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Plusieurs leaders antillais étaient réunis lundi en Jamaïque pour discuter de la crise haïtienne, pendant que la pression s'intensifie sur le premier ministre Ariel Henry de démissionner ou d'accepter un gouvernement de transition.
Le secrétaire d'État américain Antony Blinken a rencontré lundi des dirigeants caribéens en Jamaïque dans le cadre d'un effort urgent visant à résoudre la crise en Haïti, tandis que la pression augmente sur le premier ministre haïtien, Ariel Henry, pour qu'il démissionne ou accepte un conseil de transition.
Le Canada y était représenté par son ambassadeur aux Nations unies, Bob Rae.
La réunion à huis clos n'incluait pas M. Henry, qui a été exclu de son propre pays alors qu'il voyageait à l'étranger, en raison de la recrudescence des troubles et de la violence des gangs criminels qui ont envahi une grande partie de la capitale haïtienne et fermé ses principaux aéroports internationaux.
M. Henry est resté à Porto Rico et prenait des mesures pour retourner en Haïti dès que cela serait possible, selon un bref communiqué du Département d'État des États-Unis.
La réunion a été organisée par les membres d'un bloc commercial régional connu sous le nom de CARICOM, qui fait pression depuis des mois pour un gouvernement de transition en Haïti, tandis que les manifestations dans le pays exigent la démission d'Ariel Henry.
«La communauté internationale doit travailler avec les Haïtiens pour une transition politique pacifique», a écrit le secrétaire d'État adjoint américain aux affaires de l'hémisphère occidental, Brian Nichols, sur X. M. Nichols a assisté à la réunion.
Il reste à craindre qu'une solution longtemps recherchée reste insaisissable. La CARICOM a déclaré vendredi dans un communiqué annonçant la réunion urgente en Jamaïque que même si «nous faisons des progrès considérables, les parties prenantes ne sont pas encore là où elles doivent être».
Mia Mottley, première ministre de la Barbade, a déclaré que jusqu'à 90% des propositions que les parties prenantes haïtiennes ont «mises sur la table» sont similaires. Il s'agit notamment du besoin urgent de créer un conseil présidentiel pour aider à identifier un nouveau premier ministre chargé d'établir un gouvernement.
Ses commentaires ont été brièvement diffusés par la CARICOM, ce qui semblait être une erreur, puis ont été brusquement interrompus.
La réunion s'est tenue alors que de puissants gangs continuaient d'attaquer des cibles clés du gouvernement dans la capitale haïtienne, Port-au-Prince. Depuis le 29 février, des hommes armés ont incendié des commissariats de police, fermé les principaux aéroports internationaux et pris d'assaut les deux plus grandes prisons du pays, libérant plus de 4 000 détenus.
Des dizaines de personnes ont été tuées et plus de 15 000 sont sans abris après avoir fui les quartiers attaqués par les gangs. La nourriture et l'eau diminuent à mesure que les stands et les magasins vendant aux Haïtiens pauvres sont à court de marchandises. Le principal port de Port-au-Prince reste fermé, bloquant des dizaines de conteneurs transportant des fournitures essentielles.
Ariel Henry a atterri à Porto Rico la semaine dernière après s'être vu refuser l'entrée en République dominicaine, qui partage l'île d'Hispaniola avec Haïti.
Lorsque les attaques ont commencé, M. Henry était au Kenya pour faire pression en faveur du déploiement d'une force de police de ce pays d'Afrique de l'Est, soutenu par l'ONU, qui a été retardé par une décision de justice.
Un nombre croissant de personnes réclament la démission d'Ariel Henry. Il n'a fait aucun commentaire public depuis le début des attaques.
À New York, le Conseil de sécurité de l'ONU a exhorté lundi les gangs haïtiens «à cesser immédiatement leurs actions déstabilisatrices», notamment les violences sexuelles et le recrutement d'enfants. L'instance s'attend à ce qu'une force multinationale soit déployée dès que possible pour aider à mettre fin à la violence. Le Conseil a exhorté la communauté internationale à soutenir les capacités de la Police nationale haïtienne en appuyant le déploiement de cette force.
Les membres du Conseil ont également exprimé leur préoccupation face aux progrès politiques limités et ont exhorté tous les acteurs politiques à permettre des élections législatives et présidentielles libres et équitables.