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«Le cauchemar de la guerre nous a rattrapés même à Lviv», a déclaré Lyudmila Turchak, 47 ans, qui a fui avec deux enfants la ville orientale de Kharkiv. «Il n'y a plus nulle part en Ukraine où nous pouvons nous sentir en sécurité.»
Les forces russes ont lancé lundi des attaques de missiles sur Lviv, dans l'ouest de l'Ukraine, et ont pilonné une multitude d'autres cibles à travers le pays, dans ce qui semblait être une tentative intensifiée de broyer les défenses ukrainiennes avant un assaut généralisé à l'est.
Au moins sept personnes auraient été tuées à Lviv, où des panaches de fumée noire se sont élevés au-dessus de cette ville qui n'avait connu que des attaques sporadiques pendant près de deux mois de guerre et qui est devenue un refuge pour les civils fuyant les combats ailleurs dans le pays.
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Au grand dam du Kremlin, Lviv est également devenue une voie d'accès majeure pour les armes fournies par l'OTAN et pour les combattants étrangers venus combattre l'armée russe.
Les secouristes nettoient les débris après qu'une frappe aérienne a frappé un magasin de pneus dans la ville occidentale de Lviv, en Ukraine, le lundi 18 avril 2022. (AP Photo/Philip Crowther)
Par ailleurs, quelques milliers de soldats ukrainiens, selon l'estimation de Moscou, sont restés enfermés dans une gigantesque aciérie à Marioupol, la dernière poche de résistance connue dans cette ville portuaire dévastée du sud du pays, après sept semaines de bombardements. Les résistants ont ignoré l'ultimatum des Russes dimanche.
Des hommes se tiennent à côté du cratère d'une explosion après un bombardement nocturne à Kramatorsk, en Ukraine, le lundi 18 avril 2022. (AP Photo/Andriy Andriyenko)
D'autre part, le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a franchi une première étape vers l'obtention d'une adhésion accélérée à l'Union européenne – un désir qui irrite la Russie depuis des années. M. Zelensky a toutefois proposé d'abandonner toute velléité de rejoindre l'OTAN, l'une des principales revendications du Kremlin.
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Les frappes de missiles russes sur Lviv ont touché trois infrastructures militaires et un atelier de mécanique automobile, selon le gouverneur de la région, Maksym Kozytsky. Il a indiqué que parmi les blessés figurait un enfant.
Lviv, la métropole de l'ouest de l'Ukraine, se trouve à environ 80 km de la Pologne, un pays membre de l'OTAN.
La Russie s'est fortement plainte du flux croissant d'armes occidentales vers l'Ukraine. Dans les médias d'État russes, certains présentateurs ont affirmé que les fournitures équivalaient à un engagement direct de l'Occident dans la lutte contre la Russie.
Lviv est également considérée comme un endroit relativement sûr pour les personnes âgées, les mères et les enfants qui tentent d'échapper à la guerre. Un hôtel abritant des Ukrainiens qui avaient fui les combats dans d'autres régions du pays faisait partie des bâtiments gravement endommagés, a déclaré le maire, Andriy Sadovyi.
«Le cauchemar de la guerre nous a rattrapés même à Lviv, a déclaré Lyudmila Turchak, qui a fui avec deux enfants la ville de Kharkiv, à l'est. Il n'y a plus nulle part en Ukraine où nous pouvons nous sentir en sécurité.»
Une puissante explosion a également secoué Vasylkiv, une ville au sud de la capitale, Kyiv, qui abrite une base aérienne militaire, selon les habitants. On ne savait pas immédiatement ce qui avait été touché.
Kharkiv, la deuxième ville d'Ukraine, a été touchée par un bombardement qui a fait au moins trois morts, selon des journalistes de The Associated Press sur place. L'un des morts était une femme qui semblait sortir chercher de l'eau sous la pluie. Elle a été retrouvée allongée avec un bidon d'eau et un parapluie à ses côtés.
