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«Nous sommes en train d’assister à un recul des droits des femmes. La cyberviolence atteint des niveaux inégalité et toutes les études le montre, les femmes sont la première cible.»
Des milliers de signataires de la pétition Stop les cyberviolences pressent le gouvernement de Justin Trudeau de déposer son projet de loi visant à bannir le contenu haineux et violent en ligne — ainsi que le matériel pédopornographique.
Guylaine Maroist, l'une des organisatrices de la campagne Stop les cyberviolences — et l'une des réalisatrices du film Je vous salue salope: la misogynie au temps du numérique — a pris la parole lundi aux côtés d'Andréanne Larouche, porte-parole du Bloc québécois en matière de Condition féminine, et de Martin Champoux, porte-parole du parti en matière de Patrimoine afin de demander aux libéraux d'agir rapidement.
«Nous sommes en train d’assister à un recul des droits des femmes. La cyberviolence atteint des niveaux inégalité et toutes les études le montre, les femmes sont la première cible», a affirmé Mme Maroist.
Elle a souligné qu'une misogynie plus virulente que jamais envahit les écrans avec, entre autres, le harcèlement, le dénigrement, le lynchage, la «sextorsion», la distribution de photographies intimes, les menaces de viol et les menaces de mort.
«Ces actes graves, qui touchent des milliers de femmes et de jeunes filles au Canada, restent dans la très grande majorité des cas impunis», a-t-elle affirmé.
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Guylaine Maroist a aussi mis en lumière le fait que de plus en plus de femmes s'autocensurent, se taisent et abandonnent leur droit de parole par peur d'être attaquées.
«Quand les femmes quittent le journalisme, la politique, quand elles quittent l’arène publique, on assiste à un effrayant recul des droits des femmes», insiste-t-elle.
Elle déplore du coup que les gens du Web ferment les yeux sur plusieurs situations.
À la veille de la Journée internationale des droits des femmes, Mme Maroist interpelle directement le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, afin qu'il agisse rapidement.
Martin Champoux, porte-parole du parti en matière de Patrimoine, presse également le gouvernement Trudeau à déposer son projet de loi sur la haine en ligne.
«Il est temps qu’il sorte, il est temps que nous puissions en débattre. [...] Il faut que quelque chose se passe, il faut que les mentalités changent», a-t-il affirmé.
M. Champoux invite ses collègues féminines à dénoncer tout acte de cyberviolence.
«Si c’est votre cas, si vous recevez ce genre de message, ne vous taisez surtout pas», a-t-il affirmé.
Martin Champoux croit par ailleurs que les écoles devraient présenter le documentaire Je vous salue salope : la misogynie au temps du numérique à leurs élèves.
«Du moment qu’un jeune a accès aux réseaux sociaux, il devrait voir ce documentaire. Les filles autant que les garçons. On ne ressort pas de ce documentaire intact. Il y a des réflexions qui s’en suivent et ces réflexions doivent être faites par l’ensemble de la société», estime-t-il.
Le film Je vous salue salope: la misogynie au temps du numérique, réalisé par Léa Clermont-Dion et Guylaine Maroist, a connu une ascension internationale fulgurante au cours des derniers mois et sera présenté dans près d’une quinzaine de pays.
La Ruelle Films, producteur et distributeur du long-métrage, a annoncé des représentations en Égypte, en Inde, en Chine, en Turquie, en Roumanie, en Guinée et au Burkina Faso, entre autres.