
Dans son discours au CORIM présentant les éléments qui influenceront l'économie au cours des prochains mois, M. Cormier a cité l'intelligence artificielle (IA).
Il estime que «dans tous les domaines, on va réaliser que les meilleures entreprises sont celles qui auront su intégrer l’intelligence artificielle de la bonne façon». D'après lui, cette technologie offre l'opportunité pour le Québec et le Canada de réduire les enjeux de productivité observés dans certains secteurs d'activités.
Chez Desjardins, l'IA s'intègre dans ses activités de manière proactive, mais prudente, a indiqué M. Cormier en entrevue.
«On prend le temps de bien connaître cette technologie-là. On la déploie prudemment, progressivement, notamment dans des dimensions où l'on peut améliorer l'efficience, automatiser certains de nos processus», a-t-il expliqué.
L'IA générative ne viendra pas remplacer certains postes au sein de l'organisation. Il faut plutôt voir cette technologie «comme un assistant à un employé» qui lui facilite le travail pour certaines tâches, a mentionné M. Cormier.