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Plusieurs centaines de tonnes métriques de méthane pourraient avoir été libérées dans l'atmosphère depuis lundi dans la mer baltique.
Alors que les États-Unis rejettent les insinuations du président russe Vladimir Poutine qui a accusé vendredi l'Occident d'avoir saboté les gazoducs Nord Stream 1 et 2 dans la mer baltique, les deux infrastructures gazières continuent de libérer des quantités énormes de méthane, un puissant gaz à effet de serre.
Difficile, pour l'instant, de mesurer la quantité exacte de méthane relâché dans l'atmosphère après les fuites des deux pipelines russes qui doivent habituellement alimenter l'Europe en gaz naturel, mais selon Jean-François Gauthier, vice-président de GHGSat, «c'est certainement très grave».
«En raison de la nature instantanée et catastrophique de celles-ci, je n'ai certainement jamais rien vu de tel auparavant», a indiqué M. Gauthier.
En fin d'après-midi, l'entreprise GHGSat, basée à Montréal et qui se spécialise dans la détection des émissions de méthane produites partout sur la Terre, grâce à une constellation de six satellites dans l'espace, a publié ses premières estimations concernant l'une des quatre fuites.
«La fuite a été détectée et quantifiée le vendredi 30 septembre à 8 h 56 HE, et le taux d'émission estimé est de 22 920 kg/h. Cela équivaut à 630 000 livres de charbon brûlé par heure (285 tonnes)», a indiqué GHGSat, en précisant que «ce taux est très élevé, surtout compte tenu des quatre jours qui ont suivi la brèche initiale, et il ne s'agit que de l'un des quatre points de rupture».
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À titre d'exemple, en termes de gaz à effet de serre, «250 000 tonnes métriques de méthane sont l'équivalent de l'impact de 1,3 million de voitures en circulation pendant un an», a indiqué M. Gauthier à La Presse Canadienne
L'entreprise GHGSat, basée à Montréal, se spécialise dans la détection des émissions de méthane produites partout sur la Terre, grâce à une constellation de six satellites dans l'espace.
Depuis lundi, l'équipe de GHSSat, qui travaille habituellement avec des entreprises, des gouvernements et différents organismes de réglementation, a «assigné certains de ses satellites» pour mesurer l'impact des fuites qui sont maintenant au cœur du conflit géopolitique entre l'OTAN et la Russie.
Selon les gouvernements du Danemark et la de Suède, les explosions qui ont causé les fuites des deux pipelines `correspondaient probablement à une charge explosive de plusieurs centaines de kilos'.
Les fuites se sont produites dans les eaux internationales et `ont provoqué des panaches de gaz remontant à la surface', ont précisé les deux pays scandinaves dans une lettre aux Nations unies.
Lors d'une réunion d'urgence vendredi au Conseil de sécurité de l'ONU à New York concernant les pipelines Nord Stream 1 et 2, des chercheurs norvégiens ont publié une carte qui montrait un énorme panache de méthane provenant des pipelines endommagés et qui s'étendait sur de vastes étendues de la région nordique.
Juste avant cette réunion vendredi, alors qu'il s'exprimait à Moscou lors d'une cérémonie d'annexion de quatre régions d'Ukraine à la Russie, le président Vladimir Poutine a affirmé que les «anglo-saxons» en Occident sont passés de l'imposition de sanctions à la Russie à des «attentats terroristes», sabotant les pipelines Nord Stream 1 et 2 dans ce qui il a décrit comme une tentative de «détruire l'infrastructure énergétique européenne».
Il a ajouté que «ce sont ceux qui en profitent qui l'ont fait», sans citer de pays en particulier.
À Washington, l'administration du président américain Joe Biden a qualifié de farfelues les allégations de Vladimir Poutine.
«Nous n'allons pas laisser la désinformation de la Russie nous distraire, nous ou le monde, de sa tentative manifestement frauduleuse d'annexer le territoire ukrainien souverain», a déclaré vendredi la porte-parole du Conseil de sécurité nationale de la Maison-Blanche, Adrienne Watson.
Moscou dit vouloir une enquête internationale approfondie pour évaluer les dommages causés aux pipelines, qui étaient remplis de gaz, mais n'alimentaient pas l'Europe. Un porte-parole de Vladimir Poutine a déclaré que «cela ressemble à une attaque terroriste, probablement menée au niveau de l'État».
Depuis le début de la guerre en Ukraine en février, la Russie a réduit l'approvisionnement en gaz naturel envoyé en Europe pour chauffer les maisons, produire de l'électricité et faire fonctionner des usines. Les dirigeants européens ont accusé Poutine d'utiliser l'énergie pour faire du «chantage» et tenter de diviser les pays alliés à l'Ukraine.
Le premier ministre Justin Trudeau a également plus d'une fois accusé la Russie d'utiliser l'énergie «comme arme de guerre», notamment en août dernier lors de la visite du chancelier de l'Allemagne, Olaf Scholz, au Canada.
D'ailleurs, l'un des gazoducs dont le bris est à l'origine des fuites de méthane, le gazoduc Nord Stream 1, est le même qui avait arrêté d'acheminer du gaz naturel vers l'Allemagne au printemps dernier, en raison d'un problème avec une turbine.
Cette turbine, fabriquée par l'entreprise allemande Siemens, avait été réparée à Montréal et le gouvernement Trudeau avait décidé d'exempter Siemens Canada des sanctions économiques imposées à la Russie, une décision sévèrement critiquée par l'Ukraine.
La Russie avait à nouveau arrêté les flux de gaz à travers le Nord Stream 1 long de 1224 kilomètres plus tôt ce mois-ci, blâmant encore des problèmes techniques.
Avec des informations de l'Associated Press.