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Des monticules de terre vus sur des images satellitaires et qui, selon les responsables ukrainiens, témoignent de nouvelles fosses communes ont mis en évidence la sauvagerie d'une guerre qui ne montrait aucun signe de ralentissement vendredi, alors que la Russie pilonnait des cibles dans l'est de l'Ukraine dans une nouvelle offensive pour prendre le cœur industriel du pays.
Jeudi, le dirigeant russe a revendiqué la victoire dans la bataille de Marioupol, même si environ 2000 Ukrainiens restent terrés dans une aciérie géante de la ville stratégique. M. Poutine a ordonné à ses troupes de ne pas prendre d'assaut la forteresse, mais de la boucler ― dans le but apparent de libérer des troupes pour la campagne plus large à l'est.
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Quelques heures plus tard, Maxar Technologies a publié de nouvelles images satellitaires qui, selon elle, montrent plus de 200 tombes dans une ville près de Marioupol, et des responsables locaux ont accusé la Russie d'y enterrer des milliers de civils.
La Russie a de nouveau annoncé vendredi que la «deuxième phase» de la guerre était en cours ― mais au lieu d'un assaut total, des villes dispersées à l'est ont connu le bruit intimidant des pluies obus qui font paniquer les citoyens.
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Sloviansk, une ville d'environ 100 000 habitants dans l'est de l'Ukraine, a essuyé des tirs pendant la nuit, selon le maire Vadym Lyakh, qui a déclaré qu'aucun blessé n'avait été signalé. Mais il a exhorté les habitants à partir et a déclaré qu'un convoi d'autocars serait organisé pour vendredi. À Rubizhne, les tirs russes ont bloqué les tentatives d'amener des autocars pour l'évacuation des civils, selon le gouverneur de Louhansk, Serhiy Haidai.
Une mère serre sa fille dans ses bras en attendant qu'un bus s'enfuie de la ville de Sloviansk, dans le district de Donetsk, pour se rendre à Rivne, dans l'ouest de l'Ukraine, le samedi 16 avril 2022. (AP Photo/Petros Giannakouris)
Des bombardements plus intensifs ont également été entendus dans la nuit à Kharkiv, une ville du nord-est située à l'extérieur du Donbass, mais qui a récemment connu des frappes à plusieurs reprises.
En cas de succès, la campagne dans le Donbass donnerait à M. Poutine une partie vitale du pays et une victoire indispensable pour justifier au peuple russe le nombre croissant de victimes de la guerre et les difficultés économiques causées par les sanctions occidentales.
Des pompiers combattent un incendie dans un entrepôt après un bombardement russe à Kharkiv, en Ukraine, le jeudi 21 avril 2022. (AP Photo/Felipe Dana)
Mais les analystes disent que les forces russes n'ont pas encore fait de percées majeures là-bas. Un haut responsable américain de la défense, s'exprimant sous couvert de l'anonymat pour discuter de l'évaluation du Pentagone, a indiqué que les Ukrainiens entravaient les efforts russes pour pousser vers le sud depuis Izyum, qui se trouve à l'extérieur du Donbass.
«Les forces russes ont poursuivi leurs opérations offensives dans l'est de l'Ukraine, mais n'ont fait que des gains marginaux», selon l'Institut pour l'étude de la guerre, basé à Washington, qui fait la chronique de la campagne au quotidien.
Malgré cela, un responsable russe a répété vendredi que ses forces visaient à prendre le contrôle total de l'est et du sud de l'Ukraine, notant que cela fournirait un couloir terrestre vers la Crimée, dont la Russie s'est emparée en 2014. Rustam Minnekaïev, un haut responsable militaire, a ajouté qu'une telle victoire ouvrirait également la voie vers la Moldavie, où la Russie soutient la région séparatiste de Transnistrie. Les responsables moldaves surveillent avec inquiétude les actions de M. Poutine en Ukraine
La bataille de Marioupol est considérée comme la clé de l'assaut oriental. Mais l'institut a précisé dans une évaluation publiée jeudi soir que les forces russes dans la ville étaient probablement fortement endommagées et que Moscou aurait donc du mal à les redéployer rapidement vers la campagne plus large à l'est.
Marioupol a connu certaines des pires souffrances de la guerre, et les images satellitaires publiées jeudi en témoignent de manière éloquente.
Dans les images, de longues rangées de monticules de terre s'étendent à partir d'un cimetière existant à Manhush, à l'extérieur de Marioupol. Les responsables locaux ont accusé la Russie d'avoir enterré jusqu'à 9000 civils ukrainiens dans des fosses communes dans le but de dissimuler le massacre qui a lieu dans la ville portuaire, assiégée depuis les premiers jours de la guerre.
«Les corps des morts étaient amenés par camion et simplement jetés là», a dénoncé Piotr Andryushchenko, l'assistant du maire de Marioupol, sur Telegram.
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Il n'y a pas eu de réaction immédiate du Kremlin aux images satellitaires. Lorsque des charniers et des centaines de civils morts ont été découverts à Boutcha et dans d'autres villes autour de Kyiv après le retrait des troupes russes il y a trois semaines, les responsables russes ont nié que leurs soldats aient tué des civils là-bas et ont faussement accusé l'Ukraine d'avoir orchestré les atrocités.
Le bureau des droits de l'homme de l'ONU a condamné l'invasion russe dans les termes les plus forts vendredi.
«Au cours de ces huit semaines, le droit international humanitaire n'a pas simplement été ignoré, mais apparemment mis de côté», a déclaré la Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l'homme, Michelle Bachelet.