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Les partenaires de deux restaurants, l'un à Toronto et l'autre à Vancouver, ont des racines palestiniennes, juives et israéliennes. Tous reconnaissent qu'ils ne sont pas toujours d'accord entre eux.
Les partenaires de deux restaurants, l'un à Toronto et l'autre à Vancouver, ont des racines palestiniennes, juives et israéliennes. Tous reconnaissent qu'ils ne sont pas toujours d'accord entre eux.
«Trente-huit dégustations de falafel, cela peut se terminer par une engueulade», rigole l'un de ces partenaires, Fadi Hakim.
L'équipe, qui avait ouvert le Haifa Room à Toronto, vient de lancer un nouvel établissement dans le centre-ville de Vancouver, le Bar Haifa.
L'endroit a ouvert le 24 novembre, quelques semaines après l'attaque du Hamas contre Israël et le déclenchement de la guerre entre le groupe terroriste qui contrôle la bande de Gaza et l'État hébreu.
M. Hakim raconte que lui et ses partenaires, Waseem Dabdoub, Mark Kupfert et Joseph Eastwood, ont souvent parlé d'ouvrir un restaurant spécialisé dans la cuisine moyen-orientale, mais ils n'ont jamais considéré leur collaboration «comme une chose israélo-palestinienne».
Mais les deux établissements, leurs menus et les ingrédients représentent «une lettre d'amour à nos racines, à notre enfance et à nos habitudes alimentaires», ajoute-t-il.
«Nous, nous sommes juste contents d'avoir un endroit où nous pouvons manger tout le temps, manger les plats de nos parents, manger des vraiment bons plats du Moyen-Orient», lance M. Hakim.
Le père palestinien de M. Hakim vient de la ville côtière de Haïfa, le père de M. Dabdoub est aussi palestinien, M. Kupfert est un juif de Montréal tandis que M. Eastwood est né en Israël.
Les partenaires ont recruté Jason Hemi à titre de chef exécutif qui avait dirigé des restaurants de style français avant de trouver sa voie dans un établissement de Tel-Aviv et ses tables communes «à la kibboutz»
Le quatuor avait l'intention d'ouvrir le restaurant au début de l'automne, mais des difficultés l'ont obligé à reporter l'ouverture à la fin de novembre.
Quelques semaines après l'attaque du 7 octobre du Hamas dans laquelle 1200 personnes ont été tuées et plus de 200 enlevées. Israël a riposté en attaquant la bande de Gaza. L'offensive aurait tué plus de 24 000, selon le ministère de la Santé de Gaza, qui dépend du Hamas.
Les partenaires ont tous des proches qui vivent dans la zone touchée par le conflit. M. Hakim convient qu'il s'agit «de la pire chose qui pouvait arriver».
Tous quatre ont publié une déclaration publique.
«Le Haifa Room est la propriété de Palestiniens et d'Israéliens. Nous avons tous des membres de notre famille vivant en Israël et en Palestine, ont-ils écrit sur Instagram. Notre cœur et nos pensées accompagnent tous les civils innocents vivant dans une région que nous aimons. Nous avons le cœur brisé.»
Ils ont refusé de parler à des journalistes qui se sont rendus dans leur restaurant de Toronto pour obtenir leurs commentaires à la suite de l'attaque du 7 octobre.
«Nous avons poliment refusé. Nous, nous servons du houmous. Tout ce que nous voulons vraiment faire, c'est inviter tout le monde à venir rompre le pain.»
M. Hakim convient que les opinions diffèrent parmi l'équipe, mais malgré cela, elle réussit à travailler ensemble. «Nous sommes comme des frères», lance-t-il.
Jason Hemi dit qu'il n'a jamais rencontré des clients qui remerciaient les propriétaires d'un nouveau restaurant. Toutefois, les gens viennent au Bar Haifa en mentionnant: «le monde a besoin de ça, la ville a besoin de ça».
«Ils croient en ce que nous croyons.»
Mais le plus important pour la direction, c'est de servir des repas délicieux.
«C'est sympa que nous puissions travailler ensemble, nous qui avons tous des vécus différents, mais ce que nous voulons, c'est de gérer un bon restaurant», souligne M. Hemi.
Et la recette de falafel qui fait tant controverse ?
«Chaque mère a la meilleure recette de falafel, la meilleure recette de houmous», dit M. Hakim.
Les discussions à ce sujet sont animées, «comme dans toutes les familles».