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On s'attend à ce que les libéraux conservent des sièges à Winnipeg et à Montréal, selon Philippe J. Fournier, l'analyste du site web d'agrégateur de sondages 338Canada.
Quatre nouveaux députés seront élus lundi soir à la Chambre des communes au terme d'élections partielles qui, selon les observateurs politiques, pourraient révéler des divisions au sein du Parti conservateur et amener une nouvelle potentielle ministre dans le giron libéral.
On s'attend à ce que les libéraux conservent des sièges à Winnipeg et à Montréal, selon Philippe J. Fournier, l'analyste du site web d'agrégateur de sondages 338Canada.
Les conservateurs, quant à eux, devraient s'accrocher aux sièges ruraux de l'Ontario et du Manitoba, a-t-il dit – mais leurs marges de victoire dans les deux circonscriptions pourraient être révélatrices pour ceux qui cherchent à lire les feuilles de thé politiques.
La course la plus intéressante devrait être celle d'Oxford, une circonscription largement rurale dans le sud de l'Ontario qui est un château fort conservateur depuis près de 20 ans.
Des luttes intestines dans le parti ont mené à «la campagne la plus sale que nous ayons jamais vue dans notre circonscription», estime Dave MacKenzie, qui a annoncé qu'il quittait son siège en décembre.
«Ça a divisé notre parti et notre communauté», a-t-il soutenu en entrevue.
M. MacKenzie a remporté l'élection fédérale de 2021 avec près de 47 % des voix, une marge de 27 points contre le candidat libéral.
Mais l'appui qu'il a finalement donné au candidat libéral, qu'il a qualifié de «gars honnête», en a surpris plus d'un et selon M. Fournier, cela pourrait ronger des votes aux conservateurs.
«Ce sera probablement une victoire des conservateurs, mais le fait que ce soit proche (dans les sondages) doit effrayer certains conservateurs», a-t-il indiqué.
«Ils ne peuvent pas commencer à perdre des sièges en Ontario s'ils veulent gagner les prochaines élections générales.»
M. MacKenzie croit que le Parti conservateur a parachuté son candidat Arpan Khanna dans la circonscription, sans procédure régulière.
Il accuse le chef conservateur Pierre Poilievre et le leader à la Chambre, Andrew Scheer, de s'être mêlés à leur association locale en influençant le processus de nomination et en enlevant le pouvoir à la base.
M. Khanna a aidé la campagne Poilievre en Ontario pendant la course à la direction et s'est présenté comme candidat pour M. Scheer dans une circonscription de Brampton en 2019.
Dave MacKenzie dit que la nomination de M. Khanna a incité des personnes à annuler leur adhésion aux conservateurs et à récupérer des dons.
Il pense que cela devrait être un signal d'alarme pour M. Poilievre.
«Ce n'est pas un mauvais gars, mais il a un cancer autour de lui et il devrait se débarrasser de ça», a-t-il tranché.
Le parti n'a pas répondu à une demande de commentaire.
Mais il est clair que les conservateurs préfèrent que tous les projecteurs soient sur Portage-Lisgar, au Manitoba, où ils cherchent à défaire le chef du Parti populaire du Canada, Maxime Bernier, qui tente une fois de plus sa chance pour retourner à la Chambre des communes.
M. Bernier dit qu'il veut donner à son parti une voix plus importante et prouver que les conservateurs ne vont pas assez loin dans les «batailles culturelles» qui préoccupent les partisans. Il a fait campagne contre les politiques inclusives des transgenres et s'est engagé à rouvrir le débat sur l'avortement.
Aux dernières élections fédérales, le candidat de M. Bernier a obtenu près de 22 % des voix dans Portage-Lisgar. L'éminente conservatrice Candice Bergen a tout de même gagné avec plus de la moitié des voix. Elle a annoncé l'automne dernier qu'elle tirait sa révérence.
Bien qu'il est peu probable que Maxime Bernier soit élu, selon M. Fournier, les conservateurs se demanderont si son parti peut ou non augmenter cette marge.
Philippe J. Fournier croit que les récentes promesses des conservateurs de «ne jamais aller» au Forum économique mondial – une organisation internationale qui est devenue la source de théories du complot en ligne – montrent qu'ils essaient de séduire les électeurs qui ont choisi le Parti populaire du Canada la dernière fois.
Pierre Poilievre a organisé un rassemblement à Winkler il y a plusieurs semaines et a évoqué lui-même cet enjeu, rappelant la participation de M. Bernier à cet événement alors qu'il était ministre des Affaires étrangères sous le premier ministre conservateur Stephen Harper.
Lori Turnbull, professeure agrégée de sciences politiques à l'Université Dalhousie, estime qu'il s'agit d'une occasion clé pour M. Poilievre de démontrer qu'il peut rallier le soutien de l'aile la plus à droite du parti.
«Cela va dynamiser les gens du Parti conservateur qui ont peur de perdre des voix à droite», a-t-elle avancé.
Cette peur est ce qui a conduit à l'éviction de l'ancien chef Erin O'Toole après les dernières élections fédérales, a soutenu Mme Turnbull.
«Ce n'était pas seulement parce qu'il avait perdu les élections. C'était parce que certains sentaient qu'il ne faisait rien pour remédier à l'éventuelle hémorragie du côté droit, et que cela n'allait pas être inversé», a-t-elle expliqué.
Du côté de Winnipeg-Centre-Sud, on s'attend à ce qu'il reste libéral après le décès du député de longue date Jim Carr en décembre dernier.
Son fils, Ben Carr, devrait conserver la circonscription de son père, selon M. Fournier.
Et une éminente militante libérale, Anna Gainey, devrait garder Notre-Dame-de-Grâce-Westmount après le départ à la retraite de l'ancien ministre Marc Garneau.
Mme Gainey est une ancienne présidente du parti et a été conseillère politique auprès de deux ministres de la Défense nationale et des Anciens combattants.
Cette expérience pourrait la placer dans une position de premier plan, a suggéré Mme Turnbull.
«Elle a eu une telle notoriété dans le parti, a été présidente du parti et est une bonne amie des Trudeau. Y aura-t-il un poste au cabinet pour elle?», s'est-elle demandé.
«Je serais surprise si elle n'avait pas un rôle de leadership.»