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Le litige porte principalement sur les salaires et la conciliation travail-famille.
La grève annoncée a débuté lundi matin dans plusieurs services de garde en milieu familial au Québec. Et une grève du même ordre touchera également plusieurs Centres de la petite enfance à compter de vendredi.
Pour le moment, il s'agit d'une ouverture du service plus tardivement qu'à l'habitude.
Et les services de garde touchés sont ceux dont les travailleuses sont membres de syndicats rattachés à la Fédération des intervenantes en petite enfance (FIPEQ), affiliée à la CSQ.
La FIPEQ représente 9000 travailleuses dans les services de garde en milieu familial et 3000 dans les CPE.
Ainsi, lundi, ce sont les Responsables de services de garde éducatifs en milieu familial qui ont lancé le mouvement. Elles ont ouvert leur service une demi-heure plus tardivement qu'à l'habitude. Et ce sera le cas tous les jours de la semaine cette semaine.
La semaine suivante, l'ouverture aura lieu une heure plus tard, tous les jours de la semaine. Pour la troisième semaine de grève, l'ouverture aura lieu une heure et demie plus tardivement, puis, pour la quatrième semaine, deux heures plus tardivement.
Dans les CPE où les travailleuses sont membres de syndicats de la FIPEQ, à compter de vendredi prochain, l'ouverture du service aura lieu à 7h30. Le vendredi suivant, ce sera à 8h30. Le troisième vendredi, ce sera à 10h, puis le quatrième vendredi à midi.
«Il n'y a personne qui a envie de faire la grève, personne n'a envie, ce matin, de retarder l'ouverture du service. On préférerait être avec nos tout-petits. Mais il faut de meilleures conditions de travail parce que, d'ici quelques années, le réseau va être beaucoup dans un état critique, si on n'agit pas maintenant. Donc, on invite le gouvernement à répondre à l'appel et à déposer une offre bonifiée», a lancé la présidente de la FIPEQ, Anne-Marie Bellerose, en entrevue.
Le litige porte principalement sur les salaires et la conciliation travail-famille, dans un contexte où il y a pénurie de travailleuses dans les services de garde.
Québec veut donc «optimiser» le travail de celles qui sont déjà en poste pour pallier au manque de personnel. Dans les CPE, par exemple, «il veut couper dans les congés et faire travailler plus que la semaine normale», rapporte Mme Bellerose.
Dans les services de garde en milieu familial, Québec propose aussi «des reculs», comme réduire la participation à des comités, afin que les responsables soient davantage disponibles pour leur service de garde.
Mais Mme Bellerose ne voit pas comment ces travailleuses pourraient être davantage disponibles; elles sont déjà «épuisées», rapporte-t-elle.
Les négociations ne sont pas rompues pour autant. Mme Bellerose relate que le rythme des négociations est d'une à deux rencontres par semaine pour les milieux familiaux. Dans les CPE, «on a cinq rencontres d'ici Noêl».
Québec offre toujours 12,7 % d'augmentation sur cinq ans, soit moins que les 17,4 % sur cinq ans qui ont été accordés aux secteurs public et parapublic. Il requiert en revanche davantage de flexibilité et de disponibilité de la part de ces travailleuses.
Le cabinet de la présidente du Conseil du trésor, Sonia LeBel, a déjà répondu que le choix de recourir à des moyens de pression appartenait aux syndicats. Il souhaite toujours parvenir à une entente négociée au bénéfice de chaque partie.
La FIPEQ avait déposé ses demandes en septembre 2023, mais les négociations n'ont véritablement commencé qu'après le dépôt des offres gouvernementales, le printemps dernier.