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Jusqu’à présent, leurs efforts n’ont pas abouti et le bloc de 15 pays a déclaré vendredi soir dans un communiqué que «la situation sur le terrain reste désastreuse».
Des dirigeants des Caraïbes ont appelé à une réunion d'urgence en Jamaïque lundi avec les États-Unis, le Canada et la France pour trouver une issue à la spirale de la violence des gangs en Haïti.
Les membres du bloc commercial régional de la Communauté des Caraïbes (CARICOM) tentent depuis des mois d’amener les acteurs politiques haïtiens à accepter de former un gouvernement d’unité de transition.
Jusqu’à présent, leurs efforts n’ont pas abouti et le bloc de 15 pays a déclaré vendredi soir dans un communiqué que «la situation sur le terrain reste désastreuse». Des coups de feu ont de nouveau secoué la capitale haïtienne vendredi, alors que des gangs antigouvernementaux affrontent la police dans les rues.
Les attaques incessantes des gangs ont paralysé le pays pendant plus d’une semaine et l’ont laissé avec une diminution des réserves de produits de base. Les autorités haïtiennes ont prolongé jeudi l'état d'urgence et le couvre-feu nocturne alors que les gangs continuaient d'attaquer les principales institutions de l'État.
Le communiqué de la CARICOM indique que même si les dirigeants régionaux restent profondément engagés dans la tentative de rassembler les partis d'opposition et les groupes de la société civile pour former un gouvernement d'unité, «les parties prenantes ne sont pas encore là où elles doivent être».
«Nous sommes parfaitement conscients de la nécessité urgente de parvenir à un consensus, peut-on lire dans le document. Nous avons fait comprendre aux parties concernées que le temps n'est pas en leur faveur pour s'entendre sur la voie à suivre. D'après nos rapports, la situation sur le terrain reste désastreuse et nous préoccupe sérieusement.»
«Il est essentiel que cet engagement soit au niveau le plus élevé possible pour envoyer un message clair d'unité entre la CARICOM et la communauté internationale alors que nous travaillons ensemble pour fournir le soutien essentiel au peuple haïtien en cette période de crise», indique le communiqué.
En février, le premier ministre haïtien en difficulté, Ariel Henry, a accepté d’organiser des élections générales d’ici la moitié de 2025, et la communauté internationale en a assez de trouver une force armée étrangère prête à lutter contre la violence des gangs dans ce pays.
La CARICOM a également poussé M. Henry à annoncer entre-temps un gouvernement de consensus et de partage du pouvoir, mais M. Henry ne l'a pas encore fait, même si les partis d'opposition haïtiens et les groupes de la société civile exigent sa démission.
M. Henry, un neurochirurgien, a été nommé premier ministre après l’assassinat au début du mois de juillet 2021 du président Jovenel Moïse.
On ne sait pas si M. Henry sera en Jamaïque. Le premier ministre s'était rendu au Kenya pour faire pression en faveur du déploiement, avec le soutien de l'ONU, d'une force de police de ce pays d'Afrique de l'Est pour lutter contre les gangs en Haïti. Un tribunal kenyan a toutefois jugé en janvier qu'un tel déploiement serait inconstitutionnel.
M. Henry, qui fait face à des appels à démissionner ou à former un conseil de transition, ne peut toujours pas rentrer chez lui. Il est arrivé à Porto Rico mardi après n'avoir pas pu atterrir en République dominicaine, partageant une frontière avec Haïti. Le gouvernement dominicain a déclaré qu’il lui manquait un plan de vol requis, car il a fermé l’espace aérien de son pays avec Haïti.