Les analystes militaires affirment que la Russie intensifie ses frappes contre les usines d'armement, les chemins de fer et d'autres infrastructures à travers l'Ukraine pour épuiser la capacité du pays à résister à une offensive terrestre majeure dans le Donbass, le cœur industriel oriental de l'Ukraine, majoritairement russophone.
L'armée russe a indiqué que ses missiles avaient touché plus de 20 cibles militaires dans l'est et le centre de l'Ukraine au cours de la dernière journée, notamment des dépôts de munitions, des quartiers généraux de commandement et des groupes de troupes et de véhicules.
Pendant ce temps, ajoute-t-elle, l'artillerie aurait touché 315 autres cibles ukrainiennes et des avions de guerre auraient mené 108 frappes contre des troupes et du matériel militaire ukrainiens. Ces affirmations n'ont pas pu être vérifiées de manière indépendante.
Moscou a également affirmé en fin de semaine qu'elle avait détruit des équipements radar de défense aérienne ukrainiens.
Le général Richard Dannatt, un ancien chef de l'état-major général de l'armée britannique, a indiqué à Sky News que les frappes faisaient partie d'une campagne «d'assouplissement» de la Russie avant une offensive terrestre prévue dans le Donbass, dont la prise est devenue l'objectif principal du Kremlin depuis l'échec de sa tentative de prendre d'assaut Kyiv.
«Nous faisons tout pour assurer la défense» de l'est de l'Ukraine, a déclaré le président Zelensky dans son discours à la nation de dimanche soir.
Le gouvernement ukrainien a interrompu les évacuations civiles pour une deuxième journée lundi, affirmant que les forces russes bombardaient et bloquaient les couloirs humanitaires.
La vice-première ministre, Iryna Vereshchuk, a annoncé que l'Ukraine avait négocié le passage des villes et villages de l'est et du sud-est de l'Ukraine, y compris Marioupol et d'autres régions du Donbass. Le gouvernement de la région de Louhansk, dans le Donbass, a indiqué que quatre civils tentant de fuir avaient été tués par les forces russes.
Mme Vereshchuk a averti Moscou sur les réseaux sociaux: «Votre refus d'ouvrir ces couloirs humanitaires sera à l'avenir une raison de poursuivre toutes les personnes impliquées pour crimes de guerre».
Les Russes, à leur tour, ont accusé les «nationalistes néo-nazis» à Marioupol d'avoir entravé l'évacuation des civils.
L'offensive imminente dans l'Est, si elle réussit, donnerait au président Vladimir Poutine une victoire dont il a grandement besoin, au milieu des pertes croissantes de la guerre et des difficultés économiques causées par les sanctions occidentales.
La prise de Marioupol, où les Ukrainiens estiment que 21 000 personnes ont été tuées, est considérée comme une étape clé dans les préparatifs de tout assaut à l'est, car elle libérerait les soldats russes pour mener cette nouvelle campagne.
Un politicien ukrainien prorusse qui a été arrêté la semaine dernière pour trahison est apparu dans une vidéo s'offrant en échange de l'évacuation des combattants et des civils piégés de Marioupol.
Les services de sécurité de l'État ukrainien ont publié la vidéo de Viktor Medvedtchouk, ancien chef d'un parti d'opposition prorusse ayant des liens personnels avec le président Poutine. Il n'était pas clair si M. Medvedchuk parlait ou non sous la contrainte.
Le président Poutine, quant à lui, a répété son insistance sur le fait que le «blitz» des sanctions occidentales contre la Russie avait échoué. Il a soutenu que l'Occident n'avait pas réussi à «provoquer la panique sur les marchés, l'effondrement du système bancaire et des pénuries dans les magasins», bien qu'il ait reconnu une forte augmentation des prix à la consommation en Russie, affirmant qu'ils avaient augmenté de 17,5 %.